Algérie : des arrestations avant le scrutin de samedi
L’opposant Karim Tabbou et les journalistes Ihsane El Kadi et Khalid Drareni, ont été interpelés, jeudi, par les services de sécurité algériens, ont annoncé plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme.
Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a fait état de l’interpellation de Karim Tabbou, coordinateur de l’Union démocratique et sociale (UDS), parti non agréé. «Le journaliste et directeur de Radio M et Maghreb Emergent, Ihsane El Kadi, a été interpellé, aujourd’hui jeudi 10 juin, en fin d’après-midi par des services de sécurité à sa sortie de son bureau à Alger», a précisé pour sa part Radio M.
La Ligue Algérienne de Défense des droits de l’Homme (LADDH) a pour sa part dénoncé l’«escalade de la répression en Algérie à la veille des élections», en relevant que le journaliste Khaled Drareni, fondateur de Casbah Tribune, est «encore une fois arrêté».
Pour ce qui est de Karim Tabbou, coordinateur de l’UDS, une plainte a été déposée contre lui par Bouzid Lazhari, président de l’office des droits de l’Homme (étatique). Il est poursuivi entre autres pour « calomnie, insulte et outrage à un employé dans l’exercice de ses fonctions ». Il est par ailleurs accusé d’avoir « violé le caractère sacré des défunts dans les cimetières ». Karim Tabbou, emprisonné de septembre 2019 à juillet 2020, est un visage très populaire de la contestation anti-régime depuis le début du Hirak il y a plus de deux ans.
Pour le directeur de Radio M et Maghreb Emergent, Ihsane El Kadi, qui est sous contrôle judiciaire depuis le 18 mai, il est poursuivi suite à une plainte déposée par le ministère de la Communication après avoir publié, le 23 mars 2021, un article pour lequel il est accusé d’ »atteinte à la sécurité et l’intégrité de l’unité nationale », et » publications qui nuisent à l’intérêt national ».
Quant à Khaled Drareni, on ne connaît pour l’heure ce qui lui est reproché.
Ces arrestations ont lieu à la veille des législatives anticipées qui seront organisées samedi et qui sont censées apporter une nouvelle légitimité au régime.
Dans ce sens, le vice-président de la LADDH, Said Salhi a souligné que la répression a déjà disqualifiée et discréditée les élections législatives.