Saïd Amzazi a fait le point ce mardi 5 janvier à la Chambre des représentants sur la situation de l’enseignement au Maroc. Lors de son intervention durant la séance hebdomadaire des questions orales, le ministre de tutelle a annoncé la suppression de 109 filières de la formation professionnelle «pour leur incapacité à offrir des débouchés et la préservation de 15% seulement de la totalité des formations existantes». Il a expliqué aux élus que de nouvelles filières seront mises en place «à hauteur de 42%», tandis que 43% des autres serontmises à jour. Selon Amzazi, de par cette démarche, son département cherche à aligner lesdites formations avec les besoins du marché national du travail, qui est en constante mutation. Il a, de ce fait, noté qu’il sera procédé à l’ouverture sur de nouveaux secteurs, tels que la santé, le numérique et l’intelligence artificielle, l’agriculture, l’artisanat et la pêche maritime. De plus, le responsable a affirmé que son ministère réalise chaque année des études sur leterrain afin d’assurer l’intégration des lauréats de la formation professionnelle.
Généralisation des classes du préscolaire
Outre la formation professionnelle, le ministre de l’Éducation nationale a également évoqué la stratégie de généralisation des classes du préscolaire. Il a indiqué que ce chantier poursuit une cadence encourageante et devra assurer une plus grande couverture territoriale durant les trois prochaines années. Saïd Amzazi a ainsi précisé que le seuil d’encadrement des élèves de quatre ans a avancé de 10 points, pour se situer actuellement à 23%, avec un seuil de 65% dans le monde rural. Il a assuré dans ce sens que «tous les indicateurs ont été dépassés, ce qui permettra la généralisation du préscolaire avant l’année 2027» grâce auxactions de son département, et ce en dépit des répercussions dela crise sanitaire actuelle. En effet, précise-t-il, malgré la pandémie de la Covid-19, la mise en œuvrede projets d’ouverture des classes et d’amélioration du contenu pédagogique se poursuit au Maroc. Conformément au plan d’action du département d’Amzazi, différents leviersliés à l’enseignement public de la petite enfance seront priorisés durant les deux prochaines années. Il s’agit notamment de la lutte contre les disparités en matière d’accès à l’éducation,l’implication des associations des parents d’élèves dans la définition des priorités éducatives et l’épineuse question du manque des ressources humaines, entre autres.
Le contrôle continu à la place des examens du baccalauréat ?
Par ailleurs, selon des sources bien informées contactées par TelQuel, le ministère de l’Éducation nationale envisagerait de«remplacer les examens de certification des différents niveaux scolaires (primaire, secondaire et classes préparatoires) par un contrôle continu». Cette réflexion,entamée par nul autre qu’Amzazi himself, est toujours en cours. Tout en expliquant que le Maroc étudie les exemples de pays qui ont adoptéce modèle, les sources précisentqu’«au vu des développements dans le secteur éducatif marocain, il est nécessaire d’évaluer le niveau des étudiants à plus dereprise, dans le cadre d’une certification ou encore pour l’intégration au sein du système universitaire». Le média rapporte que la concrétisation de cette réflexion repose sur trois étapes préalables. «La première étape a débuté avec l’arrivée de Saïd Amzazi qui a mené à une réflexion sur le système d’évaluation et d’examen. La deuxième étape est le renforcement des compétences enseignées au sein du système éducatif. Et la troisième étape concerne le renforcement du système d’examen continu ainsi que la garantie de sa transparence».
Enfin, aujourd’hui les discussions se concentrent principalement sur les dispositions à introduire pour remplacer les mesures en vigueur, mais une chose est sûre, un grand changement du système éducatif marocain se profile à l’horizon.
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