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Histoire de la vaccination : de la variole au coronavirus

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Alors que des programmes de vaccination de masse sont mis en place dans le monde entier pour tenter de maîtriser la pandémie de la Covid-19, le Maroc vient de donner le coup d’envoi à sa propre campagne nationale. Si la vaccination est considérée comme une avancée scientifique majeure pour l’éradication des maladies, son histoire est néanmoins jalonnée de péripéties. De l’éradication de la variole aux campagnes actuelles de vaccination contre la Covid-19, retour sur les jalons historiques du vaccin et de ses applications.

Alors que la crise sanitaire a eu un impact désastreux sur les économies, les pays se précipitent pour vacciner leurs populations pour rattraper le coup. Au Maroc, la vaccination du roi Mohammed VI, ce jeudi 28 janvier, au palais de Fès, a donné le coup d’envoi de la campagne.

Lire aussi :Le roi lance la campagne nationale de vaccination

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les vaccins sont largement considérés comme l’une des plus grandes réalisations médicales du monde moderne. Ils permettent d’éviter deux à trois-millions de décès chaque année et de prévenir 20 maladies. Aujourd’hui, la pandémie de la Covid-19 a remis au goût du jour la course aux vaccins, mais elle invite aussi à s’interroger sur l’histoire de cette pratique. Découverte à la fin du XVIIIe siècle, la vaccination est une épopée qui mobilise les plus grands scientifiques. Reconnue aujourd’hui comme un pilier essentiel de la médecine moderne, son évolution dans l’histoire a connu néanmoins quelques couacs.

La «variolisation», ancêtre du vaccin

Au début du XVIIIe siècle, époque où sévissent les épidémies de variole, le vaccin n’existe pas encore. Toutefois, la variolisation commence à se faire connaître. Cette technique, qui remonterait à la Chine ancienne, signifie le fait de se faire injecter volontairement une variole peu virulente pour développer une résistance immunitaire. Comme c’est généralement le cas pour les bonnes pratiques comme pour les mauvaises maladies, cela s’est propagé à travers l’Inde et la Turquie en Afrique et au Moyen-Orient et, au cours du même siècle, en Europe et ses nouvelles implantations en Amérique. En 1760, le médecin, physicien et mathématicien suisse, Daniel Bernoulli démontre que, malgré les risques, la généralisation de cette pratique, qui protège les sujets d’une variole grave, permettrait de gagner un peu plus de trois ans d’espérance de vie. En 1769, le médecin anglais Thomas Dimsdale a été invité à Saint-Pétersbourg pour faire varier Catherine la Grande de Russie et 140 éminents membres de la cour. Suite à la réussite de cette campagne, il est anobli en tant que baron par Catherine. De l’autre côté de l’Atlantique, en 1775, George Washington ordonne que toute son armée soit variolée.

Jenner et Pasteur

Le passage de la variolation à la vaccination a commencé dans les années 1790 grâce à Édouard Jenner. Le 14 mai 1796, ce médecin de campagne vaccine un jeune garçon afin de le protéger contre la variole. Faisant le rapprochement avec la vaccine ou variole des vaches, il a l’idée d’inoculer par scarification non plus du pus de la variole, mais du pus de la vaccine, beaucoup plus bénin et tout aussi efficace. Par une action déterminée auprès de ses collègues, Jenner va donner à la vaccination une caution scientifique et la généraliser à l’ensemble de la population. La pratique de la vaccination se répand très vite en Europe et en Amérique, contribuant au recul des épidémies. À ce jour, les grandes campagnes de vaccination contre la variole ont pratiquement éliminé ce virus. En effet, selon l’OMS, suite à une campagne de vaccination mondiale menée par l’organisation, la variole a été déclarée éradiquée en 1980.

Louis Pasteur, un savant français, physicien et chimiste de formation, est devenu célèbre dans le monde entier pour avoir, le premier, appliqué le concept de vaccination à l’Homme. En 1881, il entre en histoire en sauvant Joseph Meister, jeune Alsacien, qui avait été mordu par un chien enragé. Pasteur a inoculé dans l’organisme de petites doses de virus affaiblis. Ainsi, l’enfant ne contracta pas la maladie. En hommage aux travaux de l’Anglais Jenner, ce médecin, membre de la Royal Society, considéré comme le père de l’immunologie, nomme sa découverte la vaccination.

Les deux guerres mondiales changent la donne

Au cours du dernier siècle, qui a été témoin de millions de morts causés par les guerres, une prise de conscience sur vertus de la vaccination survient lorsque la population se rend compte du nombre de vies ainsi sauvées. Après des décennies de scepticisme, le principe du vaccin est largement accepté, suite au bilan de 25 à 50 millions de morts de la grippe espagnole en 1918-1919. Durant les deux guerres mondiales, les soldats en particulier font l’objet de larges campagnes de vaccination. La naissance de l’OMS en 1948 donnera un coup d’accélérateur dans l’organisation de campagnes vaccinales et de l’éradication ou la réduction de certaines maladies comme la variole, le choléra ou la poliomyélite. Néanmoins, au-delà de l’efficacité des inoculations, l’histoire de la vaccination est aussi une histoire de défiance et de résistance culturelle. Le phénomène «anti-vaccin» ne date ainsi pas d’hier.

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