La multiplication et la progression des campagnes de vaccination dans le monde permettront une augmentation importante de la croissance économique mondiale en 2021. C’est en tout cas ce qu’affirme le dernier rapport publié ce mercredi par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En effet, l’organisation basée à Paris a déclaré qu’elle s’attendait désormais à ce que l’économie mondiale connaisse une croissance de 5,6%, soit une hausse de 1,4% par rapport à ses prévisions de décembre 2020. «Les perspectives économiques mondiales se sont nettement améliorées au cours des derniers mois, grâce au déploiement progressif de vaccins efficaces, à l’annonce d’un soutien budgétaire supplémentaire dans certains pays et aux signes attestant que les économies s’adaptent mieux aux mesures visant à endiguer le virus», précise le rapport de l’OCDE.
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Malgré ces prévisions optimistes, l’économie mondiale est loin d’être stable
La même source estime quecette reprise sera particulièrement observéeaux États-Unis, et cesuiteà la mise en place d’unprogramme de relance initié par le président Joe Biden, et qui est del’ordre de1,9 trillion de dollars, explique à l’Agence france presse (AFP) Laurence Boone, économiste en chef de l’OCDE. Cette dernière indique qu’il est prévuque l’économie américaine connaisse une croissance de 6,5% cette année, soit une augmentation de 3,3% par rapport aux précédentes prévisions. Toutefois, l’étude souligne quepour l’instant, seules la Chine, l’Inde et la Turquie ont dépassé les niveaux pré-pandémiques, alors que la situation économique dans le reste du monde reste encore très instable. «Malgré l’amélioration des perspectives mondiales, la production et les revenus dans de nombreux pays resteront inférieurs au niveau prévu avant la pandémie à la fin de 2022», déplore l’OCDE, qui regroupe les économies les plus développées du monde. L’organisation estimequ’aujourd’hui la «première priorité politique» est de déployer des vaccins aussi rapidement que possible, afin de sauver des vies et d’accélérer la reprise économique.
«Il existe des risques considérables et significatifs pour nos projections économiques, notamment en ce qui concerne le rythme de la vaccination»,soutient Boone, tout en notant que «ce que l’on sait, c’est que plus vite les pays vaccineront leurs populations, plus vite ils pourront relancer leur économie». D’après le rapport de l’OCDE, le Royaume-Uni, qui a également entamé très tôt la vaccination de ses citoyens,va connaître cette année une augmentation de 0,9% de ses prévisions de croissance (5,1%). Quant à la zone euro, où les campagnes de vaccination ont tardé à être lancées, elle n’enregistrera qu’une hausse des prévisions de 0,3% (3,9%), car les reprises économiques en Italie et en France ont été revues à la baisse.
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Qu’en est-il du Maroc ?
Au Maroc, comme pour le reste du monde, relance économique et réussite de la campagne de vaccination vont de pair. En janvier dernier, Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, avait annoncé qu’un retour à la vie normale dans le pays serait envisageableà partir du mois de mai, et que les Marocains pourraient passer le mois de ramadan sans restrictions ou mesures barrières, et ce grâce à la vaccination massive de la population contre la Covid-19. Sur la base de cette déclaration, il était prévu quela croissance économique du pays atteigne4,6% au deuxième semestre 2021.
Bien que le Maroc ait entamé, et poursuiveencore, avec succès sa campagne de vaccination, les risques de pénuries de vaccins qui se profilent risquent de compromettre cette opération d’envergure, et ipso facto retarder la relance économique. Aujourd’hui, en raison de la forte demande mondiale de dosesde vaccins, l’objectif de départ de vacciner 80% de la population en 12 semaines risquede ne pas se concrétiser. En cas de retardd’atteinte de cet objectif, l’espoir d’une reprise économique au deuxième semestre de 2021 risque aussi de s’évaporer.
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Ainsi, la décision du pays de multiplier ses sources d’approvisionnement en vaccins contre la Covid-19, en envisageant de se procurer le vaccin russe Sputnik et celui de l’Américain Johnson & Johnson, tombe à pic. En effet, le but est d’assurer un stock suffisant de doses vaccinales pour maintenir le rythme de la campagne de vaccination actuelle, afin d’accélérer la relance économique. Désormais, le sort de cette opération comme celui de l’économe nationale est entre les mains de la Direction du médicament et de la pharmacie (DMP), relevant du département d’Aït Taleb. Cette dernière est en train d’examiner les dossiers de ces deuxnouveaux vaccins, ainsi que celui de l’autorisation d’utilisation d’urgence du vaccin AstraZeneca produit par la firme sud-coréenne SK Bio.
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
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