Accueil / Société

Réforme de l’Éducation : le frein budgétaire

Temps de lecture

Saïd Amzazi a fait ce lundi le point sur l’application de la loi n° 51.17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique au cours de l’année académique précédente. Le ministre de l’Éducation nationale a souligné que plusieurs avancées ont été réalisées vers la généralisation de l’éducation et la garantie de l’équité aux niveaux territorial et social. Cependant, il a avancé que le budget alloué à ce secteur ne permet pas d’effectuer les réformes dont il a besoin, soulignant que des mécanismes de financements innovants s’imposent, notamment l’implication des collectivités territoriales.

Saïd Amzazi a fait le point sur l’année académique précédente. Ce lundi 7 décembre, le ministre de l’Éducation nationale a passé en revue à la Chambre des représentants les derniersrésultats de l’application de la loi n° 51.17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique. Il aainsidéclaré que le Maroc a réalisé plusieurs avancées vers la généralisation de l’éducation et la garantie de l’équité aux niveaux territorial et social. Soulignant que le taux d’inscription enpréscolaire est de 72,5%, il a indiqué que le programme de la loi précitée a pour objectif d’améliorer l’enseignement préscolaire en accélérant sa généralisation et en améliorant sa qualité. Amzazi a avancé aussi que son ministère a élargi l’offre éducative, professionnelle et universitaire en réponse à la demande croissante de scolarisation et d’accès aux universités et aux instituts de formation. C’est dans ce sens qu’un total de 179 nouvelles installations scolaires ont été créées pour la rentrée scolaire 2020-2021, dont 110 dans les zones rurales avec 15 nouvelles écoles communautaires. De plus, 11 nouveaux internats ont été créés, dont 90% dans les zones rurales.

Le ministre a également informé les députés que 13 nouveaux établissements de formation professionnelle ont ouvert en 2019-2020. Et, il s’est dit engagé à renforcer le système de formation professionnelle avec 17 établissements supplémentaires et huit internats. Pour ce qui est de la gestion des ressources humaines, poursuit-il, cette dernière sera consolidée par le recrutement de 15.000 universitaires de haut niveau afin d’atteindre un total de 100.000 cadres. Saïd Amzazi a en outre assuré que son département travaille sur la mise en œuvre des axes de la nouvelle feuille de route pour le développement de la formation professionnelle. Selon lui, ce projet vise à «promouvoir un saut qualitatif dans ce domaine, notamment par la création de Cités des Métiers et des Compétences avec l’ouverture des premiers sites en septembre 2021».

Financement des réformes éducatives

Selon le ministre, bien que la loi n° 51.17 ait contribué à l’amélioration du secteur, plusieurs autres amendements sont de mise. «Nous continuons de payer les erreurs du passé : il nous faut aujourd’hui reconnaître en toute humilité qu’il n’y a pas eu, dans notre pays, d’accumulation de capital humain, et un Marocain sur trois demeure analphabète à l’heure du numérique et de la 4e révolution industrielle», a-t-il déploré. Ce constat, il l’a souligné lors de son intervention le 5 décembreà un webinaire organisé conjointement par la Trésorerie générale du Royaume (TGR) et l’Association pour la Fondation Internationale de Finances publiques (Fondafip), avec le soutien de la revue française de finances publiques (RFFP).

Pour Amzazi, afin de venir à bout des problèmes de l’Éducation nationale et pour réformer l’enseignement, il est désormais impératif de diversifier les sources de financement du secteur. Il estime que malgré le fait que le budget alloué à ce département représente 22% du budget général de l’État, soit 7% du PIB (72 milliards de dirhams), il ne pourra pas supporter le poids financier des réformes nécessaires, «surtout que les dispositions de la loi-cadre de l’éducation nécessitent un budget supplémentaire estimé à 10 MMDH chaque année». En outre, en réponse à ceux qui accusent son département d’être « budgétivore », le responsable a tenu à préciser que plus de 89% du montant dédié à ce dernier est consacré à la masse salariale et aux dépenses du personnel. Tandis que moins de 11% sont destinés au fonctionnement des établissements, à l’appui social et aux investissements.

Lire aussi :Financement du système éducatif : les ménages marocains assurent le double de la moyenne OCDE

Enfin, Amzazi estime qu’il est temps de mettre en place des financements innovants afin d’alléger la pression non seulement sur le budget de l’État, mais aussi sur les ménages. Ces derniers, explique-t-il, contribuent à hauteur de 30% dans le financement de l’enseignement, soit presque le double de la moyenne enregistrée dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques(16%). Pour le ministre, il faut consolider le rôle des collectivités territoriales dans le financement et la gestion du secteurde l’enseignement, à l’instar de nombre de pays, pour combler le manque à gagner. Il a précisé à cet égard que la moyenne OCDE de contribution de ces collectivités au financement de l’éducation est de 66%. Ainsi, une partie de la responsabilité du financement, de la réalisation des constructions et de leur maintenance, ou encore la rémunération du personnel non enseignant, devrait, selon le ministre, revenir aux élus locaux.

Dernier articles
Les articles les plus lu

DGSN : numérisation des démarches administratives

Société - La DGSN introduit le portail interactif E-Police. Ce projet centralise une variété de services administratifs dans un espace numérique conçu pour tous les citoyens marocains.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Nouvelle liaison directe entre Fès et Milan-Bergame

Société - Lancement de sa nouvelle liaison directe entre Fès, capitale spirituelle du Maroc et Milan-Bergame, en Italie.

Rédaction LeBrief - 18 décembre 2024

Santé mentale au Maroc : briser les tabous, réformer le système

Société - Au Maroc, la santé mentale demeure un domaine préoccupant, longtemps négligé dans les politiques publiques.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Casablanca : accident mortel dans une station de tramway

Société - Casablanca a été le théâtre d’un accident tragique impliquant un poids lourd et une station de tramway.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

RGPH 2024 : vieillissement de la population, urbanisation et défis économiques

Société - Les résultats du dernier RGPH 2024 révèlent des changements profonds dans la structure démographique et socioéconomique du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Les ministres arabes de l’Habitat unis pour un développement urbain durable à Alger

Afrique, Diplomatie, Société - Hicham Airoud, directeur de l’Habitat et de la Promotion immobilière, a dirigé la délégation marocaine à la 41e session du Conseil des ministres arabes de l'Habitat et de l'Urbanisme à Alger.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Le CSPJ rappelle ces magistrats à l’ordre

Société - Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) démontre une volonté affirmée d’instaurer une gouvernance plus intègre.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Travaux imprévus à Maarif, circulation paralysée, la goutte de trop

Société - Les Casablancais qui empruntent le quartier Maarif sont confrontés à un véritable casse-tête. Des travaux… Encore !

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024
Voir plus

L’immeuble yacoubian

Société - Témoin d'une époque, Alaa El Aswany pose, sans juger, un regard tendre sur des personnages qui se débattent dans le piège d'une société dominée par la corruption politique, la montée de l'islamisme, les inégalités sociales, l'absence de liberté sexuelle et la nostalgie du passé.

Rédaction LeBrief - 21 décembre 2023

Horaires des prières à Rabat

Société - Bienvenue sur notre page consacrée aux horaires de prière à Rabat ! Ici, nous fournirons les heures exactes des prières à Rabat ainsi que d'autres informations utiles.

Rédaction LeBrief - 13 mars 2023

La viande toujours aussi chère sur le marché de gros

Société - La viande bovine est proposée entre 88 et 91 dirhams le kilo, tandis que la viande ovine se situe entre 115 et 120 dirhams le kilo.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Bistouri : du glamour à la dérive

Dossier - Bienvenue dans un Maroc où le bistouri et les seringues sont devenus aussi communs que le brushing.

Sabrina El Faiz - 23 novembre 2024

Saigner pour guérir

Dossier - Rien qu’un rasoir, une pipette et un seau ne peuvent guérir. Car la saignée est réputée pour être «miraculeuse».

Atika Ratim - 14 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire