Accueil / Économie

Tourisme : la sortie du tunnel sera longue et douloureuse

Temps de lecture

Secteur clé de l’économie avec une contribution de plus de 7% au PIB, le tourisme est l’une des activités les plus durement frappées par la crise et dans laquelle les acteurs manquent encore cruellement de visibilité. Tout ceci donne des sueurs froides à leurs créanciers, dont les banques. Bien avant la crise, la sinistralité du portefeuille était déjà très élevée. Il faut s’attendre à de la casse, l’activité devant rester en dessous de son niveau d’avant crise au moins jusqu’en 2022, prévoit Bank Al-Maghrib.

Les professionnels du tourisme sont dans l’expectative. Jusqu’ici, rien ne leur assure une saison estivale (haute saison) à peu près normale en 2021, malgré les vaccins. Pour un secteur qui pèse plus de 7% du PIB et compte des centaines de milliers d’emplois directs et indirects, la sortie du tunnel sera longue et douloureuse. Parmi les premiers impactés par la crise sanitaire avec la fermeture des frontières et la paralysie du trafic aérien, les entreprises touristiques vont sans doute rester sous perfusion pendant un moment. L’absence de visibilité sur l’évolution de la situation sanitaire au Maroc et dans les principaux pays émetteurs n’aidant pas.

lire aussi :Tourisme : pas de reprise avant 2022

L’activité touristique en chute libre

Pour l’heure, le bilan est catastrophique. Les recettes de voyage se limiteraient à 29 milliards de DH en 2020 contre 78,8 milliards de DH en 2019 (-63%), selon les données actualisées de Bank Al-Maghrib et présentées mardi 15 décembre. Pour l’année prochaine, la Banque centrale prévoit une recette de 49 milliards de DH, encore très loin du niveau d’avant crise.

Le secteur a bénéficié d’un plan de soutien spécifique. Cependant, cela ne suffira pas à sauver tout le monde. Avant la crise actuelle, la branche hôtellerie clignotait déjà au rouge dans les livres des banques. Les impayés totalisaient 3,5 milliards de DH à fin 2019, soit 25% du total des crédits aux hôteliers. Comparée à d’autres secteurs, la sinistralité y est très élevée. Le taux d’impayés ressort par exemple à 8,6% dans le BTP, 12,5% dans le commerce ou encore 16,4% dans les industries manufacturières.

Manque de visibilité et impératif d’évolution

Les mesures de soutien et le plan de relance sont utiles pour passer le cap. Toutefois, l’efficacité du dispositifest conditionnée au retour des touristes. Un point sur lequel, personne n’a de la visibilité. Pour les acteurs du secteur, la crise a aussi montré la nécessité d’accélérer leur transformation pour s’adapter au grand bouleversement qui touche l’industrie du voyage depuis quelques années.

Au moyen de la technologie, une multitude d’acteurs se sont développés en proposant des alternatives aux offres classiques. La crise sanitaire a créé un déclic chez certains acteurs et favorisé l’accélération de la transformation numérique. Toutefois, la pérennité de ces initiatives repose sur des politiques nationales de soutien à la transformation numérique et des partenariats publics-privés, estime l’Organisation mondiale du tourisme. Une digitalisation réussie pourrait répondre à de multiples ambitions afin de rassurer les touristes dans la préparation et leur expérience de voyage surtout dans le contexte actuel. Elle permettrait aussi de remodeler l’offre en leur offrant la possibilité de se construire un parcours personnalisé selon leurs goûts, planning, budget…, etc.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Pourquoi le gouvernement s’oppose-t-il à l’exonération fiscale des associations ?

Économie - Fouzi Lekjaa souligne que certaines organisations évolue à la frontière entre l’activité caritative et commerciale.

Mbaye Gueye - 13 novembre 2024

COP29 : le Maroc pionnier de l’adaptation climatique

Économie - Aziz Akhannouch, a mis en lumière les efforts du Royaume en matière d’adaptation climatique lors du sommet de la COP29 à Bakou.

Ilyasse Rhamir - 13 novembre 2024

Défis budgétaires : quelle est la stratégie de l’État ?

Économie - Le bulletin de statistiques des finances publiques d’octobre 2024 met en lumière les principales tendances des finances publiques.

Ilyasse Rhamir - 13 novembre 2024

LGV Kénitra-Marrakech : le chantier accélère

Économie - Le projet LGV reliant Kénitra à Marrakech, fait appel à plusieurs entreprises, chacune spécialisée pour un segment précis.

Ilyasse Rhamir - 13 novembre 2024

Parlement : les mesures douanières et fiscales au cœur des amendements du PLF

Économie - Plusieurs amendements au PLF 2025 ont été examinés, avec un accent particulier sur les mesures douanières et fiscales.

Mbaye Gueye - 13 novembre 2024

Crise de la main-d’œuvre dans l’agriculture marocaine

Économie - L’agriculture marocaine subit une transformation profonde avec la migration de nombreux travailleurs vers d’autres secteurs.

Ilyasse Rhamir - 12 novembre 2024
Voir plus

Akkan : épopée de la première plateforme de crowdfunding marocaine (Interview)

Économie - En mai 2024, Akkan, première plateforme de crowdfunding marocaine, a été agréée par la Banque centrale. Histoire de cette épopée.

Sabrina El Faiz - 21 juin 2024

MEDZ et Safran : implantation d’une nouvelle installation dans MidParc

Économie - MEDZ et le Groupe Safran ont formalisé un accord pour l'implantation d'un nouvel atelier de maintenance des moteurs LEAP.

Farah Nadifi - 1 novembre 2024

Banques : le besoin en liquidité atteint 131,6 MMDH au T3 2024

Économie - Le besoin en liquidité des banques marocaines a atteint 131,6 MMDH en moyenne hebdomadaire au troisième trimestre 2024

Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024

Le Trésor place 10,5 MMDH d’excédents de trésorerie

Économie - La Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE) a réalisé quatre opérations de placement des excédents de trésorerie, totalisant 10,5 milliards de dirhams (MMDH).

Mbaye Gueye - 27 décembre 2024

Infrastructures en Afrique : ouverture du 2e Sommet de Dakar

Afrique, Économie, Économie - Les travaux du deuxième Sommet de Dakar sur le financement des infrastructures en Afrique se sont ouverts à Diamniadio.

Manal Ben El Hantati - 3 février 2023

Rabat : un nouvel hôpital universitaire de pointe pour 2025

Économie - BYMARO confirme son expertise avec la construction prochaine de l'hôpital universitaire international Mohammed VI de Rabat.

Chaima Aberni - 22 mai 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire