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Afrique : Les nouveaux ambassadeurs du Maroc
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Depuis les premières opérations réalisées par la BCP en Centrafrique et en Guinée Conakry et la restructuration de la Banque de développement du Mali conduite par des cadres de BMCE (aujourd’hui Bank of Africa) au début des années 1990, les groupes bancaires marocains ont tissé une toile géante sur le continent, ce qui fait d’eux les portes drapeaux du Maroc sur le continent.
Les banques en fer de lance et comme appui aux autres entreprises
Attijariwafa bank, BCP et Bank of Africa sont présents dans 27 pays à travers 45 filiales et 4 succursales. Deux des trois groupes figurent dans le top 10 africain dominé par les banques sud-africaines. Cependant, les zones d’influence ne sont pas les mêmes. La première partie du développement des banques marocaines sur le continent s’est focalisée sur les pays francophones en raison des liens historiques et de la langue. Aujourd’hui, la langue ne constitue plus une barrière, d’où le déploiement de la deuxième phase de l’expansion africaine des groupes marocains.
Les atouts de l’Afrique ont de quoi séduire n’importe quel groupe bancaire. Le continent est indéniablement un relais de croissance, surtout dans le retail. Avec un taux de bancarisation assez faible dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, le potentiel est significatif. La technologie et les nouveaux modes de distribution qui se développent sur le continent rendent plus accessible le grand public. Aujourd’hui, les filiales africaines contribuent en moyenne pour 25% à l’activité globale des trois groupes bancaires marocains. Elles contribuent pratiquement pour 1/3 aux bénéfices.
La présence des banques mais aussi des assureurs (Wafa Assurance et Atlanta) sur le continent facilitent le déploiement à l’international des entreprises marocaines. Ces dernières pouvant s’appuyer sur l’expertise des institutions financières pour saisir des opportunités et y développer leurs activités. Au cours des dernières années, les groupes immobiliers ont renforcé leur position sur le continent.
Maroc Telecom, lui, investit plusieurs milliards de dirhams chaque année pour offrir la meilleure expérience à ses 50 millions de clients répartis entre Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Mali, Bénin, Tchad, Niger, Gabon, Mauritanie, Centrafrique, Togo. L’opérateur historique marocain, désormais propriété de l’émirati Etisalat (le groupe détient 53% du capital et l’État marocain 22%) réalise près de 50% de son chiffre d’affaires dans ces dix territoires et 37% de son Ebitda.
Dans l’agriculture, secteur éminemment stratégique pour l’Afrique, l’OCP y joue un rôle significatif pour améliorer la productivité et la résilience. Il a multiplié les partenariats stratégiques et les investissements dans plusieurs pays (Ethiopie, Nigéria, Côte d’Ivoire, Ghana, Rwanda…) pour une agriculture performante et durable. Les investissements programmés en Ethiopie, au Nigéria et au Ghana s’élèvent à 6,4 milliards de dollars.