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Algérie : instauration d’un dispositif de rationnement d’eau à Alger
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La capitale algérienne, Alger, a entamé le samedi 26 juin un plan de rationnement d’eau visant à préserver ses précieuses ressources hydriques. La wilaya qui abrite la capitale compte environ quatre millions d’habitants, qui sont confrontés depuis des semaines à des coupures d’eau intermittentes en ce début de la saison estivale.
«L’époque où les robinets des Algériens coulaient librement est révolue, l’heure est au rationnement», écrit le journaliste Amine Aït dans l’édition en ligne Algerie360.
Ce plan, présenté au début du mois de juin, a suscité une opposition immédiate dès son annonce, ce qui a conduit des manifestants à bloquer une rue principale d’Alger le 5 juin. Pourtant, avec peu d’alternatives, cette solution a pris effet ce week-end, soutenue par une campagne de sensibilisation diffusée sur la radio algérienne.
Le nouveau dispositif prévoit que la wilaya d’Alger sera divisée en trois zones, chacune étant dotée d’un approvisionnement en eau spécifique et d’un calendrier indiquant quand les citoyens peuvent espérer voir couler leurs robinets. La zone 1, qui comprend la plupart des quartiers de la capitale, disposera d’eau potable de 8h à 14h.
Youcef Chorfa, le Wali d’Alger, a eu la tâche difficile de présenter le plan à une population déjà agitée. Il a attribué cette aggravation du stress hydrique à trois années de faibles précipitations, décrivant la situation actuelle comme une «situation difficile».
Pourtant, pour de nombreux Algériens, dont la presse, le plan de rationnement soudain après des semaines de coupures d’eau est une preuve supplémentaire de la mauvaise gestion des ressources du pays par son gouvernement. Après un taux de participation électorale décevant, les citoyens voient leurs griefs amplifiés par l’absence d’eau potable.
Le Wali d’Alger a expliqué que le système dépend de la fourniture d’eau à des moments précis, ce qui permet de «distribuer l’eau pendant la journée et de reconstituer les stocks la nuit». Cette solution temporaire ne semble pas avoir convaincu la population locale, surtout que le gouvernement a proposé d’exploiter les réservoirs d’eau souterraine non renouvelable et le dessalement comme solutions possibles à plus long terme.
La pénurie d’eau n’est pas une nouveauté dans la région, notamment après les années de sécheresse qui ont frappé toutes les nations d’Afrique du Nord. Si les problèmes d’eau ont représenté une grave menace pour les agriculteurs et les villages reculés du Maghreb, la situation est tout à fait différente – et sans précédent – dans la capitale algérienne.
Alors que le Hirak algérien descend à nouveau dans la rue pour son 123e vendredi de protestation, les citoyens sont susceptibles de considérer le rationnement de l’eau comme une preuve supplémentaire qu’une véritable représentation démocratique et une réforme structurelle deviennent une urgence de plus en plus pressante.