Mali : la ministre Florence Parly défend l’honneur de l’armée française
Deux jours après que l’Organisation des nations unies (ONU) a confirmé qu’une frappe française avait tué 19 civils au Mali, Florence Parly, ministre française de la Défense, a déclaré qu’elle ne permettrait pas que l’honneur des forces armées de son pays soit «sali». La ministre s’est rendue mercredi à Bamako, après que l’enquête a soulevé des inquiétudes quant à d’éventuelles violations des droits de l’Homme.
Publié mardi, un rapport résumant les résultats de cette investigation a conclu qu’une frappe aérienne française dans le centre du Mali a tué 19 civils le 3 janvier dernier. «Cette frappe soulève de graves préoccupations quant au respect des principes de la conduite des hostilités», indique le rapport de l’ONU, qui révèle une rare critique d’une opération militaire de l’hexagone au Mali.
Le ministère français de la Défense a démenti ce rapport, insistant sur le fait qu’il avait identifié et attaqué un «groupe terroriste armé». La cheffe de ce département a rencontré jeudi le président intérimaire du Mali, Bah Ndaw, et s’est adressée ensuite aux journalistes : «Je ne peux pas permettre que l’honneur de nos soldats soit sali de cette façon», réaffirmant que la frappe aérienne avait visé des hommes armés. «Il y a aussi une guerre de l’information, et de notre ennemi qui exploite chaque controverse», a martelé Parly.
Par ailleurs, ce jeudi, sept groupes de défense des droits français et maliens ont exhorté leurs gouvernements respectifs à mener une enquête indépendante sur le raid en question.
Notons que le Mali lutte pour contenir une insurrection terroriste qui a d’abord éclaté dans le nord du pays en 2012 avant de s’étendre au centre et aux pays voisins, à savoir le Burkina Faso et le Niger. La France est intervenue dans ce pays en 2013 pour repousser les extrémistes, et compte désormais quelque 5.100 soldats déployés dans la région du Sahel. Parly a assuré que la République française était déterminée «à poursuivre son combat contre le terrorisme».