Après sept années de discussions, la Chine et l’Union européenne (UE) ont conclu mercredi un accord de principe sur la protection réciproque de leurs investissements. Cet accord politique a été scellé pendant une visioconférence entre le président chinois Xi Jinping, les dirigeants de l’UE Ursula von der Leyen et Charles Michel, ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron.
Les sommes en jeu sont considérables: le stock d’investissementsEuropéens en Chine s’élève à près de 150 milliards d’euros, et celui des Chinois dans l’UE à 113 milliards.
D’après Bruxelles, l’accord va permettre de « rééquilibrer » la relation commerciale entre les deux puissances et offre un accès « sans précédent » au marché chinois. Les Européens réclament de longue date que leurs entreprises soient traitées de la même manière en Chine que celles du géant asiatique dans l’Union. Le texte « établit des règles très claires » en matière de respect de la propriété intellectuelle des entreprises européennes, de transferts de technologie et de subventions versées aux entreprises publiques chinoises.
La Chine s’est par ailleurs engagée à « des efforts continus et soutenus » pour ratifier les conventions l’Organisation internationale du travail (OIT) en matière de travail forcé. Si Pékin fait cet effort, c’est qu’ellevit mal les protections mises par les Européens autour de leurs secteurs « stratégiques ».
Le constructeur chinoisHuawei, a été exclu du marché des équipements pour la 5G dans de nombreux pays de l’UE. Pékin a donc réclamé des garanties d’accès aux marchés publics dans l’UE et à des secteurs comme les télécoms et les infrastructures d’énergie.
Après l’entente de principe annoncée mercredi, les experts des deux bords vont s’atteler à la rédaction de l’accord final, qui devra être ratifié par le Conseil et le Parlement européens.