Abdellatif Miraoui : «Il ne s’agit pas d’une énième réforme, mais plutôt d’une autre manière de conduire les réformes»
Abdellatif Miraoui, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation © DR
LeBrief.ma : L’année universitaire 2021-2022 touche à sa fin. En dépit de la pandémie de Covid-19, c’était une année presque normale en termes d’organisation des cours. Malgré certaines phases où la situation épidémiologique s’était détériorée, le calendrier académique a été respecté si ce n’est des examens ou projets réalisés à distance ou décalés de quelques semaines. Ceci étant, quel bilan faites-vous de cette année universitaire ?
Abdellatif Miraoui : L’année universitaire 2021-2022 s’est déroulée dans de bonnes conditions. L’expérience acquise en matière de gestion de situations exceptionnelles comme celle liée à la crise de la Covid-19 nous a permis de renforcer notre capacité de résilience et d’adaptation.
Il faut aussi souligner que les contraintes posées par la pandémie se sont avérées in fine de réelles opportunités qui ont contribué à accélérer notre ancrage à la digitalisation, tant en termes de recours à l’enseignement à distance qu’en termes de développement des plateformes de formation en ligne.
Cette année, si je dois la qualifier, c’est celle de l’entame d’une profonde réflexion sur le devenir de l’écosystème de l’ESRI (Enseignement Supérieur-Recherche-Innovation, NDLR) une phase de transition où nous nous sommes attelés à gérer l’existant avec doigté et agilité, tout en se projetant vers un nouveau modèle de l’université marocaine, de nature à réhabiliter le rôle et la mission de notre université pour en faire un levier d’accélération de la trajectoire de développement d’ensemble de notre pays. Je reviendrais certainement sur ce point fondamental plus tard pour évoquer le nouvel élan réformateur sur lequel se penche ce ministère.
LeBrief.ma : Dès votre nomination à la tête du département de l’Enseignement supérieur, vous avez enterré un projet lancé par votre prédécesseur, celui de l’adoption du système Bachelor en remplacement du système LMD (Licence-Master-Doctorat). Qu’est-ce qui a motivé cette décision prise alors que des étudiants avaient entamé leur cursus Bachelor ?
Abdellatif Miraoui : Permettez-moi, tout d’abord, de préciser une chose. Il ne s’agit pas d’enterrement, terme qui ne fait nullement partie de mon vocabulaire préféré. Le système du Bachelor a été initié à titre expérimental. Seules quelques universités y ont adhéré avec une application limitée à quelques filières et ayant concerné des effectifs réduits d’étudiants.
Or, il s’est avéré, suite à l’avis consultatif du CSEFRS (Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, NDLR) suite à une requête soumise par le gouvernement sortant, que ce système souffre de plusieurs dysfonctionnements. Outre son introduction sans décret d’application ni CNPN (Cahiers des normes pédagogiques nationales, NDLR), ce système n’offre pas de perspectives claires sur ce qui deviendrait du master : se fera-t-il sur une année ou sur deux ans ?
La même interrogation est posée pour ce qui est du coût de la généralisation de ce système et son aptitude à susciter l’impact souhaité en termes de relèvement de la qualité d’ensemble de l’écosystème de l’enseignement supérieur.
À noter également que le volume horaire consacré aux softs skills, en particulier les langues, s’est fait au déterminent des modules disciplinaires et rien n’a été indiqué sur la manière de dispenses ces soft skills, notamment dans les établissements universitaires à accès ouvert.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres, il a été jugé opportun et nécessaire de mettre un terme à cette expérience et de donner plutôt la priorité à un système LMD pleinement opérationnalisé. Aujourd’hui, le sujet du Bachelor est clos. Toutes les universités l’ayant expérimenté ont basculé vers des licences professionnelles ou d’excellence, en impliquant les étudiants et en veillant à la préservation de leurs intérêts en comptabilisant les modules qu’ils ont déjà accomplis.
LeBrief.ma : En tant qu’universitaire et ex-président de l’Université Cadi Ayyad, n’aviez-vous pas relevé les limites d’un système LMD dont l’architecture pédagogique est jugée incompatible avec les exigences d’un enseignement supérieur de qualité ?
Abdellatif Miraoui : Le système LMD comme vous le savez est la réforme la plus aboutie jusqu’à présent pourvu qu’elle soit déployée dans sa plénitude. Chez nous au Maroc, nous avons introduit le LMD, mais de manière un peu tronquée. Beaucoup de ses composantes n’ont pas été activées, au premier rang desquelles figure le système de crédits (ECTS), condition sine qua non pour favoriser la portabilité des crédits et rendre plus fluides les passerelles entre filières.
Dire que l’architecture pédagogique du LMD est incompatible avec les exigences d’un enseignement supérieur de qualité, est en décalage avec le bon sens et en porte à faux avec les résultats positifs obtenus dans d’autres pays. Même dans le contexte marocain, lors de ma présidence à l’université Cadi Ayyad, l’introduction des soft skills dans le cycle master et l’ancrage aux innovations pédagogiques se sont révélés d’un impact très positif sur la qualité des profils formés. Le positionnement dont jouissait cette université dans les classements internationaux en constitue la parfaite illustration.
En définitive, on ne peut pas reprocher à un système de ne pas être efficient si on ne l’applique pas dans son intégralité. Il s’agit bel et bien d’une approche systémique et pas un simple choix à la carte.
LeBrief.ma : Aujourd’hui, vous êtes obnubilé par un projet de réforme pédagogique de l’enseignement supérieur. Qu’apportera cette énième réforme aux étudiants marocains ?
Abdellatif Miraoui : La réforme pédagogique globale et intégrée sur laquelle s’attèle le ministère tire sa substance des Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’Assiste, des choix stratégiques du NMD (Nouveau modèle de développement, NDLR), de sa doctrine et de ses principes d’action. Cette réforme traduit en actions les priorités du Programme gouvernemental en rapport avec la valorisation du capital humain de notre pays pour en faire le levier de notre développement économique et le socle de notre projet de société.
Il ne s’agit pas d’une énième réforme, mais plutôt d’une autre manière de conduire les réformes : un basculement du schéma top/down vers un schéma Bottom/Up. On est aujourd’hui devant une réforme réfléchie, conçue et co-construite avec toutes les parties prenantes. Pour la première fois dans l’histoire de l’université marocaine, on a réussi, dans le cadre des assises régionales que nous avons tenues durant la période mars-juin 2022, à réunir autour de la table les acteurs universitaires (étudiants ; personnel pédagogique et administratif), les régions, les opérateurs de l’écosystème régional et les acteurs de la société civile.
Grâce à ce regard croisé, mobilisateur de l’intelligence collective, nous avons pu assurer l’appropriation collective des enjeux et défis qui interpellent l’écosystème de l’ESRI, la mobilisation des acteurs autour d’une vision commune et partagée et surtout la co-construction de solutions adaptées de nature à propulser la qualité de l’écosystème pour le mettre en phase avec les transformations à l’œuvre à l’échelle nationale et internationale.
Pour revenir à l’apport de cette dynamique transformationnelle pour les étudiants marocains, je peux dire en toute certitude que cet apport serait hautement bénéfique. D’abord, du fait de la centralité de l’étudiant dans les choix prônés par le Pacte ESRI 2030 : système d’orientation efficient ; qualité de l’apprentissage et de l’encadrement pédagogique en termes de contenus et d’approche innovantes ; accent mis sur les power skills (capacités linguistiques, ancrage à la citoyenneté ; connaissance de l’histoire et de l’héritage immatériel du pays ; compétences managériales…) et sur la double compétence que confère la certification dans le digital ; sans perdre de vue les activités para-universitaires qui constituent, faut-il le rappeler, des ingrédients importants pour forger la personnalité de l’étudiant.
En un mot, avec le Pacte ESRI 2030, nous avons une idée précise sur l’output en termes de profils de lauréats tout au long du cycle LMD. Il nous appartient de veiller au déploiement efficient de ce Pacte pour en concrétiser l’ambition et les objectifs.
LeBrief.ma : On peut parler d’une méthode Miraoui ?
Abdellatif Miraoui : Je ne peux me réserver l’exclusivité de cet honneur et privilège. Comme je l’ai mentionné plus haut, la nouvelle dynamique réformatrice à l’œuvre est nourrie d’un référentiel stratégique clair, axé sur les Hautes Orientations de Sa Majesté le Roi, que Dieu l’Assiste, les recommandations du NMD et je suis très honoré d’avoir fait partie de la CSMD (Commission spéciale sur le modèle de développement, NDLR) et les priorités du programme gouvernemental.
En toute humilité, ma mission est de mettre au service de mon pays l’expertise que j’ai accumulée tout au long de mon parcours professionnel dans le domaine de l’ESRI, que ce soit à l’étranger ou au Maroc lors de ma présidence de l’Université Cadi-Ayyad et dans le cadre de ma participation aux travaux du CSERSF, en tant que membre.
Je suis un adepte de l’intelligence collective et j’ai la confiance pleine et entière dans les capacités de mon pays à s’offrir un système de l’ESRI de grande qualité, digne de son histoire et de son positionnement sur l’échiquier des nations.
LeBrief.ma : Qu’en est-il de l’enseignement supérieur privé ? Est-il concerné par cette réforme ?
Abdellatif Miraoui : Le secteur privé est un acteur à part entière de l’écosystème de l’ESRI. Il est autant concerné par la dynamique de transformation à l’œuvre. D’ailleurs, la fonction de régulation qu’assume le ministère s’applique dans les mêmes termes autant au public qu’au privé et au modèle d’université créée dans le cadre du PPP, que ce soit en termes d’accréditation des filières, de conformité aux normes pédagogiques ou encore de veille sur l’authenticité et la crédibilité des diplômes délivrés par ces établissements d’enseignement supérieur.
Notre objectif est de promouvoir le rôle du privé dans notre écosystème et de veiller à ce qu’il soit imprégné de l’ambition portée par le Pacte ESRI et mû par ses objectifs et choix stratégiques. Nous sommes conscients de l’importance de la complémentarité entre les différentes composantes de l’écosystème de l’ESRI.
La preuve tangible en est la réforme en vue des études en médecine pour accompagner le chantier de la généralisation de la couverture médicale, qui a été élaborée sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’Assite. L’effort conjugué du public et du privé s’est avéré opportun pour l’extension des places pédagogiques dans les facultés de médecine, de médecine dentaire et de pharmacie, ce qui permettrait à notre pays non seulement d’atteindre d’ici à 2025 la norme établie par l’OMS (23 personnels soignants pour 10.000 hab), mais aussi de concrétiser l’ambition du NMD s’y rapportant (45 personnels soignants pour 10.000 hab).
Il va sans dire que notre volonté de promouvoir l’apport du secteur privé va de pair avec le renforcement des propres moyens de ce segment de l’enseignement supérieur, en termes de personnel pédagogique, d’ancrage aux innovations pédagogiques les plus avancées, sans oublier bien entendu les exigences d’alignement sur les valeurs de citoyenneté responsable qui doivent animer autant l’action des acteurs privés que ceux relevant du public.
LeBrief.ma : On a tendance à citer votre titre sans vraiment dissocier les trois domaines relevant de vos attributions, à savoir l’enseignement supérieur, la recherche scientifique et l’innovation. Pour ce qui est de la recherche scientifique, nous avons un système qui est au tapis avec des dépenses d’à peine 0,75% du PIB. À côté des entreprises qui doivent investir dans la recherche et développement (R&D), avez-vous une feuille de route pour faire du milieu universitaire le porte-drapeau de la recherche appliquée dans toutes les spécialités ?
Abdellatif Miraoui : Effectivement, les trois composantes sont intimement liées. Il s’agit bien d’une chaine de valeurs au vrai sens du terme. Chaque composante de la chaine irrigue l’autre et s’en trouve renforcée.
En particulier, la recherche scientifique occupe une place axiale dans la dynamique de la réforme projetée. Cela tient au fait qu’il ne peut y avoir de développement sans une recherche scientifique de qualité. L’expérience réussie des pays émergents corrobore cette assertion.
C’est pour cela que l’un des objectifs clés du Pacte ESRI 2030 est d’asseoir les bases d’une recherche scientifique aux standards internationaux, portés par une nouvelle génération de doctorants recrutés parmi les meilleurs talents et dont les travaux de recherche s’effectueront selon des modes d’encadrement en codirection/cotutelle avec des universités internationales, tout en prévoyant une immersion en milieu professionnel.
Pour assurer un alignement de la recherche scientifique sur les priorités nationales, nous avons prévu dans le cadre de ce Pacte de créer des instituts nationaux de recherche thématiques couvrant des domaines de souveraineté comme ceux relevant des secteurs de la santé, de l’eau, de l’agriculture, de l’énergie, du numérique et bien d’autres.
En outre, nous sommes en train de finaliser le nouveau statut des enseignants-chercheurs, qui comportera un cadre d’incitation approprié, rendant attractif le métier d’enseignement et de recherche pour les jeunes talents et pour l’expertise marocaine établie à l’étranger et qui consacrera les critères de méritocratie et d’excellence scientifique comme socle d’avancement de carrière.
Sur le registre de la part consacrée à la R&D, il va de soi que le relèvement de cette part de 0,75% actuellement à 1% du PIB à court terme et le doublement de cette part pour la porter progressivement à 2% à horizon 2030 serait vivement souhaitable. Or, comme vous le savez, la R&D est portée principalement par le secteur public. Il faudra inciter le secteur privé à faire plus d’effort dans ce sens, du moment qu’il y va de sa compétitivité et de sa résilience aux chocs concurrentiels. Cela pose à l’évidence la question du cadre incitatif, en l’occurrence le crédit-impôt recherche. Nous y travaillons sans relâche pour aboutir à une proposition qui tiendra compte des attentes de l’ensemble des parties prenantes.
LeBrief.ma : Aujourd’hui, l’innovation revêt un caractère capital pour le Maroc. En tant que docteur en sciences de l’ingénieur, quel est votre plan d’action pour la promotion de l’innovation ?
Abdellatif Miraoui : Ma conviction profonde est que l’innovation est le seul raccourci possible pour élargir les perspectives de développement de notre pays. Il y va de la compétitivité de notre économie, de sa résilience et de notre capacité à créer davantage de richesses matérielle et immatérielle.
L’innovation en tant que nouvelle mission assignée à ce département est un chantier vaste où tout est à construire. Nous avons une vision claire en la matière, nous travaillons actuellement sur sa déclinaison opérationnelle pour aboutir à une feuille de route à court et à moyen terme.
Globalement, les choix en matière de développement de l’innovation portent sur certains axes prioritaires, dont la cristallisation de la culture de l’innovation et de l’entrepreneuriat, en incitant à la créativité et à l’esprit d’initiative dès le premier cycle de l’enseignement supérieur. Il y a aussi l’instauration d’un cadre incitatif global et intégré pour promouvoir l’innovation au sein des universités, tout en revisitant le cadre de gouvernance des cités d’innovation. Enfin, la mobilisation des synergies entre université et acteurs du système territorial pour valoriser les résultats de la recherche scientifique et accélérer l’émergence de startups innovantes et à fort potentiel.
Le but étant, in fine, de favoriser l’alignement de notre système productif sur les cycles mondiaux de l’innovation, accélérant ainsi la transition du Maroc d’une plateforme d’exécution au statut d’acteur actif en matière d’innovation et de R&D dans les créneaux porteurs d’avenir.
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