Tunisie : le parti Ennahda appelle au dialogue
Dans un communiqué publié ce mardi 27 juillet, le parti tunisien Ennahda a réaffirmé qu’il considère les dernières décisions présidentielles de suspendre le Parlement et de limoger le Premier ministre comme « anticonstitutionnelles », mais a adopté une approche plus conciliante, appelant le Chef d’État à revenir sur ces mesures. Le parti a exhorté le président Kais Saied à convoquer de nouvelles élections législatives et présidentielles.
La Tunisie, présentée comme un exemple de réussite des révolutions du printemps arabe de 2010, est confrontée à une profonde instabilité politique après que le président a décidé de suspendre le Parlement pendant 30 jours et de licencier Hichem Mechichi, le Chef de gouvernement, dans un contexte de hausse des cas de contamination à la Covid-19 et d’effondrement économique. Lundi soir, Mechichi a annoncé qu’il remettrait ses responsabilités à la personne choisie par le président «pour éviter tout nouveau blocage à un moment où le pays a besoin d’unir ses forces pour sortir de cette situation de crise».
Pour rappel, les décisions de Saied sont intervenues après des manifestations antigouvernementales qui ont eu lieu dans tout le pays. Ces protestations ont dénoncé la mauvaise gestion de la crise du nouveau coronavirus par le gouvernement, mais aussi la stagnation économique du pays, l’augmentation du coût de la vie et la frustration suscitée par une classe politique en proie à des luttes internes. Notons que les mesures prises par Kais Saied ont été accueillies avec joie, et des dizaines de milliers de Tunisiens sont descendus dans les rues pour les célébrer. Les drapeaux du parti Ennahda ont été brûlés et les bureaux du parti ont été pris pour cible dans certaines régions du pays.