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L’influence africaine au FMI : 5% !
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Douze ans après la dernière émission de droits spéciaux de tirage (DTS), les gouverneurs du FMI ont acté une nouvelle allocation en réponse à la crise qui secoue l’économie mondiale depuis plus de dix-huit mois. Censé soutenir la reprise mondiale post-covid, le programme est opérationnel depuis ce lundi 23 août.
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650 milliards de dollars
Au total 650 milliards de dollars seront donc injectés dans les 190 pays membres du FMI, soit en moyenne 3,4 milliards de dollars par pays. Mais, le calcul de la part revenant à chaque pays est loin d’être aussi simple. La répartition s’appuie sur la quote-part de chaque pays membre, elle-même le résultat de la moyenne pondérée du PIB (50%), du degré d’ouverture de l’économie (30%), des variations économiques (15%) et des réserves officielles de change (5%). En suivant cette formule, les pays du G20 recevront 400 milliards de dollars alors que les 28 plus pauvres ne percevront que 10 milliards de dollars. Même si cela reflète leur position relative dans l’économie mondiale, ces ressources additionnelles seront plus utiles pour le deuxième groupe de pays d’où les négociations pour favoriser des transferts volontaires des DTS des nations les plus riches vers les plus vulnérables.
5% pour l’Afrique
En attendant, les 54 pays africains bénéficieront d’une allocation de 33 milliards de dollars. Cette manne est la bienvenue puisqu’elle va offrir des marges de manœuvres supplémentaires aux pays les plus affectés par la pandémie du coronavirus. Première économie du continent, le Nigéria est classé 2ème selon les quotes-parts au FMI derrière l’Afrique du Sud. Les deux percevront respectivement 3,5 et 4,3 milliards de dollars. L’Egypte sera créditée de 2,9 milliards, la République Démocratique du Congo de 1,5 milliard et le Maroc de 1,2 milliard de dollars. L’Angola, l’Algérie, la Libye, la Zambie et le Ghana font partie du club des pays avec au moins 1 milliard de dollars.
Des quotes-parts qui font débat
Les règles de calcul des quotes-parts font débat, surtout en Chine, dont le score de 6,4% ne reflète pas forcément sa position actuelle dans l’économie mondiale. D’ailleurs Pékin exhorte le FMI à revoir ses formules. Dans les conditions actuelles, le Japon obtient 6,5%, l’Allemagne 5,6%, la France 4,2%.
Pour chaque pays membre, la quote-part représente la limite maximale des sommes qu’il s’engage à mettre à la disposition du FMI pour financer ses opérations. Inversement, elle définit le montant de l’aide financière auquel il peut prétendre auprès de l’institution. Un État peut emprunter jusqu’à 145% de sa quote-part annuellement et 435% au total. Mais, ces plafonds peuvent être relevés dans des circonstances exceptionnelles.