Donald Trump marquera à jamais l’histoire du Maroc. Ce jeudi 10 décembre, après un entretien téléphonique entre le président américain et le roi Mohammed VI, le Cabinet royal a annoncé que les États-Unis d’Amérique reconnaissent la marocanité du Sahara. Donald Trump a assuré au Souverain «la promulgation d’un décret présidentiel, avec ce que cet acte comporte comme force juridique et politique indéniable et à effet immédiat, portant sur la décision des États-Unis d’Amérique de reconnaître, pour la première fois de leur histoire, la pleine souveraineté du Royaume du Maroc sur l’ensemble de la région du Sahara marocain». De son côté, le locataire de la Maison-Blanche a justifié sur son compte Twitter cette décision inédite par le fait que le Royaume ait été le premier pays à reconnaître l’existence des USA en tant que Nation souveraine et indépendante.
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Quelles perspectives désormais pour le dossier du Sahara ?
Contacté par Lebrief.ma, le géopolitologue Cherkaoui Roudani nous a expliqué que la décision des États-Unis est stratégique et confirme les résolutions du Conseil de sécurité desNations Unies (ONU). «C’est un tournant historique, notamment sur le volet diplomatique, car les USAsont un membre permanent du conseil de sécurité et un acteur majeur dans l’architecture diplomatique internationale. En reconnaissant la marocanité du Sahara, Washington affirme son refus de la création d’un État lige dans les provinces du Sud par les adversaires du Maroc. Et assure son soutien à la solution d’autonomie proposée et longtemps défendue par le gouvernement et le Roi», nous explique l’expert. Selon lui, cette reconnaissance aura un impact important sur les relations du Maroc avec d’autres pays puissants, tout en consolidant ses liens bilatéraux avec les USA. Ce décret présidentiel impactera aussi la suite du dossier du Sahara marocain et transformera ses paramètres, de sorte à donner un nouvel élan aux efforts du Maroc et àsa diplomatie pour la résolution de ce conflit. Aussi, estime DrCherkaoui Roudani, cela optimisera l’évolution économique des provinces du Sud, et favorisera l’essor et la réalisation des chantiers prévus par son modèle de développement.
De son côté, l’analyste politique Driss Aissaouinous a confié quecette reconnaissance est un acte majeur et un événement historique qui impactera le présent et le futur de la situation du Sahara marocain. «C’est une reconnaissance qui va ouvrir de grandes possibilités pour la diplomatie marocaine, et pour le positionnement géostratégique de cette région», fait savoir le spécialiste. Et de poursuivre que «le Maroc et sa diplomatie ont fourni beaucoup d’efforts pour amener des pays comme les États-Unis à reconnaitre la souveraineté du Royaume sur son Sahara. C’est pourquoi il a toujours insisté, comme plusieurs pays “amis”, notamment la France, sur l’importance du processus politique onusien lié à ce dossier, notant que sa résolution doit se faire sous l’égide de l’ONU. Et demandant, dans ce sens, à ce que des rounds de négociations soient tenus entrent les parties prenantes, afin de convenir d’une solution durable».
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Un consulataméricain à Dakhla
Par ailleurs, le Cabinet royal a également annoncé ce jeudi que dans le cadre de la décision du président américain, «les États-Unis d’Amérique ont décidé l’ouverture d’un consulat à Dakhla, à vocation essentiellement économique, en vue d’encourager les investissements américains et la contribution au développement économique et social, au profit notamment des habitants des provinces du Sud». D’après Driss Aissaoui,la mission économique de cette nouvelle représentation américaineva de pair avec «les ambitions et la vision du Maroc pour cette région, car le pays a toujours cherché à promouvoir le potentiel des provinces du Sud en les présentant comme d’importantes plateformes d’investissement, tant au niveau de l’agro-industrie qu’au niveau de l’aquaculture, entre autres».
Cherkaoui Roudani estime pour sa part qu’il est important de noter que «les USA sont le 7e pays qui investit d’une manière directe au Maroc, et comptent plus de 130 entreprises opérant dans le Royaume». Cette ouverture, explique-t-il,permettra la mise en place d’une stratégie de co-développementaméricano-marocaine, visant le soutien de la transformation du continent africain, qui représente un marché très intéressant pour les firmes américaines. En tant que pont entre le Nord et le Sud, le Maroc servira de passage et de portail vers le reste des pays africains. De plus, ajoute le géopolitologue, le Royaume entretient des relations étroites avec les USA sur les volets sécuritaires, notamment la lutte contre le terrorisme. Il est également un pivot dans ce domaine, étant le président du forum international de la lutte contre le terrorisme. Ainsi, Rabat et Washington vont essayer de mettre en place un plan global, qui concerne en particulier la bande du Sahel (Burkina Faso, Niger, Nigeria, Mali, Mauritanie, Cameroun) ainsi que d’autres pays africains menacés par le crime organisé et l’extrémisme, nous fait savoir le spécialiste. «Cette décision recadre ainsi la géopolitique de cette région, afin d’éviter toutes menaces et tout risque de déstabilisation», a-t-il souligné.
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Vers la fin du dossier du Sahara ?
Enfin, malgré la reconnaissance par lesÉtats-Unis de la marocanité du Sahara, et ce par un solide décret présidentiel, ce dossier n’est pas encore bouclé. Certes, la décision de Donald Trump marque une étape décisive pour le processusde résolution de ce dossier, mais la diplomatie marocaine a encore du chemin à faire. L’objectif maintenant est de rallier le plus de pays«amis» à la cause marocaine et à sa solution prônant l’autonomie des provinces du Sud sous une souveraineté marocaine. En tout cas, une chose est sûre, l’officialisation du soutien américain vient infliger un coup dur pour le Front Polisario et ses alliés, notamment l’Algérie et l’Afrique du Sud.
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