Vendredi dernier, lors d’une séance plénière tenue en présence de Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, la Chambre des représentants a adopté à la majorité le projet de loi organique 04-21. Ce texte, qui modifie et complète la loi organique 27-11 relative à la chambre basse du parlement, a été approuvé en séance plénière par 162 voix pour, 104 contre et une seule abstention. Pour rappel, la Commission de l’Intérieur a adopté, mercredi 3 mars, la modification du calcul du quotient électoral par 29 voix et 12 contre.
Ce projet est marqué par l’introduction de plusieurs amendements, notamment :
- L’adoption du quotient électoral calculé sur la base du nombre des citoyens inscrits sur les listes des circonscriptions électorales concernées par la répartition des sièges. Le reste des sièges est réparti selon la règle des grands restants. Ils sont attribués aux listes ayant les chiffres les plus proches du quotient cité ;
- L’élargissement des cas de cumul de mandats électifs pour concerner la présidence des Conseils préfectoraux ou provinciaux ;
- La révocation de tout député qui s’absente des travaux de la Chambre des représentants pour une année législative sans motif valable ;
- Ne peut être habilitée à se présenter aux élections législatives au titre des circonscriptions régionales créées en vertu de cette loi organique, toute personne ayant déjà été élue à la chambre basse au titre de la circonscription nationale établie avant l’entrée en vigueur de cette loi organique.
Lire aussi :Lois électorales : le point sur les derniers amendements
Notons que l’objectif de l’introduction de ces amendements est de présenter une vision alternative pour la circonscription électorale nationale en la remplaçant par des circonscriptions régionales vu la place constitutionnelle qu’occupe la Région dans l’organisation territoriale du Royaume. Ainsi, la circonscription nationale sera remplacée par des circonscriptions régionales, et ce en répartissant les 90 sièges réservés actuellement à la circonscription nationale sur les circonscriptions régionales, en fonction de deux critères principaux : le nombre des habitants et la représentativité de la Région.
En ce qui concerne la formation des listes des candidats, afin de faciliter cette tâche, le projet de loi prévoit la validation de la liste dont l’inéligibilité de l’un des candidats s’est avérée après l’expiration du délai fixé pour le dépôt des candidatures. Ainsi, les candidats se trouvant dans les positions inférieures par rapport au candidat inéligible sont replacés dans les positions supérieures. Ce nouveau classement est pris en compte lors de la répartition des sièges. Par ailleurs, tout mandataire de liste ou candidat devront désormais créer un compte de campagne électorale suivant un exemplaire fixé par voie réglementaire et qui doit être déposé dans un délai fixé selon les dispositions en vigueur. Cette démarche vise à renforcer les mesures de moralisation de la campagne électorale menée par les candidats ainsi qu’à y apporter la transparence nécessaire et garantir une concurrence loyale et saine.
Le PJD, mauvais perdant
Alors que les autres partis ont réussi l’exploit de réunir plus de 160 voix, le parti Justice et Développement (PJD), voulait mobiliser l’ensemble de ses députés, soit 124 parlementaires au total, pour passer en force contre ce projet de loi. Toutefois, seuls quelque 104 députés du parti ont voté. Et puisque le PJD n’est pas parvenu à convaincre ses alliés au sein de la majorité de faire marche arrière, la proposition d’amendement du quotient électoral, déposée par les trois partis politiques de l’opposition (le Parti authenticité et modernité (PAM), l’Istiqlal et le Parti du progrès et du socialisme (PPS)), a été soutenue par le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Mouvement populaire, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et l’Union constitutionnelle (UC). Ainsi, pour la première fois, les groupes parlementaires maintiennent une proposition d’amendement rejetée par le ministre de l’Intérieur.
Alors qu’il n’a pas obtenu le résultat tant convoité, le parti de la lampe menace de boycotter les prochaines élections, ainsi que tous les grands évènements politiques du pays. Le parti compte même recourir à la Cour constitutionnelle pour contester le nouveau quotient, jugé «inconstitutionnel». De plus, dans un geste sans précédent, le groupe des députés du PJD a demandé à son secrétaire général et Chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, de solliciter un vote de confiance à la Chambre des représentants. En effet, certaines voix au sein du parti appellent à activer l’article 103 de la loi fondamentale qui stipule que «le Chef du gouvernement peut engager la responsabilité du gouvernement devant la Chambre des représentants, sur une déclaration de politique générale ou sur le vote d’un texte». El Otmani devrait donc activer cet article et engager la responsabilité de son gouvernement lors du vote en seconde lecture du projet de loi concerné, après son retour de la Chambre des conseillers. En effet, le texte de la loi fondamentale précise que «la confiance ne peut être refusée ou le texte rejeté qu’à la majorité absolue des membres composant la Chambre des représentants. Le vote ne peut intervenir que trois jours francs après que la question de confiance ait été posée. Le refus de confiance entraîne la démission collective du gouvernement».
Tout sera tranché lors de la prochaine session extraordinaire du Conseil national du parti, qui discutera les derniers développements pour formuler une position politique officielle du PJD. La tenue de cette session a été autorisée par El Otmani lors de la réunion du Secrétariat général de son parti, samedi 6 mars. Lors de la même réunion, le secrétariat général du parti a salué «la performance générale du groupe parlementaire» du parti, «que ce soit en termes d’assiduité ou en termes d’arguments politiques et juridiques forts et honorables», assurant que le PJD continuera de «faire face aux tentatives de régression et de contournement de la volonté populaire». El Otmani a alors souligné que le PJD est un «parti fort» et compte «accepter le défi et continuer avec tous les moyens constitutionnels, juridiques et politiques pour y faire face».Notons que le débat sur le quotient électoral se poursuivra, cette semaine, au sein de la Chambre haute.
Politique générale : focus sur les infrastructures de base
Politique - La Chambre des représentants tiendra, lundi à 13h, une séance plénière consacrée aux réponses du Chef du gouvernement sur la politique générale.
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Le Chef du Gouvernement reçoit le rapport annuel de l’ACAPS
Politique - Le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, a accueilli Abderrahim Chaffai, président de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS).
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Lutte anti-blanchiment : le Maroc renforce sa vigilance
Politique - Jawhar Nefissi a remis à Aziz Akhannouch le rapport annuel de l’Instance pour l’année 2023, conformément à la loi n°05-43 relative à la lutte contre le blanchiment d’argent.
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Maroc-Pays du Golfe : Bourita s’entretient avec le secrétaire général du CCG
Politique - Nasser Bourita, a rencontré jeudi à Rabat Jassim Mohammed Al Budaiwi, secrétaire général du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG)
Rédaction LeBrief - 12 décembre 2024Inauguration à Niamey de la Centrale électrique «Sa Majesté le Roi Mohammed VI»
Politique - Cette centrale est dotée d’équipements de dernière génération avec une capacité de production électrique de 22,5 MVA (20 MW).
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024Réunion du Conseil de gouvernement : réformes, accords et nominations
Politique - Ce jeudi 12 décembre 2024, le Conseil de gouvernement, présidé par Aziz Akhannouch, a adopté une série de mesures stratégiques.
Ilyasse Rhamir - 12 décembre 2024Comment le gouvernement lutte contre le chômage ?
Politique - Lors d'une réunion à Rabat, le gouvernement a annoncé des mesures ciblées pour lutter contre le chômage et promouvoir l’inclusion économique.
Farah Nadifi - 12 décembre 2024Aziz Akhannouch rencontre la présidente de l’Assemblée nationale française
Politique - Aziz Akhannouch a reçu, ce jeudi à Rabat, la présidente de l’Assemblée nationale française, Yaël Braun-Pivet.
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024Réforme du Code de la famille : le PJD exprime sa satisfaction
Politique - Le PJD exprime sa satisfaction et sa fierté face aux propositions de révision, qui respectent les fondements religieux, constitutionnels et nationaux, conformément aux directives du Roi.
Mbaye Gueye - 26 décembre 2024Au-delà de la langue, le Royaume s’éloigne du français
Politique - Les administrations, ainsi que les établissements publics, sont tenus d’utiliser les langues officielles de la Nation.
Atika Ratim - 5 juillet 2023Italie : inauguration du consulat honoraire du Maroc en Calabre
Politique - La ville italienne de Gioia Tauro a accueilli l’inauguration des nouveaux locaux du consulat honoraire du Maroc pour la région de Calabre.
Rédaction LeBrief - 1 décembre 2024Renforcement des relations entre le Maroc et Sao Tomé-et-Principe
Politique - Le 28 novembre 2024, à Casablanca, le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, a accueilli Patrice Emery Trovoada, Premier Ministre de la République Démocratique de Sao Tomé-et-Principe.
Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024Mali : Assimi Goïta plaide pour une réforme de la Constitution
Afrique, Politique, Politique - Le Colonel Assimi Goïta a présenté, le 20 mars, le projet de Constitution du Mali aux forces vives de la nation malienne
Nora Jaafar - 22 mars 2023Rabat : 22ème réunion de la Commission militaire mixte maroco-française
Politique - Les échanges ont porté sur la coopération militaire bilatérale et les enjeux sécuritaires régionaux et internationaux.
Rédaction LeBrief - 3 décembre 2024Gérer les tensions entre l’Algérie et le Maroc
Afrique, Diplomatie, Politique - Depuis 2021, l’Algérie et le Maroc traversent une crise diplomatique marquée par une rupture des relations entre les deux pays.
Mbaye Gueye - 29 novembre 2024