Pour reconstruire son économie après son indépendance, le Maroc a dû adopter plusieurs approches et mettre en place divers programmes pour pallier les différentes lacunes auxquelles il était confronté à l’époque. Le pays, nouvellement libre de son colonisateur, s’était ainsi retrouvé confronté à l’absence d’une industrie de base, à la faiblesse de ses investissements, au chômage et au manque de cadres et de main-d’œuvre qualifiée. L’État a par la suite décidé d’intervenir en adoptant une série de mesures inscrites dans le cadre de plusieurs plans, et ce dès 1958.
Les plans successifs du Maroc
De 1958 à 1959, le Royaume a adopté un plan biennal, considéré comme une base assurant la transition vers un autre plan : le plan quinquennal 1960-1964. Ce dernier fixait trois objectifs fondamentaux, à savoir l’industrialisation, ledéveloppement du secteur agricole etla formation des cadres. Ce programme traduisait la poursuite des efforts de réaménagement de l’économie marocaine sur la base de deux idées maîtresses : raffermir l’indépendance économique du Maroc et promouvoir son développement ; remettre en mouvement une économie qui a tendance à se maintenir dans une certaine stagnation.
Le plan triennal 1965-1967 a été validé par la suite pour favoriser lacroissance du secteur agricole jugé prioritaire (politique des barrages),développer des industries légères exportatrices,développerle tourisme et assurer laformation de davantage decadres. Ce plan n’a toutefois pas abouti, car il s’est achevé par une dette extérieure lourde et une structure agraire stagnante.
Le pays a mis ensuite en œuvred’autres plans quinquennaux (1968-1972 et 1973-1977). Celuiqui a couvert la période 1973-1977 a été qualifié de «plan de développement économique et social», et avait pour objectif d’accélérer la croissance du Maroc de 7,5% par an etd’accroitre ses investissements de 18% par an. Cependant, les objectifs de ce plan n’ont pas été réalisés, notamment en raison de la chute du prix des phosphates sur le marché mondial, qui a d’ailleurs affecté profondément l’économie nationale.
Le Royaume a poursuivi ses efforts de reconstruction économique, et a ainsi acté le plan triennal 1978-1980. Ce programme cherchait à réduire les importations par l’interdiction de l’importation des produits susceptibles d’être fabriqués localement, à améliorerles équilibres fondamentaux internes et externes, età poursuivreune politique sociale et d’aménagement du territoire en faveur d’une répartition équitable des bénéfices de la croissance.
Puis, entre 1981 et 1985, c’est un plan quinquennal de relance économique et sociale qui a été adopté par le pays. Parmi ses objectifs, il y avaitla consolidation de la défense de l’intégrité territoriale et la relance de l’activité économique, et ceparla mobilisation de l’épargne privée,l’augmentation des investissements,l’amélioration de l’équilibre extérieur en augmentant les exportations, lalutte contre le chômage etla réforme fiscale. Le plan d’orientation 1988-1992 a, quant à lui, dressé les bases dela stratégie de développement en s’articulant autour de lalibéralisation de l’économie, le désengagement de l’État et la privatisation.
Avec le lancement de son processus de libéralisation, le Maroc a abandonné la planification de son activité économique entre 1992 et 1996. Mais l’apparition de quelques contraintes socio-économiques a poussé les autorités publiques à élaborer un plan quinquennal 1996-2000. Ce programme qui visait la promotion du secteur privé,le maintien des équilibres fondamentaux,le développement des exportations etle développement du monde rural, n’a toutefois pas vu le jour. Pour cause : l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement d’alternance et la régionalisation.
Le Maroc post-libéralisation
Afin de renforcer la libéralisation des échanges extérieurs, d’optimiser l’intégration de l’économie marocaine dans l’économie mondiale et consolider le système commercial multilatéral, le Maroc a adopté depuis les années 80 une politique d’ouverture économique et financière. Pour ce faire, il a simplifié les procédures du commerce extérieur, réduit la protection tarifaire, éliminé les mesures non tarifaires, amélioré le climat des affaires et des investissements et élargit ses relations économiques et commerciales. Cette ouverture s’est d’ailleurs traduite parla signature de différents accords de libre-échange avec les États-Unis, l’Union européenne, la Turquie, les pays membres de la Ligue arabe (dans le cadre de la Grande Zone de Libre-Échange arabe), et les pays arabes méditerranéens dans le cadre de l’ALEPAM (Accord d’Agadir).
De plus, grâce à la mise en place de nouvelles politiques sectorielles basées sur l’avantage comparatif de l’économie marocaine (Plan Émergence Industrielle, Vision 2010 puis 2020 pour le tourisme, Vision 2015 pour l’artisanat, Plan Rawaj pour le commerce, Plan Maroc Vert pour l’agriculture, Plan Halieutis pour la pêche…), le pays a pu assurer une croissance soutenue et durable pendant plusieurs années.
Enfin, aujourd’hui, bien que le Maroc, comme le reste du monde, est confronté à une récession en raison de la pandémie du nouveau coronavirus et de ses répercussions, tout porte à croire qu’il remontera éventuellement cette pente. Certes, les séquelles ne seront pas des moindres, mais le Royaume a prouvé de par sa persévérance et sa résilience au fil des années qu’ilsaura relever ce nouveau défi et protéger les intérêts de ses citoyens.
La loi sur la marocanisation Dans le cadre du plan quinquennal 1973-1977, le Maroc a adopté le système de la marocanisation. Ce système était orienté vers une croissance plus soutenue et une plus grande justice sociale, et ce en instaurant des mesures d’accompagnement telles que la «marocanisation» du commerce et de l’industrie, la récupération des terres étrangères et la refonte du code des investissements. Cette démarche prévoyait aussi, et surtout, la stimulation du développement de l’industrie. Ainsi, l’État a procédé à la marocanisation de Lafarge-Maroc, de la Société marocaine des Etablissements J.J.Carnaud et Forges de Basse Indre et de la CIFM, tout en élargissant la couverture sociale des salariés par le biais de la CDG. Ce système a cependant montré ses limites tant au niveau de l’industrie que de l’agriculture, le foncier étant toujours l’otage de textes et de pratiques hérités du protectorat, auxquels il faudrait ajouter les fermes et les terres reprises par les notables après la marocanisation des années 70. La loi sur la marocanisation, qui limitait la participation des étrangers au capital des sociétés marocaines,était abolie en septembre 1993 pour promouvoir les investissements. Elle a ainsi laissé place à une nouvelle réglementation bancaire et à un nouveau programme de privatisation.
Sources :Le Monde Diplomatique, L’économie marocaine depuis l’indépendance, La Vie Eco, Ambassade du Royaume du Maroc en France,Aujourd’hui le Marocet La planification au Maroc.
Lancement des concertations pour définir la feuille de route du commerce extérieur 2025-2026
Économie - Le siège de la Wilaya de la région Rabat-Salé-Kénitra a accueilli, jeudi, une réunion de concertation régionale sur l'élaboration de la feuille de route pour le commerce extérieur du Maroc pour la période 2025-2026.
Farah Nadifi - 13 décembre 2024La bourse de Casablanca signe un partenariat avec l’Ethiopian securities exchange
Économie - La bourse de Casablanca et l’Ethiopian securities exchange ont signé un accord de coopération stratégique visant à renforcer leurs liens et à accélérer le développement des marchés des capitaux en Afrique.
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024PWC Maroc dévoile les priorités des directeurs financiers en 2025
Économie - L’étude révèle que pour 2025, le pilotage de la performance va devenir la priorité principale des directions financières, passant de la deuxième à la première place dans leur agenda stratégique.
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024Services marchands non financiers : 48% des patrons anticipent une hausse de l’activité au T4-2024 (HCP)
Économie - Selon le HCP, les chefs d’entreprises du secteur des services marchands non financiers (SMNF) affichent des anticipations pour le quatrième trimestre 2024.
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024HCP : 69% des grossistes prévoient à une stabilité des ventes au T4-2024
Économie - Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), 69% des grossistes prévoient une stabilité, tandis que 25% envisagent une hausse.
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024Lancement de l’opération de recensement général du cheptel national 2024 à Taounate
Économie - L'opération de recensement général du cheptel national 2024 vient d'être lancée avec succès au niveau de la province de Taounate.
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024Mutandis SCA : émission obligatoire ordinaire par placement privé de 300 MDH
Économie - Cette opération a été structurée en deux tranches remboursables par amortissement progressif sur une période de 5 ans.
Mbaye Gueye - 12 décembre 2024Le Maroc, destination préférée des Espagnols pour les voyages en famille
Économie - e Maroc s’est affirmé comme la destination préférée des Espagnols pour les voyages en famille en 2024.
Mbaye Gueye - 11 décembre 2024Banque mondiale : le spectre d’une imminente crise de la dette
Économie - Dans son nouveau rapport sur la dette internationale, la Banque mondiale alerte sur le risque de surendettement des pays pauvres.
Manal Ben El Hantati - 12 décembre 2022Driss Guerraoui primé à Barcelone
Économie - Le professeur Driss Guerraoui, président de l’Université Ouverte de Dakhla, a reçu le Prix international du leadership en intelligence économique pour l’année 2024.
Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024CNT : Hamid Bentahar réélu
Économie - Hamid Bentahar se voit réélu pour un mandat de 3 ans à la tête de la CNT et Othman Ibn Ghazala élu vice-président générale.
Ilyasse Rhamir - 30 septembre 2024Guercif-Nador : une autoroute pour 5,5 MMDH
J.R.Y - 21 mai 2021HCP : la croissance de l’économie nationale devrait augmenter au T1-2023
Économie - Selon les projections du HCP, la croissance de l’économie nationale s’est située à 1,4% au dernier trimestre de 2022.
Rédaction LeBrief - 3 janvier 2023Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri
Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.
Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024