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A Gaza, des civils tués à un rythme historique

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Image d’illustration. © Abdelhakim Abou Riash / Al Jazeera

«La fin de la guerre est encore loin». La déclaration du premier ministre israélien fait craindre un bilan qui dépasse la réalité catastrophique : près de 18.000 Palestiniens sont déjà morts. Ceux qui échappent encore aux bombardements israéliens vivent, eux, dans la précarité totale.

Alors que les appels israéliens ont été renouvelés incitant les résidents de Gaza à évacuer la bande, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) affirme qu’aucune partie de l’enclave n’est sûre pour les résidents.

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Depuis le 7 octobre, environ 18.000 Palestiniens ont été tués dans les bombardements israéliens. Parmi eux, plus de 200 personnels de santé, plus de 130 travailleurs onusiens et près de 82 journalistes. Le bilan révisé des morts en Israël s’élève, pour sa part, à 1.147 décès.

A Gaza, des civils tués à un rythme historique

Des proches pleurent les corps des membres de la famille al-Jabri qui ont fui Khan Younis et de la famille Sobeh qui ont été tués lors des bombardements israéliens, à l’hôpital Abu Youssef Al Najjar à Rafah. © Mahmud Hams / AFP

Détentions arbitraires

Par ailleurs, Israël détiendrait actuellement 142 prisonniers palestiniens, dont des enfants et des personnes âgées, qui ont été arrêtées lors de l’invasion terrestre de Gaza, a assuré la Commission palestinienne des affaires des détenus. Fin novembre, Israël avait déclaré que 260 Palestiniens de la bande côtière, qualifiés de «combattants illégaux», étaient détenus.

Au moins 28 Palestiniens, dont deux femmes, ont été arrêtés lors de raids israéliens dans toute la Cisjordanie occupée, notamment à Jéricho, Naplouse et Hébron, rapporte l’agence de presse Wafa. Plus de 3.700 personnes ont été arrêtées depuis le début de la guerre entre Israël et Gaza le 7 octobre, alors même que la trêve conclue entre le mouvement de résistance et Israël du 24 au 30 novembre dernier avait abouti à la libération de 150 détenus palestiniens et de 50 des 240 otages aux mains du Hamas.

Tristesse aux Nations unies

Alors que l’Organisation se rappelle ces deux jours à Genève les 75 ans de l’adoption par les Nations Unies nouvellement créées en décembre 1948 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, des millions de personnes continuent de souffrir de manière insupportable dans le territoire palestinien occupé. «À une époque où il y a si peu de solidarité et tant de divisions et de visions à courte vue, je considère cela comme un appel à surmonter la polarisation», a déclaré Volker Turk, chef des droits de l’homme de l’ONU.

A Gaza, des civils tués à un rythme historique

Lettre adressée par l’Égypte et la Mauritanie à l’Organisation des Nations unies. © DR

Demain, une session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) doit se tenir après que l’Égypte et la Mauritanie ont invoqué la résolution 377, «s’unir pour la paix». Cette résolution permet à l’Assemblée générale, composée de 193 membres, d’agir chaque fois qu’il existe une indication que le Conseil de sécurité n’a peut-être pas «exercé sa responsabilité première dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales».

Car, en effet, celui-ci, réuni vendredi, a échoué à faire passer le cinquième projet de résolution appelant à un «cessez-le-feu immédiat» suite au veto imposé par les Américains. Appelé de ses vœux par le secrétaire général, Antonio Guterres, soutenu par près de cent pays membres, le texte a recueilli treize voix en sa faveur, avec une seule abstention, celle du Royaume-Uni.

«C’est un jour triste dans l’histoire du Conseil de sécurité», avait alors déploré le représentant palestinien à l’ONU, Riyad Mansour. «Quel message envoyons-nous aux Palestiniens si nous ne réussissons pas à nous unir derrière l’appel à stopper le bombardement incessant de Gaza ?», a demandé à ses homologues, à l’issue du vote, Mohamed Abushaha, l’ambassadeur adjoint des Émirats arabes unis, coordinateurs de la négociation sur le texte. L’ambassadeur israélien Gilad Erdan, lui, remerciait les États-Unis de «rester fermement aux côtés d’Israël».

Pour Huiyao Wang, fondateur et président du Centre pour la Chine et la mondialisation, la position américaine est «en décalage avec le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui». Lors du Forum de Doha, il a remis en question la résolution de l’ONU qui ne peut être «révoquée que par un seul pays», ajoutant que le monde devrait vouloir «mettre en place un système qui fonctionnera pour tous» et voir le bon sens prévaloir.

Consensus à l’OMS

Dimanche, lors de la session extraordinaire du Conseil Exécutif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Maroc a appelé à la désescalade urgente et concrète et à garantir la protection des civils et des structures hospitalières à Gaza. L’ambassadeur, représentant permanent du Maroc à Genève, Omar Zniber, a souligné la nécessité de veiller à assurer l’acheminement fluide et en quantités suffisantes des aides humanitaires, de matériel et d’équipement médicaux, au profit des populations de la bande côtière.

Lire aussi : Guerre contre Gaza, un appel à la libération des consciences

«Ayant à l’esprit l’obligation de respecter et de faire respecter, en toute circonstance, le droit international humanitaire, nous nous trouvons tous à un tournant décisif qui commande à tous fermeté et responsabilité pour mettre un terme aux agressions israéliennes», a plaidé le diplomate marocain. Et de réitérer de ses vœux, la coordination avec les acteurs internationaux de l’aide humanitaire et du développement, pour fournir une assistance humanitaire au peuple palestinien et à garantir l’allocation de ressources humaines et financières afin d’atteindre d’urgence ces objectifs, qui passent également par un renforcement des partenariats avec d’autres agences des Nations Unies, telles que l’UNRWA et les partenaires dans le territoire palestinien occupé.

Le Conseil exécutif de l’Organisation a adopté par consensus la résolution, proposée par le Maroc, l’Afghanistan, le Qatar et le Yémen, réclamant une aide humanitaire immédiate pour Gaza, où les médecins sont confrontés à des conditions de travail «inimaginables» selon le chef de l’OMS. La résolution demande de plus d’octroyer des autorisations de sortie aux patients, de fournir des médicaments et du matériel médical pour les civils, et de permettre à toute personne privée de liberté d’avoir accès aux soins médicaux.

«Vous avez réussi quelque chose que, jusqu’à présent, les États membres n’ont pas réalisé dans d’autres enceintes», a déclaré le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. «Il s’agit de la première résolution par consensus sur le conflit en Israël et dans les territoires palestiniens occupés depuis que cela a commencé il y a deux mois», a-t-il dit, évoquant «une plateforme sur laquelle bâtir».

Tout en ayant accepté la résolution, certains pays occidentaux ont exprimé des réserves. C’est le cas des États-Unis, du Canada et de l’Australie.

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