Accueil / Société

Passeport Covid-19 : ce que l’on sait

Temps de lecture

Évoqué en début de semaine par le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb, le « passeport Covid-19 » serait désormais l’incontournable solution pour la reprise de l’activité aérienne internationale. L’Association internationale du transport aérien (IATA), dont les 290 compagnies membres représentent 80% du trafic aérien mondial, a affirmé que sans ledit passeport, les voyageurs ne pourront pas monter dans les avions. Quel est donc ce « passeport Covid-19 » tant prisé par l’IATA ? Et quels sont ses avantages et ses inconvénients ?

Pour relancer le secteur aérien dans le monde, l’Association internationale du transport aérien (IATA) a proposé la solution du « passeport Covid-19 ». En début de semaine, Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé, a également parlé de cette solution, expliquant que «le passeport immunologique sera obligatoire pour circuler librement dans le monde entier». Le ministre a ainsi souligné que c’est pour cette raison que le Maroc a choisi, dans le cadre de ses perspectives post-coronavirus,des vaccins reconnus par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et qui font partie du programme COVAX. L’objectif étant de permettre aux «Marocains vaccinés de voyager partout dans le monde».Ces derniers serontinscrits sur des listes électroniques et se verront attribuer des QR codes, a ajouté Aït Taleb.

Qu’est-ce que le « passeport sanitaire »?

Selon l’IATA, qui a décidé de lancer très prochainement son « passeport Covid-19 », cette solution «servira de carte d’assurance maladie numérique» et facilitera les déplacements internationaux des voyageurs. Les Inspirations Éco indique ainsi que«les 290 compagnies aériennes membres de cet organisme, dont Royal Air Maroc, et qui représentent 80% du trafic aérien mondial et, donc, des milliards de passagers, exigeront bientôt ce “sésame” de ceux qui désirent emprunter leurs lignes». Le projet de « passeport sanitaire »en question, qui sera sous formed’une application mobile, est un écosystème permettant le partage d’informations avec les autorités sanitaires et les professionnels de santé des différents pays. Cette application, qui portera le nom de IATA Travel Pass, «gérera et vérifiera le flux sécurisé des informations nécessaires sur les tests ou les vaccins entre les gouvernements, les compagnies aériennes, les laboratoires et les voyageurs», explique Alexandre de Juniac, président directeur général de l’IATA. Ce dernier précise que ce «laissez-passer de santé numérique» soutiendra la réouverture en toute sécurité des frontières, tout en garantissant «aux gouvernements des pays d’accueil qu’on ne transporte pas le virus», rapporte La Dêpeche. «À signaler qu’officiellement, cette application n’oblige personne à se faire vacciner», a-t-il souligné.

Avantages et inconvénients du passeport Covid-19

Outre la relance du secteur aérien mondial, dont les transporteurs ont perdu 60% de leur chiffre d’affaires lors de la crise sanitaire selon l’IATA, le passeport Covid-19permettra la reprisede la plupart des voyages internationaux, et ce sans l’obligation de la quarantaine en vigueur. Cette interface, qui pourrait voir le jour d’ici au premier trimestre 2021, représentera une garantie de non-circulation du virus à travers les pays. Cependant, certains médecins estiment qu’il y a un risque que «de faux passeports sanitaires se créentà gauche et à droite» et que l’adoption de cette solution crée «un précédent grave» qui imposera la mise en place de nouveaux passeports sanitaires contre le VIH Sida, le choléra ou contre d’autres épidémies. D’après Les Inspirations Éco, l’autre crainte que suscite ce « laissez-passernumérique »est l’éventuelle apparition de deux catégories de citoyens : les vaccinés et les non-vaccinés. Ces derniers, poursuit la même source, «n’auront plus forcément les mêmes droits et ne se croiseront peut-être plus». «Nous allons avoir des barrières que sont celles du vaccin et il faudra faire avec», lanceun médecin épidémiologiste. Pire encore, déplorent d’autres experts, ce passeport sanitaire pourrait ouvrir la voie à une forme de discrimination au niveau d’autres secteurs, notamment refuser d’embaucher quelqu’un parce qu’il n’est pas vacciné, refuser d’accueillir une personne non vaccinée dans un restaurant ou dans un bâtiment accueillant du public, comme la mairie ou le bureau de poste.

Enfin, il est sûr que le passeport sanitaire est porteur d’espoir non seulement pour les opérateurs des secteurs aérienet touristique, mais également pour les populations qui ont été obligées pendant près d’un an de suspendre tout plan de voyage. Néanmoins, l’application de cette solution doit être très bien étudiée et contrôlée afin d’éviter toute forme de marginalisation et de favoriser l’égalité des chances.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Casablanca : accident mortel dans une station de tramway

Société - Casablanca a été le théâtre d’un accident tragique impliquant un poids lourd et une station de tramway.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

RGPH 2024 : vieillissement de la population, urbanisation et défis économiques

Société - Les résultats du dernier RGPH 2024 révèlent des changements profonds dans la structure démographique et socioéconomique du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Les ministres arabes de l’Habitat unis pour un développement urbain durable à Alger

Afrique, Diplomatie, Société - Hicham Airoud, directeur de l’Habitat et de la Promotion immobilière, a dirigé la délégation marocaine à la 41e session du Conseil des ministres arabes de l'Habitat et de l'Urbanisme à Alger.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Le CSPJ rappelle ces magistrats à l’ordre

Société - Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) démontre une volonté affirmée d’instaurer une gouvernance plus intègre.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Travaux imprévus à Maarif, circulation paralysée, la goutte de trop

Société - Les Casablancais qui empruntent le quartier Maarif sont confrontés à un véritable casse-tête. Des travaux… Encore !

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Peines alternatives : vers une justice plus humaine

Société - La justice marocaine franchit un cap avec l’entrée en vigueur de la loi sur les peines alternatives, un texte ambitieux visant à moderniser le système judiciaire.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Arts et métiers : une ambition maroco-française au service de l’innovation industrielle

Société - Le 5ᵉ CA de l’école Arts et Métiers, campus de Rabat, s’est tenu le 16 décembre 2024 sous la présidence de Ryad Mezzour.

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Enseignement : des réformes urgentes face à un système en crise

Société - Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un état des lieux préoccupant du secteur de l’enseignement au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024
Voir plus

Santé mentale au Maroc : briser les tabous, réformer le système

Société - Au Maroc, la santé mentale demeure un domaine préoccupant, longtemps négligé dans les politiques publiques.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Urgence écologique : sauvetage de la forêt de Bouskoura

Société - L’ANEF a lancé un programme d’urgence pour 2025-2026 visant à préserver la forêt urbaine de Bouskoura, un espace vital pour la métropole de Casablanca.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Lutte contre la cyberviolence : le Maroc en première ligne

Société - La cyberviolence, dissimulée et dévastatrice, est devenue un enjeu majeur pour les autorités marocaines.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire