Abdellatif Ouahbi, ministre de la Justice © DR
Encore une nouvelle sortie médiatique du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi. Dimanche 8 janvier, celui qui est dans la tourmente depuis quelques jours était l’invité de l’émission « Avec Ramdani », diffusée sur la chaîne 2M. Fidèle à sa façon d’être et de paraître, le secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM) s’est efforcé de se justifier dans le but d’éteindre la polémique, mais sans succès, pour le moment. Bref, sa communication peine à se montrer à la hauteur des enjeux.
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Ouahbi fait taire les rumeurs
Sur les réseaux sociaux, les fake-news font des ravages. Profitant de sa présence sur le plateau de 2M, Abdellatif Ouahbi a tenu à démentir les informations faisant état de son supposé départ du gouvernement.
«Je suis encore ministre. Je ne vais pas présenter ma démission à cause d’une petite tempête et je suis encore le secrétaire général du PAM», a-t-il lâché, ajoutant «qu’il ne va pas céder dès la première difficulté».
Interrogé sur le manque de soutien du gouvernement, le ministre a affirmé «qu’il s’agit de sa propre bataille», soulignant que le chef du gouvernement lui apporte tout son soutien. «Nous sommes un gouvernement harmonieux», a-t-il poursuivi.
Depuis le début de cette affaire, les voix s’élèvent pour demander le départ de Ouahbi. Sur les réseaux sociaux, l’opinion publique continue de faire pression avec des messages qui l’appellent à quitter son poste.
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Une bataille perdue d’avance ?
La communication politique a pour rôle de rassurer et de redonner confiance pour apaiser les esprits, notamment dans un pays où le fossé entre riches et pauvres ne cessent de s’agrandir. Or, ce n’est pas le processus qu’adopte Abdellatif Ouahbi dans la gestion de cette crise et surtout après ses déclarations au sujet des allégations de « corruption » et de « favoritisme » qui auraient entaché le concours des avocats.
Contacté par LeBrief, un expert en communication ayant préféré garder l’anonymat, estime qu’il s’agit d’un sujet délicat, parce qu’il évoque une sensibilité de l’opinion publique par rapport à cette affaire, à l’heure où rien n’échappe aux internautes.
«Chaque cas de crise est unique par sa situation et ses circonstances. L’idée générale est d’opter une réflexion, voire un cadre d’action afin d’estomper la survenue d’une crise ou d’agir par un plan d’action préventive», explique notre interlocuteur.
Pour le cas de Ouahbi qui fait face à une affaire qui secoue l’opinion publique, l’expert souligne qu’il s’agit d’une bataille perdue d’avance. «De manière générale, la raison est du côté de la foule et des victimes. À chaque prise de parole, il (Abdellatif Ouahbi, ndlr) nourrit encore plus la polémique. Il essaye en effet de dire des choses, mais cela ne passe pas. Dans ce genre de situation, le preneur de parole a de faibles chances de s’en sortir», ajoute-t-il.
Par conséquent, l’opinion publique ne voit plus sa communication pour ce qu’elle est, mais pour ce qu’elle est accusée de cacher. «Dans ce cas-là, le doute est légitime, car il n’y a rien de la communication de crise qui n’a été appliqué. Avec les bourdes qu’il cumule, il se met tout seul en difficulté. Il aurait pu donner des réponses claires, de façon calme et sereine, plutôt que d’être dans l’offensif qui ne fait qu’aggraver sa situation», détaille l’expert en communication.
Et si Abdellatif Ouahbi procède à des recadrages réguliers de ses détracteurs, la crédibilité perdue au début de cette crise continue à plomber sa communication. Les erreurs furent cette fois encore multiples, au point de pousser ses partisans à adopter la méthode du silence radio.
Cela oblige donc à un changement de cap radical de son approche et de sa stratégie, qui, pour l’instant, ne sont pas appropriées.
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