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Accord de pêche : jamais sans le Sahara !

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L’actuel accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne (UE), entré en vigueur en 2019 pour une durée de quatre ans, arrive à expiration le 17 juillet prochain. Alors que cinq semaines nous séparent de cette date fatidique, aucune négociation n’a été entamée. L’exécutif de l’UE attend la décision de la Cour de justice européenne concernant l’inclusion des provinces sahariennes du Maroc. Ce dernier ne se précipite pas et compte adopter une nouvelle approche dans la conclusion des prochains deals. Eclairage.

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Que cherche la Commission européenne (CE) ? L’interrogation émane des professionnels ibériques du secteur de la pêche. Ces derniers craignent de ne plus pouvoir pêcher dans les eaux marocaines au-delà du 17 juillet au cas où l’accord de pêche Maroc-Union européenne (UE) n’est pas renouvelé. C’est que la CE a les mains liées, tout comme le Conseil de l’UE qui avait déposé un recours en appel en décembre 2021 contre l’arrêt du Tribunal de l’UE empêchant la conclusion de nouveaux accords avec le Maroc incluant le Sahara. L’exécutif européen attend donc la décision finale de la la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) prévue pour la fin de l’année.

Les pêcheurs ibériques s’impatientent

Les professionnels espagnols ne l’entendent pas de cette oreille. Ils ont porté leur inquiétude au ministre espagnol de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, Luis Planas. Ce dernier a récemment pressé la CE de conclure rapidement un nouvel accord de pêche avec le Maroc. Alors que l’accord actuel arrivera à échéance le 17 juillet, Planas a souligné l’importance de continuer à travailler avec le Maroc afin de parvenir à un nouvel accord dans les plus brefs délais. Il a assuré que le gouvernement espagnol soutiendrait les armateurs et les pêcheurs touchés par cette situation. «Malheureusement, l’accord actuel arrivera à son terme sans qu’un nouvel accord ait été négocié, malgré les contacts et les progrès réalisés entre la Commission européenne et le gouvernement marocain», a regretté le ministre espagnol qui connaît très bien le Maroc pour y avoir occupé le poste d’ambassadeur de son pays entre 2004 et 2010.

Planas a exprimé sa préoccupation quant au fait que le renouvellement de l’accord n’ait pas encore été négocié. Ce qui rappelle des situations similaires survenues par le passé, notamment il y a quatre ans avec le même protocole. Il a souligné qu’il est en contact avec Bruxelles et Rabat, et qu’il est réaliste de penser que le renouvellement de l’accord ne sera pas conclu avant son expiration. Interrogé sur la demande des pêcheurs de Barbate, dans la province de Cadix, pour conclure un accord entre l’Espagne et le Maroc, Planas a rappelé que seule la Commission européenne est habilitée à signer des accords avec des pays tiers. Il a également fait allusion au fait que le Maroc dispose d’autres alternatives à cet accord, laissant entendre que le débat sur son avenir sera ouvert en temps voulu et que le pays est prêt à faire face à toutes les éventualités.

Lire aussi : Sahara : le Maroc fait plier l’Espagne

Pas d’accord excluant le Sahara

Luis Planas fait bien de penser que le Maroc a d’autres alternatives à cet accord de pêche avec l’UE. Il faut savoir que la contribution annuelle moyenne de l’UE s’élève à 40,15 millions d’euros, dont 19,4 millions d’euros correspondent à un soutien sectoriel. Les redevances estimées pour les armateurs s’élèvent en moyenne à 12 millions d’euros par an. Ce ne sont pas ces dizaines de millions d’euros qui vont faire couler le navire Maroc.

sahara pêche

Photo d’illustration © DR

D’ailleurs, son homologue marocain, Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture et de la Pêche, avait précédemment déclaré que le Maroc était prêt à faire face à toutes les éventualités concernant le renouvellement de l’accord de pêche avec l’UE. Sadiki a souligné que le Royaume opterait pour une approche différente dans les négociations. Selon ses propres dires, le monde est ouvert, et le secteur de la pêche offre un potentiel d’exportation et de création de valeur. Tout en confirmant que des réunions techniques avaient eu lieu pour discuter de l’accord, le ministre marocain a avoué qu’il n’avait pas encore d’indications concernant une éventuelle prolongation.

C’est que le Maroc n’entend plus dissocier les partenariats économiques des dossiers politiques. Dans son discours à l’occasion du 46e anniversaire de la Marche verte, prononcé le 6 novembre 2021, le roi Mohammed VI avait adressé un message clair aux partenaires du Royaume. «Nous tenons à exprimer Notre considération aux pays et aux groupements qui sont liés au Maroc par des conventions et des partenariats et pour qui nos provinces du Sud constituent une partie intégrante du territoire national. En revanche, à ceux qui affichent des positions floues ou ambivalentes, Nous déclarons que le Maroc n’engagera avec eux aucune démarche d’ordre économique ou commercial qui exclurait le Sahara marocain», avait dit le Souverain.

Du win-win ou du chantage ?

L’UE insiste sur le fait que les accords de pêche qu’elle conclut laissent une empreinte positive dans les pays tiers et constituent une situation gagnant-gagnant. Les 27 certifient qu’ils opèrent dans le monde entier avec « des pratiques durables pour l’environnement, équitables pour les personnes qui vivent de la mer et qui contribuent au développement de l’économie locale« . Mais pour les professionnels du secteur halieutique, les Européens cherchent à imposer un accord avec les conditions les moins favorables pour le Maroc. Parmi leurs arguments : le faible pourcentage de débarquement obligatoire dans les ports marocains des captures des navires européens qui ne dépasse guère les 25% toutes espèces confondues. Ils avancent aussi que l’embarquement des marins marocains prévu dans l’accord n’est pas respecté par les armateurs de l’UE.

LeBrief a essayé de joindre le bureau de la Fédération des Pêches Maritimes (FPM) mais en vain. De leur côté, les chambres des pêches maritimes n’ont pas souhaité faire de commentaires. «Moins de bateaux, beaucoup plus de poissons et le raccourcissement de la période de repos biologique», s’est toutefois confié le cadre d’une entreprise du secteur de la pêche maritime, très méfiant à l’égard de la presse. Quoi qu’il en soit, si le jugement de la Cour de l’UE est en faveur des séparatistes, cela renforcerait la position de négociation de la CE concernant les accords avec le Maroc. Mais ce dernier ne se laissera certainement pas marcher sur les pieds. C’est aujourd’hui une ligne fixée par le chef de l’État.

Quelles alternatives ?

Face à la perspective d’une interruption temporaire de la pêche dans les eaux marocaines, y compris celle des provinces sahariennes, les pays européens ont cherché des alternatives pour éviter une suspension brutale des accords de pêche et les potentielles conséquences internes au sein de l’UE. Ainsi, ils seraient en train de mettre en place de nouveaux accords bilatéraux afin de contourner cette situation.

La CE redouble donc d’efforts pour éviter un scénario où les 128 navires européens, dont 93 sont espagnols, se retrouveraient sans cadre juridique permettant au Maroc de délivrer des licences de pêche. L’arrêt de la cour luxembourgeoise devrait être rendu sous la présidence espagnole de l’UE, qui débute le 1er juillet. «Nous espérons que la décision sera favorable… Nous avons toujours défendu, depuis la Commission européenne et le Conseil des ministres, la légalité de l’accord», a récemment déclaré Luis Planas  lors de sa visite à Bruxelles. Selon la presse ibérique, un verdict favorable aux revendications du Polisario de la part de la juridiction européenne créerait une vive tension dans les relations agitées entre Bruxelles et Rabat.

Par le passé, il y a eu une valse entre le tribunal européen et la Cour de justice de l’UE, la dernière annulant la décision du premier en faveur du Polisario. La cour avait précédemment rejeté le recours des séparatistes pour « défaut de qualité pour agir ». Ce n’est donc pas la première tentative pour faire voler en éclats un accord conclu entre le Royaume du Maroc et l’UE. La logique voudrait que la décision finale rectifie le tir en faveur du Maroc.

Dans le pire des scénarios, si la Cour de justice européenne devait confirmer la décision initiale à la fin de l’année et qu’il n’y avait aucune possibilité de négociation avec le Maroc, d’autres acteurs seraient prêts à remplacer les navires européens. Parmi ces acteurs potentiels, on retrouve notamment la Russie et le Japon qui pourraient augmenter le nombre des navires opérant dans les eaux marocaines. La Chine et la Turquie sont aussi demandeuses de ce partenariat.

Lire aussi : Maroc-France : fini l’interdépendance !

La fermeté du Maroc à l’égard de ses partenaires traditionnels a déjà porté ses fruits. On se souvient du changement de position de l’Allemagne ou encore du revirement historique de l’Espagne concernant le dossier du Sahara. Le multipartisme ne change rien à la donne. Pas de business au détriment de la première cause nationale. D’ici le 17 juillet, tout peut arriver et ça ne peut être que bénéfique pour le Maroc.

Pêche maritime : historique de la coopération Maroc-UE
L’UE a entamé une coopération avec le Maroc dans le domaine de la pêche, suite à l’adhésion de l’Espagne, afin de préserver la présence de longue date des navires espagnols dans cette zone. Des accords ont été conclus en 1988, 1992 et 1995. Cette coopération a été interrompue en 1999 en raison des préoccupations du Maroc concernant l’état de ses réserves halieutiques, mais elle a repris avec l’accord et le protocole de 2006. En 2011, le Parlement européen a refusé d’approuver la prolongation du protocole pour des raisons économiques, écologiques et juridiques. Un nouveau protocole a ensuite été adopté pour la période 2014-2018.
Le 8 octobre 2018, la CE a proposé un nouvel accord et un protocole de quatre ans couvrant les eaux du Sud du Maroc. Le protocole proposé offrirait des possibilités de pêche à 128 navires de l’Union européenne, avec des permis accordés à l’Espagne et au Portugal pour les espèces démersales, et à l’Espagne et à la France pour le thon. Les Pays-Bas, la Lituanie et la Lettonie représentent plus de 70% des quotas alloués à la pêche à grande échelle de petits pélagiques, tandis que le reste est réparti entre l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Pologne, l’Irlande, le Portugal, la France et l’Espagne.

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4 commentaires

  1. Je vois ça dans les rêves. Tous les rêves deviennent réalité pourvu qu’on garde la mémoire tout le temps éveillée. La Mémoire du Maroc, vielle de plus de 1200 ans ne saurait être effacée par un incident de l’Histoire de la première moitié du 20ème siècle et/ou les agissements infantiles d’un DOM-TOM.dz qui se cherche vainement depuis plus de 60 ans.

    LA VOLEUSE ET LA RECELEUSE.

    La voleuse c’est Marianne. La receleuse c’est l’ex-régence ottomane occupée, devenue DOM-TOM et rebaptisée Algérie par Marianne.
    L’objet du vol n’est pas un œuf, il n’est pas, non plus, un bœuf mais ce sont des centaines de milliers de kilomètres carrés de territoires marocains grignotés petit à petit depuis les années 1920. Le grignotement des territoires marocains s’est accéléré depuis les années 1930 lorsque les études géologiques préliminaires ont montré les richesses du sol du Sahara Oriental Marocain et surtout après la ‘’découverte’’(1) du gisement de fer marocain de Ghar a’Jebilet(2) que la voleuse Marianne a déformé en Gara Djebilet.

    Après les études de faisabilité sommaires entreprises par la voleuse Marianne dans la première moitié des années 1950, il s’est avéré qu’il était impossible de transporter le fer marocain de Ghar a’Jebilet, par la voie terrestre, vers le port d’Orania du Nord occupée et a poussé les frontières à l’ouest de la ville marocaine de Tindouf pour inclure Ghar a’Jebilet et son gisement de fer dans ce qu’elle appelait le ‘’Sahara français’’ en attendant de pousser ces frontières jusqu’à l’océan atlantique pour qu’elle puisse le transposter par mer à moindre coût.

    Vinrent les accords d’Evian en 1962 où Marianne a imposé, dans la partie secrète de ces accords, à son DOM-TOM(3) une autonomie élargie à la condition que soient assurées la propriété exclusive de Marianne sur le ‘’Sahara français’’ ainsi que ses parts quantifiées des ressources volées dans ces territoires marocains, tunisiens et libyens.
    Dans ces mêmes accords, Marianne à chargé ses ex-caporaux de la mission de continuer la salle besogne d’occuper le Sahara Marocain pour qu’elle puisse exporter les richesses du Sahara Oriental Très Marocain vers l’hexagone.

    Ce subterfuge satanique a été utilisé par Marianne pour tromper la vigilance des Nations-Unies qui, à cette époque, mettaient toutes leurs pressions sur les colonialistes pour dégager des territoires d’autrui. Marianne a magistralement réussi dans cette salle besogne avec l’aide des ses ex-caporaux qui ont infiltré le FLN(5) et, surtout, avec la clique criminelle d’Oujda sous le lead du tristement célèbre Bikbachi en second Mohamed Boukharrouba dit Houari Boumedienne(6).

    (1) On ne peut pas découvrir un endroit ou un gisement de fer que les marocains appelaient déjà Ghar a’Jbilet et qui est à ciel ouvert. Ce stratagème a, tout le temps été utilisé par les colonialistes pour s’approprier les territoires et les richesses qui ne leurs reviennent pas et, en même temps, massacrer des peuples entiers pour empêcher toutes revendications ou retournements de situations.

    (2) ‘’a’’ contraction de l’article ‘’al’’ = les ou des – En dialecte marocain : Ghar a’Jbilet = Grotte des Monticules.

    (3) Marianne avait adopté comme stratégie à très long terme de récupérer le ‘’Sahara français’’ en confiant sa surveillance à son garde-chiourme DOM-TOM.dz en attendant que les marocains oublient leur Histoire glorieuse.

    (4) Pour établir son régime politico-militaire et, surtout, pour exécuter les clauses secrètes des accords d’Evian, le criminel bikbachi en second à placé à la tête des différents organes de son armée les ex-caporaux de Marianne qu’il a promus colonels.
    Après les déroutes à répétition des ex-caporaux-colonels, pendant dix ans, devant les Généraux Marocains au Sahara Très Marocain, le régime politico-militaire à promu la majorité d’entre eux aux grades d’ex-caporaux-généraux

    (5) La preuve de la fidélité des ex-caporaux à Marianne et la promotion du dogue de bordeaux au grade de caporal-chef et sa décoration du casque ridiculement panaché de a garde napoléonienne de l’Elysée.

    (6) A suivre …/…

  2. A M. Abashi Shamamba ; amicalement.

    Je vois ça dans les rêves. Tous les rêves deviennent réalité pourvu qu’on garde la mémoire tout le temps éveillée. La Mémoire du Maroc, plus que millénaire, ne saurait être effacée par un incident de l’Histoire de la première moitié du 20ème siècle et/ou les agissements obsolètes, mais toujours dangereux, de la vieille mégère du nom de Marianne.

    Il n’y a pas que l’aspect économique qui est à considérer dans ces malheureux évènements qui ont secoué ce pays frère et grand ami de tous les marocains.
    Il n’y a pas, aussi, que deux acteurs qui auraient utilisé la violence à des fins politiques. Marianne est très connue dans l’Histoire de l’Afrique(1) par sa stratégie à long terme qui est celle de déstabiliser des pays où ses intérêts pourraient être menacés.

    Ces menaces, vraies ou fausses, auraient pour origine soit la lassitude et la prise de conscience des ‘’amis’’ (2) de Marianne des méfaits de la main mise de cette dernière sur les rouages politico-économiques de leurs états, soit par la révolte ou la colère des peuples de voir leurs richesses prendre la route du Polygone colonialiste pour a) engraisser Marianne et sa progéniture et, b) laisser les peuples ‘’francophones’’(3) à l’état où ils étaient avant les indépendances fictives.
    Une troisième cause serait une action préventive mise en œuvre par Marianne contre des pays qui pourraient suivre le chemin du Mali et du Burkina Faso qui ont dit m…. à la France et l’ont foutue à la porte avec des coups de pieds au derrière.

    (1) Ceux qui sont nés bien avant 1974 se rappellent, comme si c’était hier, des péripéties ou mieux des actes criminels des mercenaires de Marianne qui débarquaient dans un pays de l’Afrique, qui par hélicoptères, qui par canots motorisés pour faire et défaire des régimes et des gouvernements en plein jour et sous les yeux écarquillés du monde et des Nations-Unies !

    (2) Des amis temporaires dont la vie et la survie dépendent totalement du bon vouloir et de l’humeur de Marianne.

    (3) La francophonie ?! Une triste réalité et une catastrophe pour une grande partie de notre continent. Il est grand temps de s’en débarrasser.

  3. A Mme Safae Alami,

    Théoriser est un mal nécessaire. Mais théoriser sans études de cas spécifiques ou de cas étendus est un mal tout court(1).

    Pendant plusieurs décennies de vie de chien, excusez mon amertume, je veux dire de vie professionnelle, j’ai rencontré une et une seule société ± citoyenne qui s’occupe tant bien que mal de la Qualité de Vie au Travail (QVT), du moins, au profit des travailleurs des entreprises qu’elle engage pour exécuter ses projets, mais sans jamais organiser, RH oblige, de Semaine QVT (S-QVT) pour ses propres employés (2).

    Elle prend, elle-même, en charge toutes les assurances (3) qui concernent les travailleurs de chantiers des entreprises et de leurs sous-traitants et impose à ces dernières le strict respect des règles de Qualité, Hygiène, Sécurité et Environnement (QHSE). Cette action limitée ne couvre pas, bien entendu, tout ce qui est attendu d’une politique réelle de QVT, mais, اللهم الأعمش و لا الأعمى (Mieux avoir la vue trouble que d’être aveugle – Adage marocain).

    (1) Tout le monde sait que descendre sur le terrain pour collecter les informations nécessaires à une étude de cas coûte énormément cher en temps et en moyens matériels. Mais il existe dans la littérature de QVT des cas d’études (voir google : QVT, cas d’études pdf) qui peuvent être utilisés à bon escient pour illustrer une thèse doctorale en les adaptant à la réalité marocaine.

    (2) J’au vu quelques uns au travail. Tous et sans exception vous confient au repas de midi dans les chantiers : C’est ma dernière année ou c’est ma première et dernière dans cette société. Et, quand vous êtes assez curieux de comprendre plus, ils vous répondent : ‘’mes tympans me font mal d’avoir mon Smart Phone tout le temps collé aux oreilles pour répondre sans relâche aux questions interminables et répétitives des blouses blanches qui n’ont jamais vu un chantier’’ ou ‘’ je dois répondre sans arrêt à un tas de questions pendant ma présence sur le chantier et le soir je dois évacuer le travail que je suis censé exécuter pendant la journée’’ ou, pire encore, ‘’je dois me réveiller plusieurs fois la nuit, même à 2/3 heures du mat pour répondre à mes supérieurs zélés et soucieux de rapporter à leurs supérieurs la primeur ou le scoop matinal de l’avancement du chantier’’ ou encore ‘’Je n’ai plus de vie personnelle, mes enfants me reprochent de ne pas trop s’occuper d’eau en oubliant de leur parler pendant plusieurs jours, ma femme est sur ses nerfs ; elle a l’impression que je suis mariée à deux personnes : Elle, la personne physique et Mme Société, la personne morale, etc., etc., etc.
    La majorité de ces cadres ont patienté jusqu’à la fin du chantier juste pour enrichir leurs CV et sont allées se faire voir ailleurs où la QVT n’est pas de mise mais où il leur reste suffisamment de temps pour profiter de la vie et de leurs familles respectives et même de leurs amis. Un très jeune cadre encore célibataire m’a confié un jour : ‘’Mes amis me manquent’’.

    (3) Si elle prend, elle-même, en charge les assurances de chantiers c’est que son sens de société citoyenne l’y oblige après avoir constaté que les entreprises qu’elle emploie n’assurent et ne déclarent à la CNSS qu’une infime partie de leurs travailleurs.

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