Accueil / Économie

La hausse des droits de douane préoccupe les commerçants

Temps de lecture

La hausse des droits de douane sur les marchandises importées de pays non-signataires d’accord de libre-échange avec le Maroc a eu un impact considérable sur plusieurs commerçants marocains. Les professionnels du secteur du commerce soulignent que la hausse des droits de douane de 25% à 40% en moins d’un an met en danger près de 15% des emplois dans le secteur, soit au moins 225.000 personnes.

S’il y a un sujet qui préoccupe les importateurs marocains ces derniers temps, c’est bien la hausse des droits de douane sur les marchandises importées de pays non-signataires d’accord de libre-échange avec le Maroc. En effet, ce taux est passé de 25% à 40% en moins d’un an. En vertu de la dernière loi de finances rectificative, le gouvernement avait sorti la carte de la protection et l’encouragement du produit national pour faire passer cette mesure. Six mois après, ce taux est reconduit pour le projet de loi de finances 2021 (PLF 2021).

Danger de pertes d’emploi

Si le commerçant achète plus cher, il doit revendre encore plus cher. Cependant, ni son pouvoir d’achat ni celui du consommateur ne lui permettront de tenir son business dans ces conditions difficiles. D’après les premières estimations des associations représentatives du secteur, les pertes d’emploi dues à cette baisse d’activité pourraient atteindre 15%, soit au moins 225.000 personnes menacées de chômage.

«Pour soutenir cette augmentation massive des droits de douane, la grande majorité des commerçants ont été contraints d’appliquer une hausse du prix de vente aux consommateurs marocains. De ce fait, ils se trouvent exposés malheureusement à une plus grande vulnérabilité, puisque ce sont eux qui en font les frais. Leur pouvoir d’achat en est gravement affecté par la crise économique sans précédent que traverse notre pays», déclare Safaa Fikry, secrétaire générale de la Fédération marocaine des réseaux commerciaux (FMRC) à Hespress FR. La CGEM qui recevra le ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, Mohamed Benchaâboun, dans les prochains jours met ce sujet au-devant des dossiers à aborder.

Interviewé par Les Inspirations Éco, Chakib El Alj, président de la CGEM, souligne que toute hausse des droits de douane doit se faire «en évitant d’affecter le pouvoir d’achat qui constitue un facteur de migration vers le secteur informel au détriment de la production interne». Et d’ajouter que cette hausse «devrait se faire en concertation avec les fédérations sectorielles pour définir une liste des produits à taxer».

Les fabricants des produits de polyester déboutés

À la demande d’un groupe parlementaire de la majorité, l’augmentation des droits de douane (de 2,5% à 17,5%), qui devait être appliquée sur l’importation du produit fini de polyester discontinu destiné au rembourrage, a été abrogée, rapporte L’Économiste.

Fatima-Zohra Alaoui, directrice générale de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (Amith), avait souligné que «l’argument qui recommande d’augmenter les droits de douane à 17,5% pour encourager la production locale ne tient pas étant donné que 80 à 85% des besoins en fibres polyester portent sur la fibre vierge et semi-vierge qui n’est pas produite localement». Elle avait également souligné que si cette mesure venait à être adoptée «elle porterait un coup dur à toute la filière textile de maison, qui compte plus de 150 entreprises, et qui utilise majoritairement de la fibre vierge et semi-vierge pour le rembourrage».

Les producteurs locaux recommandent pour leur part de revoir cet amendement et passer le taux des droits d’importation de 2,5% à 30%, pour la fibre de polyester discontinue destinée au rembourrage. Ils estiment également «qu’àl’instar du secteur du textile, l’industrie du polyester mérite une attention particulière de la part de l’État pour être compétitive face à la concurrence étrangère, notamment asiatique (Chine, Indonésie, Inde)», rapporte Eco actu.

Rappelons que le potentiel du marché de la fibre en polyester est estimé à trois milliards de dirhams de chiffre d’affaires, soit six fois la valeur des intrants (500 millions de dirhams).

Dernier articles
Les articles les plus lu

Renforcement du partenariat économique entre le Maroc et la Zambie

Afrique, Diplomatie, Économie - Le Maroc et la Zambie ont décidé de consolider leur coopération économique à travers la première session de la Commission mixte de coopération (CMC), tenue à Laâyoune.

Mbaye Gueye - 13 décembre 2024

Mobilité durable : le Maroc, leader africain au Green Impact Expo 2025

Économie - Le Maroc réaffirme son leadership en matière de lutte contre le changement climatique en organisant un événement d'envergure qui redéfinira les enjeux de la mobilité durable au niveau régional.

Farah Nadifi - 13 décembre 2024

Marsa Maroc et la BERD signent un accord de financement de 690 MDH

Économie -  La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a conclu avec Marsa Maroc un accord de financement de 690 MDH.

Mbaye Gueye - 13 décembre 2024

Production industrielle, énergétique et minière, qu’en est-il ?

Économie - Penchons-nous sur la dernière note diffusée par le HCP, relative à l’indice de la production industrielle, énergétique et minière.

Sabrina El Faiz - 13 décembre 2024

Les lauréats de l’élection du Service client de l’année Maroc 2024 dévoilés

Économie - La huitième édition de l’Élection du service client de l’année Maroc a révélé ses lauréats lors d’une cérémonie à Casablanca, en présence de Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce.

Farah Nadifi - 13 décembre 2024

3e Rail Industry Summit : le Maroc au cœur de l’innovation ferroviaire

Économie - Cet événement a réuni plus de 700 participants et 200 entreprises, issues de 14 pays, autour de l’industrie ferroviaire.

Rédaction LeBrief - 13 décembre 2024

La DTFE place 8,8 MMDH d’excédents de trésorerie

Économie- La direction du Trésor et des Finances extérieures (DTFE) a effectué trois placements d’excédents de trésorerie pour un total de 8,8 MMDH.

Mbaye Gueye - 13 décembre 2024

Lancement des concertations pour définir la feuille de route du commerce extérieur 2025-2026

Économie - Le siège de la Wilaya de la région Rabat-Salé-Kénitra a accueilli, jeudi, une réunion de concertation régionale sur l'élaboration de la feuille de route pour le commerce extérieur du Maroc pour la période 2025-2026.

Farah Nadifi - 13 décembre 2024
Voir plus

5G au Maroc : un défi technologique avant le Mondial 2030

Économie - À l’approche du Mondial 2030, le Maroc aspire à intégrer pleinement la 5G dans son paysage technologique.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

PLF 2025 : un budget tourné vers l’avenir social et économique

Économie - Le PLF 2025 a été adopté vendredi par la Chambre des représentants avec 171 voix en faveur, 56 contre et une abstention.

Ilyasse Rhamir - 15 novembre 2024

Chambre des conseillers : la première partie du PLF-2025 a été adoptée à la majorité

Économie - La Chambre des conseillers a adopté à la majorité la première partie du Projet de loi de finances (PLF) pour l'exercice 2025.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Économie nationale en 2023 : quelles perspectives de reprise ?

Économie - Quelles sont donc les perspectives de reprise de l'économie nationale dans un contexte d'incertitudes ?

Manal Ben El Hantati - 23 janvier 2023

Hydrogène vert : le Maroc s’engage dans la transition énergétique

Économie - Nizar Baraka a souligné le potentiel du secteur portuaire dans la transition vers des alternatives utilisant l'hydrogène vert.

Chaima Aberni - 15 janvier 2024

Adoption de la 1ère partie du PLF 2025 par la Chambre des conseillers

Économie - La Chambre des conseillers a adopté, à la majorité, la 1ère partie du PLF 2025 lors d'une séance plénière tenue le 5 décembre 2024, en présence de Fouzi Lekjaa.

Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire