Accueil / Économie

Loi de finances : ce qui va changer en 2021

Temps de lecture

Le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2021 a été adopté ce mardi 8 décembre par la première Chambre. En raison de la pandémie de la Covid-19 et de ses répercussions, plusieurs changements ont été apportés cette année à la loi de finances. Nouvelle contribution de solidarité, exonération des droits d’enregistrement, contribution professionnelle unique, révision des droits de douane, relance du marché de l’emploi… Quelles sont les nouveautés qui entreront en vigueur en 2021 ?

Approuvé ce mardi 8 décembre à la Chambre des représentants, le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2021 apporte d’importants changements. En effet, le PLF 2021 intervient alors que le pays pâtit des répercussions de la pandémie de la Covid-19, qui a lourdement affecté l’économie nationale. Ledit projet de loi, adopté avec 61 voix pour, 36 voix contre et zéro abstention,ambitionne d’ailleurs de garantir un retour au niveau d’activité d’avant-crise et de lancer les chantiers des réformes sociales. Quels sont donc les principaux changements qu’apporte la loi de finances (LF) 2021 ?

Lire aussi :PLF 2021 : achèvement du circuit législatif

Nouvelle contribution de solidarité

Cette mesure est l’unedes nouveautés phares de la LF 2021. C’est une contribution sociale de solidarité sur les bénéfices et revenus. L’objectif de l’instauration de ce prélèvement obligatoire est de récolter environ cinq milliards de dirhams (MMDH), qui serviront à soutenir la protection sociale des travailleurs du secteur informel et à alimenter le Fonds de soutien à la cohésion sociale. Ainsi, à partir de la première paie de 2021, toutes les personnes soumises à l’impôt sur revenu (IR), dont le salaire annuel est supérieur ou égal à 240.000 par an,soit 20.000 dirhams par mois, devront payer une contribution supplémentaire de 1,5% sur leur salaire net. Du côté des entreprises, cette contribution sera de 1,5% sur les bénéfices entre 1 million et 5 millions de dirhams (MDH), 2,5% sur les bénéfices entre 5 MDH et 40 MDH, et 3,5 % sur les bénéfices supérieurs à 40 MDH.

Lire aussi :Contribution de solidarité : les syndicats dénoncent une mesure « improvisée »

Contribution professionnelle unique

À partir du 1er janvier 2021, les commerçants, les artisans et les autres professionnels qui payaient jusque-là un forfait en guise d’impôt sur leur activité auront droit à un système fiscal plus simplifié qui leur permet en plus d’adhérer au régime de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) : la contribution professionnelle unique (CPU). Cette disposition facilitera les relations de plus de 500.000 professionnels à revenus modestes inscrits actuellement dans le régime forfaitaire avec l’administration, tout en leur assurant l’accès à la couverture maladie. La CPU est une sorte d’impôt unique réunissant tous les impôts et taxes qui étaient payés jusque-là par lesdits professionnels, dont le taux sera de 10%. De plus, dans le cadre du chantier de la généralisation de la couverture sociale, les auto-entrepreneurs pourront également, à partir de janvier 2021,à travers une contribution complémentaire bénéficier de tous les services de l’assurance maladie de base. À l’instar des contribuables de la CPU, c’est à travers une contribution complémentaire que ces derniers pourront profiter de l’AMO.

Réduction des droits d’enregistrement

Étant l’un des secteurs les plus touchés par la crise sanitaire actuelle, l’immobilier n’a pas été oublié par laLF 2021. Conformément à la nouvelleloi de finances, les acquéreurs de logements vont bénéficier d’une réduction des droits d’enregistrement, «avec une extension aux biens atteignant une valeur de 4 MDH au lieu de 2,5MDH prévu initialement», et ce jusqu’au 30 juin 2021. Cette facilité a été mise en place afin de favoriser la relance du secteur et motiver l’acte d’achat. En outre, les droits d’enregistrement sur les augmentations de capital par apports en nature ont été également réduits de 1% à 0,5%.Aussi, les droits d’enregistrement sur les obligations, reconnaissances de dettes et cessions de créances ont été supprimés.

Relance du marché de l’emploi

Parmi les priorités du gouvernement en cette conjoncture exceptionnelle, figurentla relance du marché de l’emploi etla diminution dutaux de chômage. Ainsi, il a été décidé d’exempter de l’IR pendant 36 mois toute nouvelle recrue âgée de moins de 35 ans, disposant d’un contratde travail à durée indéterminée(CDI). Cette exonération bénéficiera aussi aux salariés qui ont perdu leur emploi entre le 1er mars et le 30 septembre 2020,en raison des conséquences de la crise du Covid-19, mais seulement pour une durée de 12 mois, afin d’encourager leur recrutement et leur réinsertion dans le marché dutravail. Cet avantage est plafonné à un salaire mensuel de 10.000 dirhams.

Droits de douane

Par ailleurs, la LF 2021 prévoit plusieursaugmentations des droits d’importation. Ces dernières seront appliquées à diverses catégories de produits afin de consolider l’industrie locale, protéger la production nationale et promouvoir le « made in Morocco ». Ainsi, les droits de douane des tissus d’ameublement et du chocolatvont passer de 17,5 à 40%, tandis que ceux des parapluies, ombrelles et parasols augmenteront de 2,5 à 40% et ceuxdesétoffes de bonneterie passeront de 10 à 40%.

Tabac et alcool

Enfin, lanouvelle loi de finances a mis à jour la réglementation du tabac brut et manufacturé au Maroc, de sorte à intégrer le tabac chauffé, qui était jusque-là méconnu du marché marocain,en lui consacrant un régime fiscal spécifique. De plus, la LF2021a fixéla taxe intérieure de consommation (TIC) applicable aux tabacs manufacturés à 1.500 dirhams pour 1.000 grammes (1kg). S’agissant desboissons alcoolisées, elles devraient désormais coûter plus cher, leurTICayant été revueà la hausse parl’exécutif. L’hectolitre pour les vins passe ainsi de 800 à 900 dirhams, celui desbières passe de 1.000 à 1.200 dirhams etcelui les bières sans alcool passe de 550 à 600 dirhams. Pour les alcools éthyliques destinés à la préparation ou contenus dans les eaux-de-vie, liqueurs, apéritifs, vermouths, fruits conservés à l’alcool, vins de liqueur, mistelles, confiseries à l’alcool et autre spiritueux, ils passeront de 15.000 à 16.000 par hectolitre.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Maroc-Afrique : les volumes d’échanges commerciaux en hausse de 45%

Afrique, Économie, Économie - Le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et les autres pays africains est passé de 36 milliards de dirhams (MMDH) en 2013 à 52,7 MMDH en 2023

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

Mobilisation foncière : un moteur pour l’investissement au Maroc

Économie - Nadia Fettah a annoncé que près de 18.000 hectares de foncier public ont été mobilisés en 2024 pour soutenir des projets d’investissement.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Le Maroc se dote d’un cadre juridique pour les crypto-actifs

Économie - Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), a annoncé que le cadre juridique régissant les crypto-actifs au Maroc est en phase d’adoption.

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

Trelleborg renforce sa présence au Maroc avec une nouvelle usine

Économie - La société suédoise Trelleborg, leader mondial des solutions polymères, a lancé la construction de sa nouvelle usine à Midparc.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Bank Al Maghrib : réduction du taux directeur à 2,5%

Économie - Le Conseil de Bank Al Maghrib (BAM) a annoncé, lors de sa dernière réunion trimestrielle, une baisse de son taux directeur de 25 points de base.

Rédaction LeBrief - 17 décembre 2024

Cryptomonnaies : le Maroc se prépare à encadrer le marché

Économie - Les autorités financières nationales ont décidé de passer de l’interdiction pure à la régulation de la cryptomonnaie.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Attijariwafa bank : visa de l’AMMC pour l’émission d’un emprunt obligataire subordonné de 1,5 MMDH

Économie - L'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a annoncé avoir visé, vendredi dernier, un prospectus relatif à l'émission d'un emprunt obligataire subordonné d'un montant global maximal de 1,5 MMDH.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Entrepreneuriat : plus de 68.000 entreprises créées en 2024

Économie - Selon les derniers chiffres dévoilés par l’OMPIC, 68.263 entreprises ont vu le jour au Maroc au cours des 9 premiers mois de 2024.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024
Voir plus

L’ONMT s’allie à Norwegian pour relier Tanger à Copenhague

Économie - L’ONMT a signé un partenariat avec la compagnie aérienne Norwegian pour lancer une liaison aérienne directe.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

PLF 2025 : un budget citoyen pour tous

Économie - Le budget citoyen détaille les notions liées au budget de l’État ainsi que les étapes de préparation et d’approbation du PLF

Ilyasse Rhamir - 26 novembre 2024

Entrepreneuriat : plus de 68.000 entreprises créées en 2024

Économie - Selon les derniers chiffres dévoilés par l’OMPIC, 68.263 entreprises ont vu le jour au Maroc au cours des 9 premiers mois de 2024.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Agadir : entre tourisme et défis climatiques

Économie - Agadir est devenue en quelques années un havre de paix pour des milliers de retraités français. Cependant, cette douceur de vivre s’accompagne de défis environnementaux et sociaux, notamment la crise de l’eau.

Ilyasse Rhamir - 29 novembre 2024

Gouvernement-syndicats : réforme fiscale et hausse des salaires

Économie - L'accord du gouvernement lors de la session d'avril 2024 du dialogue social central marque une avancée pour les revenus des salariés au Maroc.

Chaima Aberni - 6 mai 2024

AIF 2024 : signature de trois accords entre le Maroc et la BAD

Économie -Le gouvernement marocain a procédé à la signature de trois accords de financement avec la Banque africaine de développement (BAD).

Mbaye Gueye - 5 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire