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Le torchon brûle entre le secrétaire général Saad Dine El Otmani et les militants du PJD. La raison de cette tension ? Une photodu chef de gouvernement en compagnie de Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain Donald Trump et Meir Ben-Shabbat, conseiller à la sécurité nationale d’Israël signant la Déclaration conjointe.
Cette signature intervenue mardi dernier au Palais royal de Rabat a été très mal perçue du côté des militants du parti, d’autant plus que Saad Dine El Otmani avait confié le 23 août 2020 à ces derniers que «la normalisation était une ligne rouge» à ne pas dépasser.
Dans une vidéo publiée hier sur Facebook, Abdelilah Benkirane, ex-secrétaire général du parti de la lampe, a tenu à calmer les militants de son parti. «Ce n’est pas le parti qui est en question ici, mais le pays. Être dans l’exécutif signifie que l’on fait partie de l’État, qu’on adhère à ses positions et qu’on les soutient», déclare Abdelilah Benkirane.
En véritable patriote, l’ex-chef du gouvernement a confié qu’«Il n’y a pas un Marocain sensé qui se réclamera contre la reconnaissance décidée par le président américain. Cette affaire est d’une extrême importance. J’étais chef du gouvernement, et je n’intervenais pas dans l’affaire du Sahara, sauf surautorisation de Sa Majesté le roi».
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Un conseil national extraordinaire prévu ce dimanche
Face aux multiples demandes des militants PJDistes d’écarter El Otmani de la tête du parti, Benkirane a appelé au calme et à ne pas réagir à chaud.
«Vous l’avez élu à ce poste. Vous étiez même contents de le voir nommé à la tête du gouvernement par le roi. Maintenant, Il faut réunir un conseil national, écouter El Otmani à ce propos et ce n’est qu’après cela que nous pourrons prendre la décision». Une demande qui n’a pas tardé a être approuvée puisque le soir même de son allocution, le PJD a publiéun communiqué pour informer de la tenue d’un conseil national extraordinaire ce dimanche 27 décembre à 10 heures du matin.
Dans un billet, Aziz Boucetta, directeur du site Panorapost a commenté cette affaire. «Certains liront cette sortie de l’ancien chef du PJD et du gouvernement comme une subtile manœuvre qui, sous couvert de patriotisme et de sens des responsabilités, préparerait à son retour attendu par les masses… Il semblerait que non. Benkirane a parlé en homme d’État, responsable, et qu’on l’apprécie ou pas, cette attitude est tout à son honneur. Il a affirmé sa peine face à cette normalisation, mais il a martelé encore et encore qu’il s’agit d’une affaire nationale et que l’unité des rangs est aujourd’hui la règle».
«Pour ceux qui moquent d’El Otmani, qu’ils se demandent ce qu’il aurait pu faire… Dire non et démissionner ? Infliger une telle humiliation au roi et déconvenue au Maroc, pour se faire plaisir et soigner son image ? Il a préféré, à son corps défendant, avaler la couleuvre et ses petits, puis une autre, et signer à la même table que le chef du Conseil national de sécurité israélien ! Et c’est tout à son honneur aussi», estime le journaliste avant de préciser que «L’heure est à l’unité nationale. Il faut sauver le soldat El Otmani… Abdelilah Benkirane a commencé. Le moins que nous puissions faire est d’épargner le chef du gouvernement et de comprendre et d’analyser cette nouvelle donne qui est celle du Maroc depuis deux semaines».
Une chose est sûre, la réunion PJDiste de dimanche prochain risque d’être tendue. Reste à savoir pour qui la balance va pencher.
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