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Acte de mariage dans les hôtels : les règles changent

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Le débat sur l’interdiction imposée aux couples sans acte de mariage pour séjourner dans des hôtels au Maroc a pris une nouvelle tournure. Cette question, touchant aux droits individuels et à la vie privée, a suscité une vive controverse après les déclarations du ministre de la Justice, qui a dénoncé ces pratiques comme étant illégales et discriminatoires. Face à l’ampleur des réactions et aux divisions qu’elles ont engendrées, Ouahbi est convoqué pour une clarification. Les détails.

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Depuis des années, de nombreux hôteliers imposent aux clients nationaux la présentation d’un acte de mariage pour accéder à leurs établissements, refusant  souvent les réservations de femmes résidant dans la même ville. Ces pratiques, bien que courantes, ne reposeraient en réalité sur aucune base juridique. L’obligation de présenter un contrat de mariage lors de la réservation de chambres d’hôtel pour les couples, aurait été récemment annulée.

Le ministre de la Justice a fermement dénoncé cette pratique, qui obligeait les Marocains à présenter un acte de mariage pour accéder aux établissements hôteliers. Ouahbi l’a qualifiée d’illégale, appelant même à des poursuites judiciaires contre les contrevenants. Si pour l’instant, les autorités n’ont pas encore officialisé cette décision, cette prise de position promet de changer radicalement l’expérience des clients nationaux dans les hôtels du Royaume.

Ces propos qui ont changé la donne

La polémique a été déclenchée juste après les propos de Abdellatif Ouahbi devant la Chambre des conseillers, où il a dénoncé cette pratique comme étant contraire à la loi et une violation de la vie privée. «Quand vous demandez un document à un citoyen qui touche à sa vie privée, s’il n’est pas prévu par la loi, –par exemple à une femme fâchée ou en dispute avec son mari qui va à l’hôtel et on lui demande si elle réside dans la même ville–, sachez qu’il n’y a pas de base légale pour cela. Ceux qui demandent ces documents doivent être poursuivis en justice», a-t-il lâché.

 

Lire aussi : Enquête : les 7 péchés capitaux de Marrakech

 

Selon lui, il n’y a aucun texte de loi interdisant aux femmes non munies d’un acte de mariage de séjourner dans un hôtel. «Il semble cependant que dans un passé relativement lointain, une note administrative avait circulé dans ce sens, ce qui explique que certains hôtels continuent de pratiquer cette mesure discriminatoire», a-t-il ajouté.

Ces récentes déclarations ont suscité des réactions contrastées dans la sphère publique, divisant l’opinion en deux camps engagés dans un débat enflammé. Certains internautes soutiennent fermement les propos du ministre, plaidant pour le respect absolu de la vie privée. Ils soulignent que les hôtels n’ont pas le droit d’exiger un acte de mariage, insistant sur la nécessité de respecter la vie privée sans pour autant promouvoir la prostitution. D’autres, cependant, redoutent les répercussions sociales de l’autorisation des couples non mariés à séjourner dans les hôtels sans acte de mariage, jugeant cela contraire aux préceptes de l’Islam et menaçant l’ordre moral public.

 

Lire aussi : Libertés individuelles : un sondage dessine les attentes des Marocains

 

La levée des restrictions concerne aussi le séjour hôtelier des femmes seules dans leur même ville de résidence, ainsi que les couples ne présentant pas leur acte de mariage. Certains gérants d’hôtels, notamment à Rabat et Fès, ont été contactés par la police le week-end dernier, rapporte nos confrères de Le360, précisant que la police leur a demandé de ne plus appliquer cette mesure qui pénalisait les femmes non porteuses d’un acte de mariage.

Ouahbi appelé à s’expliquer

Ce débat prend désormais une autre tournure. La Chambre des conseillers vient de convoquer Abdellatif Ouahbi pour l’entendre sur cette question litigieuse.

L’interpellation du ministre de la Justice n’est pas anodine. Elle émane des trois groupes parlementaires issus de la majorité, à savoir ceux du Rassemblement national des indépendants (RNI), du Parti authenticité et modernité (PAM) et de l’Istiqlal.

Ces groupes, en réaction à l’indignation publique suscitée par cette question, cherchent à clarifier la légalité et la légitimité de ces pratiques dans les établissements hôteliers. Ils ont réclamé une réunion en urgence de la commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme en présence d’Abdellatif Ouahbi. Cette rencontre a pour objectif de discuter en profondeur de cette problématique et de définir des mesures claires pour mettre fin à cette pratique discriminatoire.

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