Accueil / Économie

Épargne : l’incontournable compte sur carnet

Temps de lecture

Il fut un temps où le taux de rémunération du compte sur carnet – appelé également compte épargne – dépassait les 7%. Aujourd’hui, on en est loin, très loin même. Il atteint actuellement à 1,27% pour le premier semestre 2021. La réduction des taux des bons du Trésor et du taux directeur de Bank Al-Maghrib explique en grande partie cette baisse.

Est-ce toujours utile d’épargner de l’argent en banque ? Grande question. Depuis ces trente dernières années, le taux est en baisse continue. Alors que ce dernier dépassait les 7% dans les années 1990, il est descendu au-dessous de 3% en 2014 puis à moins de 2% en 2016. Un léger redressement a été constaté entre 2017 et 2019, avant que le taux ne reprenne sa tendance baissière en 2020 et 2021.

Une baisse due spécialement à la baisse des taux des bons du Trésor et du taux directeur de Bank Al-Maghrib. Pourtant, cela ne semble pas décourager la population. Aujourd’hui, plus de neuf millions de comptes sur carnet sont ouverts. Un chiffre non négligeable, et qui témoigne de la volonté des ménages d’épargner et profiter des agios.

Une hausse constante des encours

En effet, malgré ce taux “dérisoire”, les comptes sur carnet continuent d’attirer du monde. Ces produits qui commencent à partir d’une épargne de 100 dirhams, totalisent plus de 167 milliards de dirhams de dépôts à fin novembre 2020, soit 2,1% de hausse par rapport à la même période en 2019.

Lire aussi :Banques : comment font-elles tant de bénéfices ?

En 2011, l’encours s’élevait à 103 milliards de dirhams, une augmentation de 67% a été donc enregistrée en moins de dix ans. Les banquiers expliquent cette hausse constante des encours par le fait que le compte sur carnet est un “produit de masse” et qu’il continuera à rencontrer du succès tant qu’il n’y aura pas d’alternatives offrant des avantages similaires.

Afin d’attirer la clientèle, certaines ont introduit depuis quelques années des innovations. La CIH Bank à titre d’exemple avait décidé de calculer les intérêts sans tenir compte des dates de valeurs pour les retraits/versements.

La CFG Bank propose un taux de rémunération de 2,25% la première année puis de 2% à partir de la seconde année. Sans oublier le fait que les banques mettent à la disposition de leurs clients des cartes de retrait pour permettre à ces derniers d’accéder à leurs placements en cas d’urgence.

Lire aussi :Bank Al-Maghrib invite les banques à libérer le crédit

Pour rappel, une personne ne peut pas détenir plus qu’un compte sur carnet (à moins d’en ouvrir par procuration au nom de quelqu’un d’autre). Ces derniers sont plafonnés à 400.000 dirhams. L’ouverture d’un compte sur carnet permet aux banques également d’avoir l’avantage d’une disponibilité immédiate du “cash”. Les banques pourront utiliser ces sommes d’argent dans les différentes opérations bancaires (délivrance de crédits… etc.).

Selon plusieurs spécialistes, le compte sur carnet a toujours de l’avenir en raison «des inquiétudes manifestées par les ménages», notamment en ce qui concerne la dégradation des conditions sur le marché du travail et le taux de chômage en forte hausse en 2020 (11,9%). D’après les chiffres de Bank Al Maghrib, Casablanca arrive en tête des localités abritant le plus de comptes et d’encours des résidents. Elle est suivie de Rabat, Fès, Marrakech puis Tanger.

Une chose est sûre, au vu de la situation actuelle, et faute de mieux, on peut dire que le compte sur carnet a encore de beaux jours devant lui.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Rabat : le tourisme en pleine ascension

Économie - Le tourisme à Rabat poursuit sa progression avec une hausse de 4% des nuitées enregistrées dans les EHTC au cours des dix premiers mois de 2024.

Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2024

Le Conseil de gouvernement adopte une augmentation du salaire minimum légal

Économie - Le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret n°2.24.1122 fixant le salaire minimum légal pour les activités agricoles et non agricoles.

Mbaye Gueye - 27 décembre 2024

Régularisation volontaire de la situation fiscale : kesako ?

Économie - Quels risques y a-t-il à ne pas déclarer ses avoirs ? Sommes-nous des fraudeurs sans le savoir ? Mehdi El Fakir nous répond.

Sabrina El Faiz - 27 décembre 2024

Riz : suspension des taxes pour 55.000 tonnes en 2025

Économie - Le ministère de l’Industrie et du Commerce a récemment annoncé une initiative visant à stabiliser les prix et à assurer l'approvisionnement en riz sur le marché national.

Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2024

Le Trésor place 10,5 MMDH d’excédents de trésorerie

Économie - La Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE) a réalisé quatre opérations de placement des excédents de trésorerie, totalisant 10,5 milliards de dirhams (MMDH).

Mbaye Gueye - 27 décembre 2024

Tétouan : baisse mensuelle, mais hausse annuelle des prix

Économie - L’IPC à Tétouan a enregistré un repli de 0,5% en octobre 2024 comparé à septembre, selon la direction régionale du HCP de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Ilyasse Rhamir - 26 décembre 2024

SMIG-SMAG: une augmentation prévue en 2025

Économie - A partir de Janvier 2025, le SMIG passera de 3.111,39 Dhs brut à 3.266,96 Dhs brut, donc 3.046,77 Dhs net, contre 2.901,68 Dhs net auparavant.

Mouna Aghlal - 26 décembre 2024

Taxe carbone : un levier stratégique pour l’évolution écologique au Maroc

Économie - L’introduction d’une taxe carbone représente un tournant stratégique dans l’engagement écologique du Maroc.

Mbaye Gueye - 26 décembre 2024
Voir plus

Agadir-Dakar : la voie maritime au service du commerce

Économie - Une voie maritime inédite entre Agadir et Dakar s’apprête à révolutionner le transport de marchandises vers l’Afrique subsaharienne.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Le petit commerçant domine 80% du marché national du commerce de proximité (Ryad Mezzour)

Économie - Ryad Mezzour; a indiqué que le petit commerçant domine 80% des parts de marché national du commerce de proximité.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Un record historique pour le tourisme marocain

Économie - Le Maroc célèbre une année exceptionnelle pour son tourisme, avec un record de 15,9 millions d’arrivées enregistrées entre janvier et novembre 2024.

Rédaction LeBrief - 9 décembre 2024

Pourquoi viser l’excellence opérationnelle dans le secteur bancaire marocain ?

Économie - Le secteur bancaire marocain se trouve aujourd’hui confronté à des défis majeurs en matière de performance opérationnelle.

Cabinet Ceteris Paribus - 1 mars 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire