L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires de l’initiative Covax ont mis en garde ce lundi 8 février contre le rejet du vaccin anti-Covid-19 suédo-britanniqued’AstraZeneca et de l’Université Oxford. Le vaccin en question est actuellement un élément essentiel du programmeCovax, qui a été mis en place pour assurer la distribution équitable des vaccins dans le monde. Selon l’agence onusienne, il représente la quasi-totalité des 337,2 millions de doses de vaccin que ladite initiative s’apprête à expédier vers quelque 145 pays au cours du premier semestre de cette année,et ce dès qu’ilaura reçu l’autorisation de l’OMS.
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Les doutes liés au vaccin d’AstraZeneca
Richard Hatchett, patron de la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), qui co-dirige le centre de production du vaccin Covax avec l’OMS, affirme qu’«il est beaucoup trop tôt pour rejeter ce vaccin». «Il est absolument crucial d’utiliser les outils dont nous disposons aussi efficacement que possible», a-t-il insisté lors de la conférence de presse bihebdomadaire de l’OMS sur la pandémie du coronavirus. L’intervention de Hatchett, rappelons-le, intervient alors que les autorités sanitaires de plusieurs pays européens ont refusé d’autoriser l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca pour leurpopulationde plus de 65 ans – de loin le groupe le plus vulnérable face à la Covid-19 – en raison d’un manque de données prouvant son efficacité parmi cette catégorie. L’Afrique du Sud a même décidé le dimanche 7 février de suspendre le début de ses vaccinationsavec le vaccin suédo-britanniqueaprès qu’une étude ait montré que ce dernier n’a pas réussi à prévenir les cas légers et modérés de la variante du virus qui est apparue dans le pays.
Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l’OMS, a déclaré que les conclusions de cette étude sont «clairement préoccupantes». Cependant, il a souligné qu’il y a «quelques réserves importantes» à ne pas négliger,notamment le nombre réduit des participants à l’étude (seulement 2.000) et leur profil plus jeune et plus sain.Tedros Adhanom Ghebreyesus a dans ce sens exigé que des recherches plus approfondies soient menées, afin de s’assurer des résultats de cette étude. D’autres experts de l’OMS ont pour leur partindiqué que l’intervalle entre les deux injections du vaccin effectuées dans le cadre de cet essain’était que d’un mois, soitune période bien plus courte que ce qui a été jugé optimal pour renforcer son efficacité. Et afin de mieux comprendre les problèmes liés au vaccin développé par AstraZeneca et l’Université d’Oxford, l’OMS a mobilisé un groupe d’experts qui transmettrace mardi 9 févrierses recommandations concernant son utilisation à Tedros Adhanom Ghebreyesus en personne.
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Les risques d’une seule dose de vaccin
Par ailleurs, face à la pénurie des doses de vaccins contre la Covid-19, plusieurs pays, comme le Royaume-Uni et le Canada,ont décidé de retarder l’injection de la deuxième dose afin de fournir la première à un maximum de personnes. Toutefois, la revue scientifique News Medical Life Sciences a révélé qu’une équipe internationale de chercheurs a découvert qu’une politique de dose unique peut augmenter le potentiel d’évolution antigénique. L’étude a révélé que la réduction de la vaccination àune seule dose pour couvrir plus de patients réduira les infections à court terme, maisl’effet à long terme pourrait constituer une menace pour l’évolution antigénique, qui se produit lorsque de nouvelles variantes ou souches apparaissent. Cette évolution, appelée aussi dérive antigénique, implique la variation génétique des virus, résultant de l’accumulation de mutations dans les gènes du virus qui servent à codifier ses protéines de surface et que les anticorps humains reconnaissent. Cela permet au virus de se propager plus facilement et plus viteparmi une population partiellement immunisée.
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L’enquête de l’OMS en Chine touche à sa fin
Et alors que les préoccupations autour du vaccin d’AstraZeneca se multiplient et que de plus en plus de pays adoptent la politique de la dose unique, la mission onusienne dépêchée à Wuhan en Chine pour enquêter sur les origines de la pandémie de la Covid-19 touche à sa fin. En effet, le groupe d’experts mobilisé par l’OMS achèvera son investigation ce mercredi 10 février. Dans le cadre de cette enquête, les chercheurs se sont rendus à l’hôpital provincial de médecine chinoise et occidentale de Hubei, où le docteur Zhang Jixian avaitsignalé pour la première fois le 27 décembre 2019 des cas de ce qui était alors connu comme une «pneumonie d’origine inconnue». Ils ont par la suite visité plusieurs marchés suspects, notamment celui de Huanan et de Baishazhou. Le 1er février 2021, le groupe a passé environ quatre heures et demie au bureau de Wuhan du Centre de contrôle et de prévention des maladies de la province du Hubei. Puisle 3 février,les experts onusiensont passé plusieurs heures à l’Institut de virologie de la ville chinoise, épicentre de l’épidémie.Ils ontégalement rencontré les habitants du quartier de Jiangxinyuan à Wuhan le 4 février et, selon les médias d’État chinois, se sont entretenus avec certains de ceux qui s’étaient remis du virus.
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Enfin, il est peu probable qu’une seule visite des scientifiques permette de confirmer l’origine du coronavirus. Une telle étude nécessite des années de recherche, notamment des prélèvements d’échantillons d’animaux, des analyses génétiques et des études épidémiologiques. Néanmoins, l’équipe de l’OMSa avancé avoirtrouvé «quelques indices réels sur ce qui s’est passé». «C’est le début d’une compréhension vraiment profonde de ce qui s’est passé, espérons-le, afin que nous puissions arrêter la prochaine épidémie», ont déclaré les experts. Et de conclure : «C’est le plus important – essayer de comprendre pourquoi ces choses se produisent afin que nous n’ayons pas continuellement des crises économiques mondiales et une mortalité horrible pendant que nous attendons les vaccins. Ce n’est tout simplement pas un avenir viable».
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