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Après la Cédéao, l’Union africaine suspend à son tour le Mali

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L’Union africaine (UA) a annoncé qu’elle suspend le Mali avec effet immédiat. Elle a menacé le pays de lui imposer de nouvelles sanctions, après son deuxième coup d’État militaire en neuf mois.



Ce putsch a suscité de vives inquiétudes quant à la stabilité de la région du Sahel ainsi que des menaces de mesures économiques punitives de la part de la communauté internationale. L’UA «décide… de suspendre immédiatement la République du Mali de toute participation à toutes les activités de l’Union africaine, de ses organes et de ses institutions, jusqu’à ce que l’ordre constitutionnel normal soit rétabli dans le pays», a déclaré le Conseil de paix et de sécurité de l’organisation dans un communiqué publié le mardi 1er juin.



Cette décision fait suite à une suspension similaire annoncée le dimanche 30 mai par la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Dans sa déclaration, l’UA a appelé les militaires à «retourner d’urgence et sans condition dans les casernes, et à s’abstenir de toute nouvelle ingérence dans les processus politiques au Mali». Elle a averti que si la junte ne remet pas le pouvoir aux dirigeants civils de transition, «le Conseil n’hésitera pas à imposer des sanctions ciblées et d’autres mesures punitives» sur le pays.



Condamnant le coup d’État «dans les termes les plus forts possible», les membres de l’organisation ont ajouté qu’ils étaient «profondément préoccupé par l’évolution de la situation au Mali et son impact négatif sur les progrès réalisés jusqu’à présent dans le processus de transition dans le pays».



Pour rappel, le colonel Assimi Goïta, l’homme fort du Mali, était présent au sommet de la Cédéao au Ghana pour défendre la cause des militaires. En août 2021, ce dernier a pris la tête des officiers de l’armée qui ont renversé le président élu Ibrahim Boubacar Keita, à la suite de manifestations massives liées à la corruption et à une insurrection terroriste sanglante. Après ce coup d’État, la junte a accepté de nommer des civils aux postes de président et de Premier ministre par intérim, sous la pression des sanctions commerciales et financières de la Cédéao.



Cependant, de par une action qui a provoqué un tollé diplomatique, les soldats ont détenu la semaine dernière le président de transition Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane, avant de les libérer jeudi, en affirmant qu’ils avaient démissionné de leurs postes. La Cour constitutionnelle du Mali a parachevé l’accession de Goïta au pouvoir le vendredi 28 mai en le nommant président de transition. La junte étant revenue sur son engagement antérieur envers les dirigeants politiques civils, des doutes sont désormais émis sur ses autres promesses, notamment celle d’organiser des élections début 2022.


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