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Kushner au Maroc : quels sont les véritables enjeux de cette visite ?

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Jared Kushner sera en visite en Israël puis au Maroc la semaine prochaine. Accompagné des délégations américaines et israéliennes, Kushner sera à bord du premier vol commercial direct Tel-Aviv-Rabat le 22 décembre prochain. Une visite qui scellera une nouvelle dimension dans le partenariat USA-Maroc, mais pas seulement…

L’information a été dévoiléece mardi par l’agence Reuters, Jared Kushner, conseiller du président américain sortant Donald Trump, se rendra enIsraël puis au Maroc la semaine prochaine. Selon certains médias israéliens, Kushner sera même à bord du premier vol commercial direct Tel-Aviv-Rabat prévu le 22 décembre prochain.

La reconnaissance du Sahara publiée au registre fédéral américain

La visite de Jared Kushner intervient en marge de la reconnaissance la semaine dernière par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Une proclamation qui a d’ailleurs été publiée ce mardi 15 décembre au registre fédéral. Dans ce document, les États-Unis affirment leur soutien à la proposition d’autonomie du Maroc comme «seule base d’une solution juste et durable du différend sur le territoire du Sahara occidental».

«À partir d’aujourd’hui, les États-Unis reconnaissent la souveraineté marocaine sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental et réaffirment leur soutien à la proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc comme seule base pour une solution juste et durable du différend sur le territoire du Sahara occidental», souligne le document.

Ce dernier confirme également l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla, encourageant ainsi le développement économique et social et promouvant les opportunités économiques dans cette région.

lire aussi :Les USA reconnaissent la souveraineté du Maroc sur le Sahara et décident d’ouvrir un consulat à Dakhla

Pourquoi cette nouvelle visite au Maroc ?

Témoigner le plein soutien au Maroc par rapport au dossier du Sahara et concrétiser la nouvelle dimension du partenariat entre les États-Unis et le Maroc, ce sont les deux objectifs affichés pour cette visite de Kushner au Maroc. Mais l’administration américaine compte aussi marquer le coup par rapport au rétablissement des relations entre le Maroc et Israël. L’enjeu est grand pour l’équipe de Donald Trump. Si l’organisation d’une cérémonie en présence des responsables marocains et israéliens à Washington n’a pas été possible, c’est que le Maroc a clairement souligné que ce n’est pas une normalisation, mais un rétablissement des relations entre Rabat et Tel-Aviv. Le Maroc n’est pas concerné par lesaccords d’Abraham signés en grande pompe à la Maison-Blanche entre les deux pays du Golfe et Israël.

Pour marquer cette percée diplomatique à un mois de la passation de pouvoir, le locataire de Maison-Blanche a besoin d’un maximum d’écho médiatique pour ses « prouesses diplomatiques ».Jared Kushner, gendre et conseiller de Donald Trump, viendra au Maroc pour une ultime apparition sur la scène internationale entouré de responsables marocains et israéliens, même si certains observateurs n’écartent pas une autre annonce « phénoménale » dans les prochains jours. Le jour même où le président Trump annonçait que le Maroc avait décidé de rétablir ses relations avec Israël, Jared Kushner déclarait haut et fort qu’«unrapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite et une pleine normalisation sont à ce stade inéluctables».

Lire aussi :La diplomatie ouvre de nouvelles perspectives économiques pour le Maroc

Le grand attachement de Kushner au judaïsme

Juif orthodoxe, Jared Kushner, gendre et conseiller de Trump, a profité de savisite au Maroc en mai 2019 pour se rendre au cimetière israélite de Ben M’sik à Casablanca. Il y a rencontré, David Pinto, un des arrières petits fils de Haim Pinto, principal rabbin de la ville d’Essaouira au 18e siècle.

Lire aussi :Mohammed VI reçoit Jared Kushner, conseiller principal de D. Trump

Le judaïsme est ancré dans la culture et les traditions de la famille Kushner. Le président-directeur général de Kushner Companies et éditeur du New York Observer, a même failli rompre sa relation avec Ivanka Trump en 2008 en raison de la pression mise par sa famille juive orthodoxe sur sa compagne. Un problème qui n’aura pas fait long feu puisqu’Ivanka se convertira au judaïsme, et le couple se mariera l’année d’après (2009).

Pour rappel, une forte communauté juive a résidé au Maroc jusqu’au milieu du siècle dernier. Ils étaient environ 250 000 juifs sur les terres marocaines, soit 10% de la population du Royaume. La fondation de l’État d’Israël en 1948 a poussé beaucoup d’entre eux àquitter le Maroc. D’après le dernier rapport du bureau central de la statistique en Israël publié en 2019, 2.000 juifs résideraient actuellement au Maroc, ce qui reste la plus importante communauté de juifs enAfrique du Nord, souligne le Monde.

Lire aussi : le ftour offert par le roi en l’honneur de Jared Kushner

Kushner aura-t-ilcette fois le temps de (re)faire un tour du côté des cimetières israélites de Casablanca ou d’Essaouira ?À suivre.

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