Et si on légalisait le cannabis ? Une question au centre du débat depuis plusieurs années au Maroc et qui passera pour la première fois dans l’agenda gouvernemental. En effet, un projet de loi portant usage légal du cannabis est au programme du Conseil de gouvernement ce jeudi 25 février. Certains partis ont souvent militépour l’usage du cannabis à des fins thérapeutiques. Parmi eux, le PAM et l’Istiqlal.
«Nous sommes ravis que le gouvernement réponde de manière positive à l’ouverture du débat sur la légalisation du cannabis. Maintenant, nous attendons ce projet de loi pour voir comment il sera présenté et ce qui sera autorisé», nous déclare Mehdi Bensaid, membre du bureau politique du PAM. Ce dernier insiste sur la nécessité de l’utilisation des bienfaits du cannabis dans ses deux volets : «Il y a le volet thérapeutique, mais aussi le volet industriel. Nous espérons qu’ils ne négligeront pas cela, car ça pourrait apporter une forte valeur ajoutée à l’économie marocaine».
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En effet, la transformation du “haschich” en produits pharmaceutiques, cosmétiques, énergétiques pourrait rapporter des millions de dollars au Royaume.On parle de cannabis à usage industriel ou encore de «chanvreindustriel» quand ce dernier utilise desvariétés de cannabispourl’industrie de la fibre et de la graine. Mais pas que.Lechanvre industriel est également utilisé dansles tissus, la construction, les cosmétiques, l’isolation phonique et thermique, la fabrication d’huiles, de cordages, de litières, l’utilisation sous forme de combustibles, en papeterie, pour l’alimentation humaine, l’alimentation animale… etc.
Prohibition Partners, premier fournisseur mondial d’informations de conseils stratégiques sur le marché du cannabis, souligne que l’utilisation de cette planteappelée également “l’or vert” à usage médical et récréatif pourrait apporter, dès la première année suivant la légalisation, 944 millions de dollars au Royaume (916 millions pour l’usage récréatif et 28 millions pour le cannabis à usage médical).
L’Uruguay, premier pays à avoir légalisé le cannabis
Depuis cette sensibilisation aux bienfaits thérapeutiques et économiques du cannabis. Plusieurs pays ont décidé de passer à l’action. L’Uruguay est le premier au monde à avoir passé le cap, c’était en 2013. Le Canada en octobre 2018 et les États-Unis (dans huit États) les ont rejoint plus tard.
Certains pays ont de leur côté dépénalisé l’utilisation du cannabis (à des degrés différents). Parmi eux, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Suisse, la République tchèque, la Russie, l’Ukraine, le Mexique, l’Argentine, le Chili, le Pérou, le Paraguay et la Bolivie… pour ne citer qu’eux.
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De son côté, la France compte expérimenter dès le mois prochain l’utilisation du cannabis et sa réaction au soin de certaines pathologies. Ainsi, l’Hexagone mènera une expérimentation de deux ans sur les patients atteints d’épilepsie, de sclérose en plaques, souffrant de douleurs neuropathiques, en chimiothérapie ou en soins palliatifs. La prescription sera autorisée dès lors que le malade aura besoin d’un soulagement supplémentaire ou en cas de mauvaise tolérance à un autre traitement.
Le cannabis retiré des stupéfiants à risque
Depuis le mois de décembre 2020, l’Organisation des Nations-Unies (ONU) ne considère plus le cannabis comme un stupéfiant à risque. La Commission des stupéfiants des Nations Unies (CND) a établi un vote auprès de ses membres pour savoir s’il est toujours utile de placer le cannabis dans la convention unique sur les stupéfiants de 1961, où le cannabis figurait aux côtés de drogues mortelles et toxicomanogènes telles que l’héroïne et les drogues dures.
53 États membres de la CND ont voté pour retirer le cannabis de cette liste, où il a figuré pendant 59 ans et qui décourageaient plusieurs pays à son utilisation à des fins médicales. Que ce soit dans le domaine médical ou industriel, tout prête à croire que le Maroc a tout à gagner dans la légalisation du cannabis. Le gouvernement va-t-il passer à l’action ? Ce qui est sûr, c’est que le passage du dossier au Conseil du gouvernement est déjà un pas de franchi dans la réflexion sur ce sujet. Affaire à suivre.
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
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