2020 a été une très mauvaise année pour le tourisme mondial.Ce jeudi 28 janvier, l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a annoncé que le secteur affiche une perte de 1.300 milliards de dollars à fin 2020, et ce en raison des restrictions de déplacements imposées par les pays pour contrer la propagation de la pandémie de la Covid-19. L’agence onusienne basée à Madrid déplore que cechiffre représente «plus de 11 fois la perte enregistrée pendant la crise économique mondiale de 2009, et correspond à une chute de 74% des arrivées de touristes dans le monde par rapport à 2019». Selon le rapport de l’OMT, «2020 aura été la pire année de l’histoire du tourisme avec 1 milliard d’arrivées internationales en moins par rapport à 2019», alors quedurant la crise de 2008-2009, le nombre de voyageurs n’avait chuté que de 4%.
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Désormais, la crise sanitaire menace 100 à 120 millions d’emplois dans le tourisme, en particulier ceux des trèspetites, petiteset moyennes entreprises (TPME). Les auteurs de cette étude soulignent aussi«une dégradation des perspectives globales de rebond en 2021», les opérateurs touristiques estimant qu’«il faudra de deux ans et demi à quatre ans au tourisme international pour retrouver les niveaux de 2019». Zurab Pololikashvili, le secrétaire général de l’OMT, avance : «Nous sommes conscients que la crise est loin d’être terminée». Cependant, il juge que «l’harmonisation, la coordination et la numérisation des mesures de réduction des risques liés à la Covid-19 au niveau des voyages, notamment le dépistage, le traçage et les certificats de vaccination, seraient fondamentales pour promouvoir des voyages sûrs et pour préparer le redressement du tourisme quand les conditions le permettront».
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D’après le rapport de l’organisation, la région qui a connu la plus forte baisse des arrivées en 2020 est l’Asie-Pacifique (-84% sur un an). Cette dernière a été la première à succomber àla pandémie et maintient encore les plus fortes restrictions sur les voyages au monde. En Europe, la chute des arrivées a atteint 70%, et «le continent a connu la plus forte chute en chiffres absolus, avec 500 millions d’arrivées en moins», poursuit la même source. S’agissant duMoyen-Orient et de l’Afrique, ces derniersont connu une baisse de 75%, tandis queles Amériques affichent un recul de 69%.
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Qu’en est-il du Maroc ?
Comme dans le reste du monde, le tourisme marocain a bien souffert de la pandémie du nouveau coronavirus et de ses répercussions. En effet, le secteur a connu une baisse de revenu de 51% entre janvier et novembre 2020. Au cours de ces mois, le pays n’a enregistré que 142.000 arrivées de touristes, soit une chute de 82% par rapport à la même période l’année précédente, indique le ministère des Finances. Et, selon Bladi.net, la majorité de ces voyeurs étaient des Marocains résidents à l’étranger. La même source déplore aussi que le Royaume a affiché une baisse dramatique de 98% des arrivées d’étrangers et de 56% des citoyens marocains pendant la haute saison estivale.
Pire encore, la pandémie a également entrainé des pertes massives d’emploi dans le tourisme, dont 35% des travailleurs sont désormais au chômage. De plus, les revenus des entreprises de ce secteur ont connu une baisse de 80% en moyenne.L’accès à espace aérien marocain est quant à lui encore très limité, à part pourquelques vols exceptionnels auxquels sont admis les touristes disposant d’une réservation d’hôtel.
En outre, le Département d’études et de prévisions financières du Maroc (DEPF) a souligné dans un rapport que pendant les six premiers mois de 2020, les recettes touristiques du Maroc ont chuté de 33,2% (environ 11,1 milliards de DH), alors quela valeur ajoutée du tourisme a enregistré une chute de 7% au premier trimestre de cette même année. Enfin, au second trimestre 2020, le pays a accusé d’une perte de 11,8 milliards de DH, soit une baisse de 71,7% de ses recettes touristiques.
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Le Royaume ne désespère pas
Malgré l’effondrement de son tourisme, le Royaume fait des mains et des pieds pour sauver le secteur et ses travailleurs. Ainsi, le Maroc et la Suisse ont officiellement lancé le mercredi 27 janvier un programme conjoint qui vise à développer les conditions d’un tourisme durable dans la région de Béni Mellal-Khénifra. La ministre de tutelle Nadia Fettah Allaoui a tenu à cet effet une réunion avec l’ambassadeur suisse Guillaume Scheurer pour discuter plus amplement de l’accord maroco-suisse, qui a été signé le 8 juin dernier. Ce dernier fait partie d’un traité bilatéral entre le gouvernement et la Confédération suisse portant sur la promotiondu développement social et économique du pays. Le programme quinquennal vise à développer la chaîne de valeur du tourisme durable afin de contribuer à renforcer l’économie, à créer des emplois, en particulier pour les jeunes et les femmes, et à réduire la pauvreté. Le budget alloué à ce chantier s’élève à 38,5 millions de dirhams. Il est financé à 90% par le Secrétariat d’État suisse à l’économie (SECO) avec une contribution de 10% du ministère marocain du Tourismeet de la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT).
De plus, la région de Béni Mellal-Khénifra connaît un développement régional important dans de multiples secteurs, notamment l’économie, le social et le secteur vital du tourisme local. Ce jeudi 28 janvier,les États-Unis et le Maroc ont lancé un programme de 18 millions de dollars dans l’objectif de promouvoir le développement régional dans ladite province. En collaboration avec la Wilaya et le Conseil régional de la région, l’Agence américaine pour le développement international (USAID) a lancé ce programme afin de créer des opportunités économiques pour les femmes, les jeunes, les personnes ayant des besoins spéciaux et les populations rurales.
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Par ailleurs, le ministère du Tourisme, la Wilaya de la région Marrakech-Safi, la SMIT et le Centre régional d’investissement (CRI) de Marrakech-Safi ont signé cette semaine une convention de partenariat pour la redynamisation de l’investissement touristique dans ladite région. Cette dernière s’inscrit dans le cadre des efforts de relance de l’activité socio-économiqueprévue pour l’après Covid-19. Yassine Mseffer, directeur général du CRI Marrakech-Safi, a expliqué à la MAP : «À travers cette convention, nous entreprendrons une veille économique et une planification stratégique au plus près des territoires, ce qui nous permettra notamment d’établir une banque de projets touristiques afin de mieux informer sur les différentes opportunités d’investissement dans chacune des provinces de la région». Et de conclure quece partenariatprofitera àl’ensemble dutissu économique de la région ainsi qu’à ses différents secteurs, tels que l’artisanat, les produits du terroir et le transport, et entraînera une création d’emplois stables et pérennes.
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