Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Articles Afrique / Afrique / La défense devant la santé en Algérie

La défense devant la santé en Algérie

Temps de lecture : 4 minutes


Temps de lecture : 4 minutes

L’Algérie accorde 6,66% (2020) de son PIB aux dépenses militaires contre 6,2% (2020) à la santé. Cela place Alger en tête dans ce domaine en Afrique. Cette course à l’armement, dans un pays qui n’a pas connu de conflit armé récent, fait se poser des questions sur ses réelles motivations.

Temps de lecture : 4 minutes

D’après l’Organisation mondiale de la santé, “les pays d’Afrique qui trouveront comment remédier aux contraintes et investir plus efficacement dans la santé réaliseront un double bonus—une population en meilleure santé et plus productive, capable de soutenir la croissance économique et sociale, et une éligibilité à venir pour les versements des investisseurs”[1].



Pour un pays comme l’Algérie, dont la population de 43 millions d’habitants va croissant, les besoins en santé représenteront un défi dans les années à venir, exigeant des investissements de plus en plus importants pour assurer la santé de la population. Ce défi budgétaire va se heurter à des arbitrages importants, en particulier liés à l’effort de défense consenti chaque année par l’État algérien.



En effet, l’Algérie a consacré 9708 millions $ US à ses dépenses militaires, équivalant à 15,5% de ses dépenses publiques pour 2019, selon World Development Indicators (WDI). De plus, le pays se hisse à la 27e place du classement des puissances militaires en 2021 (2021 Military Strength Ranking[2]) du Global Fire Power Index, derrière l’épouvantail égyptien (13e), devant l’Afrique du Sud (32e), le Nigeria (35e) et le Maroc (53e). 



 



Indice de “puissance militaire”



La nécessité pour un pays de se positionner comme une puissance militaire augmente avec le niveau des menaces et défis sécuritaires à l’extérieur de ses frontières. En l’absence de conflit armé récent impliquant directement l’armée algérienne avec ses voisins, ce sont des considérations de politique intérieure et la nécessité de contenir une menace terroriste croissante dans toute la région qui peuvent permettre d’expliquer aujourd’hui un tel niveau de dépenses militaires. Sauf à croire ce qu’une partie de la presse algérienne ou marocaine avance, à savoir la volonté de montrer les muscles face à Rabat…



La superposition des courbes de dépenses militaires entre le Maroc et l’Algérie montre une certaine corrélation, qui peut faire penser à une “course aux armements” de la part des deux voisins.



Dans le cas de l’Algérie, le très haut niveau de dépenses militaires (de 9,4% à 15% des dépenses publiques sur une période de 10 ans) démontre de longue date l’extrême importance de la question de l’armement  dans ce pays.



Côté Maroc, où en 5 ans l’on a gagné 4 places dans le classement du Global Fire Power : en 2015, un rapport de l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) soulignait “une amélioration significative du classement international du Maroc en termes de puissance militaire. Selon l’Institut « Global Firepower », le Maroc se positionnait en 2015 à la 56ème place au niveau mondial et à la 7e place au niveau africain au titre des capacités de son armée[3]”. Par ailleurs, le Maroc consacre 4,3% de son PIB aux dépenses militaires, soit 4831 millions de dollars US en 2020.



Dès lors que deux ou plusieurs pays, voisins ou non, qui s’affrontent sur des questions territoriales, économiques ou géopolitiques, montrent une évolution de leurs dépenses militaires, on peut parler de course aux armements. La bonne nouvelle c’est que toutes les courses ont un début et une fin.

 


Dépenses santé défense maroc algérie

 



Par La Rédaction



 





[1] Commission Macroéconomie et Santé de l’OMS – https://www.who.int/macrohealth/events/French.AUPaperonMacroeconmicsandHealth.fr.pdf



[2] https://www.globalfirepower.com/countries-listing.php



[3] https://www.ires.ma/images/laboratoire/4%c3%a8me-Edition-du-Rapport-TBS-min.pdf



 



 


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire

Recommandé pour vous


Le dirigeant militaire déchu du Soudan, Omar El-Béchir, est assis dans la cage des accusés à l'ouverture de son procès pour corruption à Khartoum, le 19 août 2019.  PHOTO : GETTY IMAGES / EBRAHIM HAMID

Darfour : Omar El-Béchir sera remis à la CPI

Le président soudanais déchu Omar El-Béchir et d’anciens dirigeants, reche…

Tizi-Ouzou

Algérie : au moins 69 morts dans les incendies

Le bilan des incendies de forêts est passé à au moins 69 morts pour la plu…

mali

Mali : nouveau massacre de civils

Le bilan des attaques terroristes contre les civils maliens ne cesse …

Trump Biden

Vaccination : Les pays africains face à un double défi

Relativement épargnée par la crise sanitaire, l’Afrique est confrontée à u…

Tunisie : le président appelle les citoyens à se faire vacciner

Tunisie : le président appelle les citoyens à se faire vacciner

La Tunisie est l’un des pays les plus touchés par la pandémie de la Covid-…

Niger : 19 soldats tués dans une embuscade

Niger : 19 soldats tués dans une embuscade

19 soldats ont été tués samedi lors d’une embuscade dans le sud-ouest du N…