Incendies en Algérie : le président pointe un doigt accusateur sur le Maroc
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a tenu ce mercredi 18 août une réunion avec des responsables politiques pour discuter de plusieurs événements récents qui ont affecté le pays. Il a profité de cette occasion pour examiner la «situation générale du pays suite aux récents événements douloureux et aux hostilités en cours» avec le Maroc, indique un communiqué de presse de la présidence. Tebboune a demandé aux autorités de continuer à enquêter sur les auteurs des incendies de forêt qui ont récemment tué plusieurs dizaines d’Algériens.
Jusqu’à présent, le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) et les mouvements politiques Rachad ont été accusés d’être à l’origine de ces incendies. De plus, le gouvernement algérien a également affirmé que le Maroc a fourni «soutien et » aux membres du MAK pour déclencher les feux meurtriers. Sur la base de cette dernière accusation infondée, Tebboune a exhorté les responsables politiques de son pays à revoir «les relations entre les deux pays», tout en renforçant «la surveillance sécuritaire des frontières occidentales de l’Algérie».
Le président algérien a ordonné en outre à son gouvernement d’acheter six avions de lutte contre les feux pour aider les services de protection civile à contrôler les futurs incendies. En effet, l’Algérie manquait cruellement d’équipements de lutte contre ce genre de catastrophe, et les volontaires ont été contraints de combattre les flammes avec des pelles et à mains nues.
Il faut noter que les accusations que porte Tebboune à l’encontre du Maroc interviennent après que le Royaume a appelé à mainte reprise à la reprise de communication entre les deux pays. Dans son discours de la Fête du Trône à la fin du mois dernier, le roi Mohammed VI a tendu une branche d’olivier à l’Algérie, décrivant le pays comme le «frère jumeau» du Maroc et appelant à une véritable désescalade et au dialogue. Et pas plus tard que la semaine dernière, alors que les flammes progressaient rapidement dans le centre de l’Algérie, le Souverain a demandé au gouvernement marocain de mobiliser deux avions de lutte contre les incendies pour venir en aide au pays voisin.
Cependant, l’exécutif algérien a ignoré le geste de bonne volonté du Maroc, prouvant qu’Alger n’est pas près de mettre fin à l’hostilité ancrée depuis des décennies entre les deux voisins.