Achat en ligne : ce qu’il faut savoir sur les nouvelles réglementations douanières
E-Commerce (illustration) © DR
Au Maroc comme partout ailleurs, l’activité du e-commerce est en croissance constante. La crise sanitaire a été d’ailleurs perçue comme un accélérateur du secteur. En 2021, le chiffre d’affaires réalisé par les transactions internationales s’est établi à 1 milliard de DH (MMDH) et pourrait même atteindre 2 MMDH l’année courante. C’est dans ce contexte que la douane renforce et fait évoluer son activité.
E-commerce et frais de douanes : ce qu’il faut savoir
Le gouvernement marocain va imposer des droits de douane sur tous les achats électroniques effectués sur des plateformes internationales, quel que soit leur montant, à partir du 1er juillet. Dans un communiqué, l’Administration des douanes et des impôts indirects (ADII) a expliqué «que les envois effectués par certaines plateformes internationales de commerce électronique sont des opérations d’importation de grandes quantités de marchandises».
Cette mesure est consécutive à l’adoption, jeudi dernier en Conseil de gouvernement, du décret n°2.22.438. Elle vise à renforcer le contrôle douanier sur les envois de marchandises dans le cadre de ces transactions. En imposant ces nouvelles taxes, l’exécutif entend surtout contrôler davantage les plateformes d’e-commerce étrangères, particulièrement chinoises, et lutter efficacement contre les pratiques frauduleuses et anticoncurrentielles de certains vendeurs.
La même source a noté que ces mesures ne s’appliquent pas aux envois non commerciaux en provenance de l’étranger, dont la valeur ne dépasse pas 1.250 DH.
Lire aussi : E-commerce : 20,7 millions actions d’une valeur de 7,7 milliards de DH
Pourquoi cette réforme douanière est-elle entrée en vigueur ?
Le prélèvement des droits et taxes est réalisé pour plusieurs raisons. D’abord, il vise l’augmentation des recettes de l’État. S’exprimant à ce sujet, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, a déclaré «que ce projet de décret vient corriger un dysfonctionnement qui prive l’État de ressources importantes».
Avec une croissance considérable du secteur, le gouvernement souhaite également garantir des conditions de concurrence loyales entre tous les acteurs du e-commerce. Les enquêtes menées par l’ADII ont d’ailleurs révélé l’existence de pratiques illégales, qui ont conduit à l’émergence d’un marché informel consistant en la revente d’articles acquis via des sites internationaux de commerce électronique, en usant de la fraude sur la valeur déclarée des achats, ou en les répartissant entre plusieurs bénéficiaires, alors que l’acheteur réel est la même personne.
Le système précédent profitait ainsi à des vendeurs qui pouvaient éviter d’être soumis à ces taxes. De ce fait, l’application de cette taxation vise à adopter un système plus équitable.
Protéger les entreprises locales de la compétition étrangère : c’est aussi l’une des raisons qui ont poussé le gouvernement à imposer des tarifs d’importation. «Ces pratiques portent préjudice au commerce local, et à l’industrie marocaine en général, ce qui nécessite la réglementation de ce domaine, à travers la prise des mesures adéquates», a ajouté Baïtas.
Contacté par LeBrief, Bouazza Kherrati, président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), trouve cette mesure «logique», surtout que l’activité connaît une ascension fulgurante.
«C’est une décision à saluer qui va permettre à l’État de bénéficier des taxes en cette période de crise internationale. Elle va aussi protéger et encourager l’activité locale», affirme notre interlocuteur. Il a tout de même appelé les autorités à prendre les dispositions nécessaires pour lutter contre l’e-commerce informel qui laisse la possibilité à toutes sortes d’abus. «En tant que FMDC, nous n’avons jamais reçu de plaintes suite à des opérations dans des plateformes étrangères, contrairement aux vendeurs marocains, avec lesquels plusieurs transactions sont caractérisées par l’arnaque», explique-t-il.
Lire aussi : E-commerce et pandémie : plus de 14 millions d’opérations en 2020
Consommateur : ce qui va changer
Il faudra encore attendre pour connaître les formalités douanières qui seront effectuées, comme l’indique Mohamed Rahj, expert et consultant national et international dans le domaine de la fiscalité. Selon lui, le niveau de digitalisation de l’ADII lui permet aujourd’hui une meilleure gestion de cette mesure.
«Il faudra faire la distinction entre les particuliers et les commerçants. Mais de toute façon, cette nouvelle décision est à applaudir, car elle assure évidemment le respect du principe d’égalité devant l’impôt», a-t-il relevé.
Le grand challenge à venir pour les douanes est donc le commerce en ligne. Ils devront adapter leurs systèmes et leurs processus afin de se conformer avec les nouvelles procédures d’importation.
Le dirham s’apprécie de 2,3% face au dollar américain au T3-2024 (BAM)
Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) a annoncé que le dirham s’est apprécié de 2,3% face au dollar et de 0,31% vis-à-vis de l’euro au troisième trimestre 2024.
Mbaye Gueye - 18 décembre 20245G au Maroc : un défi technologique avant le Mondial 2030
Économie - À l’approche du Mondial 2030, le Maroc aspire à intégrer pleinement la 5G dans son paysage technologique.
Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024L’avenir énergétique du Maroc : un nouveau chapitre d’investissements et d’innovations
Économie - Le Maroc, dans un contexte mondial de transition énergétique, se positionne en acteur majeur grâce à des investissements colossaux dans les énergies renouvelables.
Farah Nadifi - 18 décembre 2024Hausse de 1,8 million m3 de la capacité de stockage des produits pétroliers à horizon 2030
Économie - Leila Benali a annoncé une augmentation de 1,8 million de m³ des capacités de stockage des produits pétroliers d'ici 2030.
Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024Maroc-Afrique : les volumes d’échanges commerciaux en hausse de 45%
Afrique, Économie, Économie - Le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et les autres pays africains est passé de 36 milliards de dirhams (MMDH) en 2013 à 52,7 MMDH en 2023
Mbaye Gueye - 18 décembre 2024Mobilisation foncière : un moteur pour l’investissement au Maroc
Économie - Nadia Fettah a annoncé que près de 18.000 hectares de foncier public ont été mobilisés en 2024 pour soutenir des projets d’investissement.
Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024Le Maroc se dote d’un cadre juridique pour les crypto-actifs
Économie - Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), a annoncé que le cadre juridique régissant les crypto-actifs au Maroc est en phase d’adoption.
Mbaye Gueye - 18 décembre 2024Trelleborg renforce sa présence au Maroc avec une nouvelle usine
Économie - La société suédoise Trelleborg, leader mondial des solutions polymères, a lancé la construction de sa nouvelle usine à Midparc.
Mbaye Gueye - 17 décembre 2024AIF 2024 : signature de trois accords entre le Maroc et la BAD
Économie -Le gouvernement marocain a procédé à la signature de trois accords de financement avec la Banque africaine de développement (BAD).
Mbaye Gueye - 5 décembre 202470 millions de dollars pour moderniser la protection sociale
Économie - La Banque mondiale a validé un nouveau projet d’un montant de 70 millions de dollars afin de consolider les progrès réalisés dans la réforme de la protection sociale.
Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024Hydrogène vert : Akhannouch émet la circulaire de mise en œuvre de « l’Offre Maroc »
Aziz Akhannouch a émis la circulaire de mise en œuvre de "l’Offre Maroc" pour le développement de la filière de l’hydrogène vert.
Rédaction LeBrief - 11 mars 2024FMI : le Maroc est sur la bonne voie pour maîtriser le ratio dette/PIB
Économie - Selon le FMI, le ratio de la dette devrait continuer à diminuer pour atteindre 68,3% en 2025, 67,2% en 2026 et 65% en 2029.
Mbaye Gueye - 27 novembre 2024Un bug sur Google affichait l’euro à 18,54 DH, BAM dément
Économie - Mercredi soir, les Marocains ont retenu leur souffle après avoir constaté une chute soudaine de la valeur du dirham face à l’euro.
Hajar Toufik - 19 janvier 2023CNSS : rappel de l’amnistie
J.R.Y - 4 juin 2021Forum de la PME africaine: le Maroc, acteur engagé dans la dynamique d’intégration africaine (Akhannouch)
Économie - Aziz Akhannouch a indiqué que le Maroc est pleinement conscient des enjeux auxquels le continent africain est confronté.
Mbaye Gueye - 3 décembre 2024