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La faim est plus meurtrière que le coronavirus !

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L’Alerte émane une nouvelle fois de l’Oxfam. Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire de crise ou pire a augmenté de 20 millions pour atteindre 155 millions estime l’organisation non gouvernementale. Parmi les principaux foyers de faim dans le monde se retrouvent plusieurs pays africains, principalement dans le Sahel et en Afrique de l’Est alors même que le continent détient 65% des terres arables non cultivées dans le monde.

Alors que les gouvernements sont concentrés sur l’éradication du coronavirus et ses effets négatifs sur l’économie, la famine, elle, se propage, alerte Oxfam dans un nouveau rapport. Le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire de crise ou pire a augmenté de 20 millions pour atteindre 155 millions estime l’organisation non gouvernementale. La récession provoquée par la crise sanitaire n’est pas, à elle seule, responsable de cette dégradation mais, un accélérateur. Les personnes en danger de mort à cause de la faim chaque minute seraient plus nombreuses que les victimes du covid-19, soutient l’Oxfam.




Lire aussi : À cause de la Covid-19, la faim a progressé dans le monde




La situation géopolitique en Afrique responsable de l’insécurité alimentaire



La majorité des personnes souffrant de faim vivent dans des pays en guerre ou en conflit. La crise climatique complète ce tableau sinistre. Parmi les principaux foyers de faim dans le monde se retrouvent plusieurs pays africains, principalement dans le Sahel et en Afrique de l’Est. L’Oxfam pointe au passage l’irresponsabilité de certains gouvernements. «Malgré la pandémie, les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 51 milliards de dollars, ce qui correspond à six fois et demie ce dont les Nations unies ont besoin pour mettre fin à la famine», déplore-t-elle. Ces dépenses ont augmenté de 2 milliards de dollars en Afrique avec des croissances à deux chiffres dans les pays du Sahel.



Cette région déchirée par les conflits, suscitent des inquiétudes. Plus de 2,1 millions de personnes seraient touchées par la faim au Burkina Faso, soit une augmentation de plus de 200% entre 2019 et 2020. «L’aggravation de la violence dans le centre du Sahel et le bassin du lac Tchad a contraint 5,3 millions de personnes à fuir et a alimenté la hausse des prix de l’alimentation, au plus haut depuis cinq ans», indique l’Oxfam.



Dans la corne de l’Afrique, l’Ethiopie et le Soudan Sud cristallisent l’attention. Plus de 350.000 personnes dans la région du Tigré connaissent des conditions proches de la famine. Il s’agit du plus grand nombre enregistré depuis la Somalie en 2011, où 250.000 Somaliens avaient succombé, relève Oxfam. Au Soudan du Sud, les violences et les inondations ont contraint 4,2 millions de personnes à l’exode. Plus de 7,2 millions de personnes y seraient dans une situation d’insécurité alimentaire critique ou extrême.



 



La nécessité de transformer l’agriculture



Pour l’Afrique, la transformation de l’agriculture constitue aussi un défi majeur. Le continent abrite 65% des terres arables non cultivées dans le monde, le secteur agricole y est le premier employeur et représente une part significative du PIB. Paradoxalement, c’est la région du monde où la faim sévit le plus. La dépendance des importations pour couvrir les besoins maintient une pression continue sur les finances publiques, notamment dans le contexte de choc sur les prix à l’international. En 2019, les importations de denrées alimentaires ont culminé à 45 milliards de dollars.



En dehors des initiatives des différentes stratégies nationales pour améliorer la productivité et la résilience de l’agriculture, de grands groupes comme le marocain OCP jouent un rôle décisif dans ce dessein. Au cours des dernières années, le géant du phosphate a multiplié les partenariats stratégiques et les investissements sur le continent (Ethiopie, Nigéria, Sénégal, Côte d’Ivoire, Ghana, Tanzanie, Rwanda, Guinée) pour une agriculture performante et durable. Le groupe investit dans la 2ème plus grande plateforme de production d’engrais sur le continent en Ethiopie. La plateforme nécessitera un investissement global de 3,7 milliards de dollars. À terme, la capacité de production de la plateforme sera portée à 3,8 millions de tonnes. Un autre investissement de 1,4 milliard de dollars est prévu au Nigéria dans une plateforme industrielle de production d’engrais incluant une usine d’ammoniac d’une capacité de 750.000 tonnes et une usine d’engrais phosphatés d’une capacité de 1 million de tonnes. Le groupe va également engager 1,3 milliard de dollars dans un complexe au Ghana. Ces initiatives privées sont primordiales pour engager le continent dans son autonomie alimentaire.



 



Récompensé du Prix Nobel de la paix en 2020 pour son travail sur le terrain, le Programme alimentaire mondial des Nations unies avertit que l’objectif “faim zéro” d’ici 2030, un des dix-sept objectifs pour le développement durable, serait inatteignable si les conflits armés continuent à faire rage. 


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