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La défense devant la santé en Algérie
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D’après l’Organisation mondiale de la santé, “les pays d’Afrique qui trouveront comment remédier aux contraintes et investir plus efficacement dans la santé réaliseront un double bonus—une population en meilleure santé et plus productive, capable de soutenir la croissance économique et sociale, et une éligibilité à venir pour les versements des investisseurs”[1].
Pour un pays comme l’Algérie, dont la population de 43 millions d’habitants va croissant, les besoins en santé représenteront un défi dans les années à venir, exigeant des investissements de plus en plus importants pour assurer la santé de la population. Ce défi budgétaire va se heurter à des arbitrages importants, en particulier liés à l’effort de défense consenti chaque année par l’État algérien.
En effet, l’Algérie a consacré 9708 millions $ US à ses dépenses militaires, équivalant à 15,5% de ses dépenses publiques pour 2019, selon World Development Indicators (WDI). De plus, le pays se hisse à la 27e place du classement des puissances militaires en 2021 (2021 Military Strength Ranking[2]) du Global Fire Power Index, derrière l’épouvantail égyptien (13e), devant l’Afrique du Sud (32e), le Nigeria (35e) et le Maroc (53e).
Indice de “puissance militaire”
La nécessité pour un pays de se positionner comme une puissance militaire augmente avec le niveau des menaces et défis sécuritaires à l’extérieur de ses frontières. En l’absence de conflit armé récent impliquant directement l’armée algérienne avec ses voisins, ce sont des considérations de politique intérieure et la nécessité de contenir une menace terroriste croissante dans toute la région qui peuvent permettre d’expliquer aujourd’hui un tel niveau de dépenses militaires. Sauf à croire ce qu’une partie de la presse algérienne ou marocaine avance, à savoir la volonté de montrer les muscles face à Rabat…
La superposition des courbes de dépenses militaires entre le Maroc et l’Algérie montre une certaine corrélation, qui peut faire penser à une “course aux armements” de la part des deux voisins.
Dans le cas de l’Algérie, le très haut niveau de dépenses militaires (de 9,4% à 15% des dépenses publiques sur une période de 10 ans) démontre de longue date l’extrême importance de la question de l’armement dans ce pays.
Côté Maroc, où en 5 ans l’on a gagné 4 places dans le classement du Global Fire Power : en 2015, un rapport de l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) soulignait “une amélioration significative du classement international du Maroc en termes de puissance militaire. Selon l’Institut « Global Firepower », le Maroc se positionnait en 2015 à la 56ème place au niveau mondial et à la 7e place au niveau africain au titre des capacités de son armée[3]”. Par ailleurs, le Maroc consacre 4,3% de son PIB aux dépenses militaires, soit 4831 millions de dollars US en 2020.
Dès lors que deux ou plusieurs pays, voisins ou non, qui s’affrontent sur des questions territoriales, économiques ou géopolitiques, montrent une évolution de leurs dépenses militaires, on peut parler de course aux armements. La bonne nouvelle c’est que toutes les courses ont un début et une fin.
Par La Rédaction
[1] Commission Macroéconomie et Santé de l’OMS – https://www.who.int/macrohealth/events/French.AUPaperonMacroeconmicsandHealth.fr.pdf
[2] https://www.globalfirepower.com/countries-listing.php
[3] https://www.ires.ma/images/laboratoire/4%c3%a8me-Edition-du-Rapport-TBS-min.pdf