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Inflation : la triple menace pour les économies subsahariennes

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L’inflation est de retour dans les économies développées et elle inquiète toute la planète. Si elle est stimulée par les plans de relance, la crainte aujourd’hui est qu’elle perdure même si la FED, comme la BCE, l’écartent pour l’instant. Pour des économies peu diversifiées, dépendantes des importations dont les monnaies sont faibles comme c’est le cas de plusieurs pays africains, les facteurs exogènes pèsent sur la direction des prix à la consommation ce que pourrait avoir une incidence sur les taux de pauvreté et les budgets très serrés de certains pays.

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Les prix à la consommation évoluent à plusieurs vitesses selon que vous soyez en Amérique, en Europe ou en Afrique. Après de nombreuses années passées à stimuler l’inflation, les banques centrales y sont finalement parvenues grâce aux plans de relance colossaux déployés, surtout aux États-Unis, pour contrer les effets du coronavirus sur l’économie.



 



Disparités inflationnistes en Afrique



L’inflation dépasse ainsi 4% aux États-Unis. Cependant, cette vigueur suscite de nombreuses inquiétudes que tentent de calmer la FED, jugeant cette poussée des prix temporaire. Même discours en Europe où l’inflation a légèrement accéléré mais reste proche de la cible de 2%.

Plusieurs pays africains signeraient d’office pour de tels scores. Mais, la moyenne en Afrique subsaharienne est à deux chiffres avec toutefois de fortes disparités selon les pays. Ceux de la zone UEMOA parviennent à contenir la hausse des prix à la consommation aux alentours de 3%, là où elle atteint deux chiffres au Nigéria, en Angola ou encore en Zambie. En Afrique du Nord, le Maroc se distingue avec une inflation proche de 2% après s’être établi en moyenne annuelle aux alentours de 1% au cours des dix dernières années. Une faible inflation n’est pas une bonne nouvelle pour l’économie tout comme l’inverse.



 



Des impacts importants



Pour des économies peu diversifiées et dépendantes des importations, dont les monnaies sont faibles, comme c’est le cas de plusieurs pays africains, les facteurs exogènes ont une influence non négligeable dans l’orientation des prix à la consommation. L’un des effets direct d’une forte inflation est de voir une partie de la population basculée sous le seuil de pauvreté. Dans la première économie du continent (Nigéria), la récession en 2020 et une inflation galopante auraient fait basculer environ 7 millions de personnes sous le seuil de pauvreté.



Un autre danger guette les économies les plus vulnérables du continent. La fin du «quoi qu’il en coûte», en France, ou plus globalement des mesures de soutien dans les économies avancées et une réévaluation des perspectives d’inflation par les acteurs du marché pourraient provoquer une hausse de la volatilité des marchés et un resserrement des conditions financières mondiales. Dans ces conditions, les marchés pourraient réévaluer le prix des actifs risqués, ce qui exacerberait les risques de refinancement des emprunteurs vulnérables. Pour les pays d’Afrique subsaharienne ayant une faible marge de manœuvre budgétaire, très endettés et dont les réserves de change sont sous pression, «le resserrement des conditions de financement pourrait accentuer les tensions sur la viabilité de la dette et les pressions de dépréciation et, dans certains cas, entraîner une remontée de l’inflation et un fléchissement de la croissance», avertit le FMI. 


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