Accueil / Société

Délais de paiement : gare aux mauvais payeurs !

Temps de lecture

Mohamed Benchaâboun © DR

La guerre aux mauvais payeurs est lancée. Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’administration, a déclaré que l’ensemble des parties prenantes de l’Observatoire des délais de paiement (ODP) se sont concertées sur l’amendement de la loi 49-95 et que des pénalités seront infligées aux entreprises dont les délais de paiement dépassent les durées réglementaires.

L’étau se resserre autour des mauvais payeurs. L’amendement de la loi 49-95 relative aux délais de paiement a été approuvé en début de semaine par les membres de l’Observatoire des délais de paiement (ODP). Cette loi consiste notamment en l’introduction d’amendes à l’encontre des mauvais payeurs.

«Cette réunion est une occasion de faire le point sur l’évolution des délais de paiement durant les derniers mois, non seulement en ce qui concerne les paiements de l’État, des collectivités locales et des établissements et entreprises publics, mais surtout les délais de paiement entre entreprises», souligne Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’administration.

Lire aussi :Délais de paiement : les retards toujours en hausse

L’argentier du Royaume signale lors de la tenue de la quatrième réunion de l’Observatoire des délais de paiement que «l’ensemble des équipes de l’Observatoire se sont mises d’accord sur l’amendement de la loi 49-95, ce qui va permettre de pénaliser les sociétés dont les délais de paiement dépassent les durées réglementaires».

Des amendes de 3% le premier mois et 1% pour chaque mois de retard supplémentaire

Les membres de l’Observatoire proposent d’appliquer une amende de 3% le premier mois de retard et 1% pour chacun des mois suivants. Ces sanctions concerneront l’ensemble des entreprises sauftroiscatégories, à savoir : les autoentrepreneurs, les TPE dont le chiffre d’affaires est inférieur à trois millions de DH (MDH) et les entreprises agricoles dont le chiffre d’affaires est inférieur à cinq MDH.Lesamendescollectées alimenteront le fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat.

Le gouvernement et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) espèrent que cette mesure permettra de réduire les délais de paiement interentreprises. Ces derniers sont à hauteurde421 milliards de DH à fin 2019, soit à peu près le tiers du PIB marocain.

Lire aussi :Délais de paiement : Le name en attendant le shame

Un chiffre amené encore à augmenteren 2020 en raison de la crise sanitaire. En effet, l’année dernière, les entreprises, qui n’ont pas eu ou peu eu de marchés, se sont retrouvées en manque de liquidité et ainsi en grande difficulté pour régler leurs fournisseurs. Lors de sa prise de parole Chakib El Alj, président de la CGEM, a déclaré que «les résultats de la troisième édition du Baromètre de la CGEM réalisée en octobre dernier indiquent une hausse supplémentaire du délai de paiement moyen de 53 jours», ajoutant que«l’analyse préliminaire du quatrième baromètre, réalisé en partenariat avec Inforisk, confirme cet allongement».

L’Observatoire se dirige également vers l’instauration d’une règle obligeantles entreprises à mentionner les délais de paiement réglementaire dans l’attestation délivrée par le commissaire aux comptes, l’expert-comptable ou le comptable agréé. Cette règle pourrait s’appliquer d’abord aux entreprises ayant un chiffre d’affaires supérieur à 50 MDH, et qui ont l’obligation de se faire auditer par un commissaire aux comptes avant de la généraliser surl’ensemble des entreprises.

Délai de paiement réduit dans le secteur public

Les délais de paiement moyens déclarés par les Établissements et Entreprises publics (EEP) sont passés de 60 jours à 40 jours, indique Mohamed Benchaâboun. Ce dernier souligne que le discours royal adressé aux administrations publiques et aux collectivités territoriales en août 2018 a incité ces dernières à s’acquitter de leur dû vis-à-vis des entreprises.

Cependant, beaucoup d’efforts devraient être faits d’aprèsle ministre, «notamment en ce qui concerne la maîtrise de la zone grise, la partie du temps qui s’écoule entre le moment où le travail est fait et où la prestation est attestée». Benchaâboun a indiqué que cette «zone grise» devrait disparaître si tous les opérateurs économiques adhérents au système de Gestion intégrée de la dépense (GID) mis en place par la Trésorerie générale du royaume (TGR), qui est un système d’information budgétaire et commun à tous les acteurs de la dépense publique.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Violence envers les femmes : bilan de la campagne nationale

Société - La 22e campagne nationale de lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles a été couronnée par la réalisation de 1.557 activités de sensibilisation à travers le Royaume, a annoncé mercredi à Agadir la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Naima Ben Yahia.

Farah Nadifi - 18 décembre 2024

DGSN : numérisation des démarches administratives

Société - La DGSN introduit le portail interactif E-Police. Ce projet centralise une variété de services administratifs dans un espace numérique conçu pour tous les citoyens marocains.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Nouvelle liaison directe entre Fès et Milan-Bergame

Société - Lancement de sa nouvelle liaison directe entre Fès, capitale spirituelle du Maroc et Milan-Bergame, en Italie.

Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024

Santé mentale au Maroc : briser les tabous, réformer le système

Société - Au Maroc, la santé mentale demeure un domaine préoccupant, longtemps négligé dans les politiques publiques.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Casablanca : accident mortel dans une station de tramway

Société - Casablanca a été le théâtre d’un accident tragique impliquant un poids lourd et une station de tramway.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

RGPH 2024 : vieillissement de la population, urbanisation et défis économiques

Société - Les résultats du dernier RGPH 2024 révèlent des changements profonds dans la structure démographique et socioéconomique du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Les ministres arabes de l’Habitat unis pour un développement urbain durable à Alger

Afrique, Diplomatie, Société - Hicham Airoud, directeur de l’Habitat et de la Promotion immobilière, a dirigé la délégation marocaine à la 41e session du Conseil des ministres arabes de l'Habitat et de l'Urbanisme à Alger.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Le CSPJ rappelle ces magistrats à l’ordre

Société - Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) démontre une volonté affirmée d’instaurer une gouvernance plus intègre.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024
Voir plus

Cherté de vie : le citoyen se révolte

Société - Mis à rude épreuve par l’inflation et la hausse vertigineuse des prix à la consommation, les ménages se révoltent.

Khadija Shaqi - 5 décembre 2022

Mères célibataires et mères divorcées : un vrai calvaire !

Dossier - Le statut des mères célibataires et divorcées au Maroc n’est pas de tout repos, entre traditions ancrées et exigences de modernité.

Sabrina El Faiz - 19 octobre 2024

Prix des médicaments : lancement des consultations avec les industriels pharmaceutiques

Société - Des rencontres seront organisées pour étudier les propositions des acteurs du secteur pharmaceutique concernant les prix de vente des médicaments. Le ministère de la Santé et de la Protection sociale les organise, du 28 juin au 1er juillet à Rabat.

Khadija Shaqi - 29 juin 2022

CNSS : augmentation des pensions de 5%

Société - La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Alaoui, a présidé, ce vendredi, la réunion du Conseil d’administration de la CNSS.

Khadija Shaqi - 9 septembre 2022

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire