Temps de lecture : 4 minutes
Temps de lecture : 4 minutes
![Hôtels](https://files.lebrief.ma/uploads/2020/07/11171601/hotel_du_golf-swimming_pool-900x598.jpg)
Temps de lecture : 4 minutes
Depuis des années, de nombreux hôteliers imposent aux clients nationaux la présentation d’un acte de mariage pour accéder à leurs établissements, refusant souvent les réservations de femmes résidant dans la même ville. Ces pratiques, bien que courantes, ne reposeraient en réalité sur aucune base juridique. L’obligation de présenter un contrat de mariage lors de la réservation de chambres d’hôtel pour les couples, aurait été récemment annulée.
Le ministre de la Justice a fermement dénoncé cette pratique, qui obligeait les Marocains à présenter un acte de mariage pour accéder aux établissements hôteliers. Ouahbi l’a qualifiée d’illégale, appelant même à des poursuites judiciaires contre les contrevenants. Si pour l’instant, les autorités n’ont pas encore officialisé cette décision, cette prise de position promet de changer radicalement l’expérience des clients nationaux dans les hôtels du Royaume.
Ces propos qui ont changé la donne
La polémique a été déclenchée juste après les propos de Abdellatif Ouahbi devant la Chambre des conseillers, où il a dénoncé cette pratique comme étant contraire à la loi et une violation de la vie privée. «Quand vous demandez un document à un citoyen qui touche à sa vie privée, s’il n’est pas prévu par la loi, –par exemple à une femme fâchée ou en dispute avec son mari qui va à l’hôtel et on lui demande si elle réside dans la même ville–, sachez qu’il n’y a pas de base légale pour cela. Ceux qui demandent ces documents doivent être poursuivis en justice», a-t-il lâché.
Lire aussi : Enquête : les 7 péchés capitaux de Marrakech
Selon lui, il n’y a aucun texte de loi interdisant aux femmes non munies d’un acte de mariage de séjourner dans un hôtel. «Il semble cependant que dans un passé relativement lointain, une note administrative avait circulé dans ce sens, ce qui explique que certains hôtels continuent de pratiquer cette mesure discriminatoire», a-t-il ajouté.
Ces récentes déclarations ont suscité des réactions contrastées dans la sphère publique, divisant l’opinion en deux camps engagés dans un débat enflammé. Certains internautes soutiennent fermement les propos du ministre, plaidant pour le respect absolu de la vie privée. Ils soulignent que les hôtels n’ont pas le droit d’exiger un acte de mariage, insistant sur la nécessité de respecter la vie privée sans pour autant promouvoir la prostitution. D’autres, cependant, redoutent les répercussions sociales de l’autorisation des couples non mariés à séjourner dans les hôtels sans acte de mariage, jugeant cela contraire aux préceptes de l’Islam et menaçant l’ordre moral public.
Lire aussi : Libertés individuelles : un sondage dessine les attentes des Marocains
La levée des restrictions concerne aussi le séjour hôtelier des femmes seules dans leur même ville de résidence, ainsi que les couples ne présentant pas leur acte de mariage. Certains gérants d’hôtels, notamment à Rabat et Fès, ont été contactés par la police le week-end dernier, rapporte nos confrères de Le360, précisant que la police leur a demandé de ne plus appliquer cette mesure qui pénalisait les femmes non porteuses d’un acte de mariage.
Ouahbi appelé à s’expliquer
Ce débat prend désormais une autre tournure. La Chambre des conseillers vient de convoquer Abdellatif Ouahbi pour l’entendre sur cette question litigieuse.
L’interpellation du ministre de la Justice n’est pas anodine. Elle émane des trois groupes parlementaires issus de la majorité, à savoir ceux du Rassemblement national des indépendants (RNI), du Parti authenticité et modernité (PAM) et de l’Istiqlal.
Ces groupes, en réaction à l’indignation publique suscitée par cette question, cherchent à clarifier la légalité et la légitimité de ces pratiques dans les établissements hôteliers. Ils ont réclamé une réunion en urgence de la commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme en présence d’Abdellatif Ouahbi. Cette rencontre a pour objectif de discuter en profondeur de cette problématique et de définir des mesures claires pour mettre fin à cette pratique discriminatoire.
Temps de lecture : 4 minutes
Les Marocains en première position des ordres de quitter l’UE en 2024Au cours des trois premiers mois de 2024, le nombre d'individus sommés de quitter l'Union européenne pour retourner dans leur pays d'origine… |
Le Code de la famille pourra-t-il équilibrer entre foi et changement sociétal ?Dans le cadre de ses prérogatives en tant qu'Amir Al Mouminine, le roi Mohammed VI a initié une démarche de révision du Code de la Famille. … |
Baccalauréat 2024 : un taux de réussite en légère haussePartout au Maroc, les candidats au baccalauréat ont découvert leurs résultats ce mercredi, dès les premières heures du jour. Les résultats o… |
Été 2024 : où se baigner en toute sécurité ?Selon le dernier rapport du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, présenté lors d'une conférence de presse à R… |
Le label «écoles pionnières» : un nouveau standard pour l’éducationLe nouveau décret gouvernemental établissant le label «écoles pionnières» représente une étape importante dans la quête de l'excellence éduc… |
Education : pourquoi les Marocains délaissent les filières littéraires au profit des sciences ?Depuis quelques années, le nombre de candidats dans les filières scientifiques au baccalauréat ne cessent d’augmenter et cette année n’a pas… |
Protection sociale : comment assurer une couverture universelle et soutenable ?Au Maroc, la généralisation de la protection sociale s'impose comme une réforme sociétale importante et un pilier essentiel de l'État social… |
Aïd Al-Adha : histoire et tradition marocaineL’Aïd Al Adha ou L'Aïd el-Kébir plus connu sous le nom de la fête du sacrifice ou la fête du mouton, est une fête célébrée par tous les musu… |