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A Gaza, les civils se cachent pour mourir

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Des civils constatent les dégâts après des bombardements israéliens sur la bande de Gaza. © AFP

11.240 Palestiniens sont morts depuis l’attaque perpétrée par le Hamas, le 7 octobre dernier faisant 1.200 morts côté israélien. Désormais, les bâtiments gouvernementaux du Nord de Gaza sont sous le contrôle de Tsahal. Si les civils tentent de trouver refuge plus au Sud, leur survie reste tributaire de ressources vitales : eau, essence ou encore premiers soins.

Depuis le début du conflit, 11.240 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza, a affirmé lundi le ministère gazaoui de la santé. L’attaque du Hamas a fait environ 1.200 morts du côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon les chiffres officiels israéliens.

L’armée israélienne a annoncé mardi avoir pris possession des bâtiments gouvernementaux du Hamas, qui contrôle Gaza. «Le Hamas a perdu le contrôle à Gaza», et ses combattants «fuient vers le sud» du territoire, a déclaré la veille le ministre de la défense israélien, Yoav Gallant.

Le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari, a affirmé mardi sur X (anciennement Twitter) que les soldats israéliens avaient pris notamment le contrôle du Parlement, du siège du gouvernement, du quartier général de la police du Hamas et des locaux d’une école d’ingénieurs qui «servait pour la production et le développement d’armes».

Lire aussi : Ressources au Proche-Orient : la face cachée de la guerre ?

Ghazi Hamad, un haut responsable du Hamas, a rejeté les affirmations israéliennes selon lesquelles l’hôpital al-Shifa serait un poste de commandement pour les combattants, les qualifiant de «propagande fausse et trompeuse». «Les forces d’occupation n’ont aucune preuve pour le prouver», a déclaré Hamad. «Nous n’avons jamais utilisé de civils comme boucliers humains car cela va à l’encontre de notre religion, de notre moralité et de nos principes.»

Plus d’hôpitaux

L’Organisation mondiale de la santé assure que 22 des 36 hôpitaux de Gaza ne fonctionnent plus «en raison du manque de carburant, des dégâts, des attaques et de l’insécurité». Environ 2.000 personnes atteintes du cancer vivent dans des conditions «catastrophiques» : pas de médicaments, pas d’hôpitaux disponibles, pas de médecins.

Le chirurgien orthopédiste, Fadel Naim, a affirmé à Al Jazeera que les patients présentant des blessures «jusqu’à un niveau modéré» subissent désormais une intervention chirurgicale sans anesthésie en raison du manque de matériel médical. «[Il s’agit] de préserver l’approvisionnement restant en anesthésie, qui est sur le point de s’épuiser à tout moment, pour les interventions chirurgicales majeures et critiques», a-t-il déclaré sur X.

Lire aussi : Gaza : un bilan humain et humanitaire alarmant

«La douleur ressentie par les patients lors des interventions chirurgicales sans anesthésie dépasse ce que l’humanité sur cette Terre peut supporter.» Le patron de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) à Gaza a, par ailleurs, prévenu que les «opérations humanitaires cesseront sous quarante-huit heures, aucun carburant n’étant autorisé à entrer».

«Ce matin, deux de nos principaux sous-traitants pour la distribution d’eau ont cessé de travailler – ils n’ont plus de carburant –, ce qui va priver 200.000 personnes d’eau potable» dans l’enclave, où plus de la moitié des 2,4 millions d’habitants sont déplacés et dépendent désormais totalement de l’aide humanitaire pour survivre, a encore dit Thomas White sur X.

Pris en otage

La branche armée du Hamas a accusé lundi Israël de «tergiverser» dans les discussions portant sur la possible libération d’otages en échange de celle de femmes et d’enfants palestiniens incarcérés par Israël. «La médiation qatarie a mené des efforts pour obtenir la libération des [otages] en échange de la libération de 200 enfants palestiniens et 75 Palestiniennes des prisons de l’ennemi», a déclaré le porte-parole des Brigades Ezzedine Al-Qassam, Abou Obeida, dans un enregistrement audio diffusé par le Hamas.

Israël «a réclamé la libération de 100 [otages], nous avons informé la médiation que nous pouvions libérer les otages si nous obtenions cinq jours de trêve – c’est-à-dire un cessez-le-feu et le passage de l’aide vers tous les gens de notre peuple partout dans la bande de Gaza – mais l’ennemi tergiverse», a-t-il affirmé.

Lire aussi : «S’il y a un enfer sur Terre, son nom est le nord de Gaza»

Dimanche, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, avait évoqué lors d’une interview à la chaîne américaine CNN la possibilité d’un accord visant à libérer des femmes, des enfants et des personnes âgées retenus par le mouvement islamiste palestinien. L’armée israélienne estime que quelque 240 personnes ont été emmenées en otages dans la bande de Gaza au cours de l’attaque du Hamas, le 7 octobre.

Le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, a estimé que «la pression internationale» sur son pays «s’intensifiait» concernant les opérations militaires à Gaza et qu’il fallait s’efforcer d’en prolonger «la légitimité». «Les combats se poursuivront aussi longtemps que nécessaire», a ajouté le ministre des affaires étrangères. «Nous avons deux ou trois semaines avant que la pression internationale ne s’intensifie vraiment, mais le ministère des affaires étrangères s’efforce d’élargir la fenêtre de légitimité, et les combats se poursuivront aussi longtemps que nécessaire», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, selon des propos transmis à l’Agence France-Presse (AFP) par son porte-parole.

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