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Dans une année où les finances des Marocains ont été mises à rude épreuve par la crise sanitaire entrainant des réductions, des baisses et des pertes de revenus, difficile de mettre de l’argent de côté.
Questionnés au deuxième trimestre, en pleine vague de la crise sanitaire, seulement 14,8% des ménages s’attendaient à épargner au cours des douze prochains mois. Trois mois plus tard, ils étaient moins nombreux, soit 12,4% à indiquer être capable d’épargner. Toutefois, les placements dans les produits de masse ont plutôt bien résisté.
L’argent qui dort sur les comptes
Le compte sur carnet a accumulé 4 milliards de DH supplémentaires sur un an pour atteindre 169 milliards de DH à fin octobre. Le premier placement des Marocains, qui n’en est vraiment pas un, consiste à laisser dormir l’argent sur le compte courant. Les avoirs dans les comptes chèques et comptes courants totalisaient 615 milliards de DH à fin octobre contre 563 milliards de DH à la même période en 2019. Le confinement puis le maintien du couvre-feu dans certaines villes, une activité économique au ralenti limitent les occasions de consommer.
Baisse des dépenses et manque de perspectives
Les dépenses des ménages étaient encore en baisse au troisième trimestre selon les dernières statistiques disponibles. Cela se voit aussi sur l’évolution du crédit à la consommation. La production de crédit à la consommation a chuté de 24,7% sur les neuf premiers mois de l’année. Les incertitudes qui entourent les perspectives économiques ne favorisent pas les dépenses, les ménages préférant renforcer leur bas de laine pour affronter la conjoncture. Avant la pandémie, les ménages évoquaient régulièrement la crainte du chômage. Ceci s’est renforcé compte tenu de la violence de la crise et des dégâts causés sur le marché du travail. Le taux de chômage a atteint 12,7% au troisième trimestre. La reprise lente de l’activité entrainerait encore des destructions d’emplois dans les mois à venir.
Au niveau des autres produits de placement, la collecte de l’assurance-vie reste stable par rapport à 2019. Certains particuliers ont profité de la chute de la Bourse en mars pour acquérir des actions à des prix très bas. Aujourd’hui, s’ils décidaient de se retirer, ils empocheraient des gains non négligeables en fonction des titres.
Une analyse plus fine donnerait une meilleure lecture du comportement d’épargne des ménages en 2020. Il est clair que les ménages les plus modestes dont les revenus ont significativement chuté en raison de la crise sont davantage dans une posture d’aller puiser dans leur bas de laine pour tenir le temps que l’économie redémarre. Pour le reste, tant que la visibilité ne sera pas meilleure, la consommation restera grippée, soutenant la hausse de l’épargne.
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