Temps de lecture : 3 minutes

Accueil / Économie / Banques : Comment font-elles tant de bénéfices ?

Banques : Comment font-elles tant de bénéfices ?

Temps de lecture : 3 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 3 minutes

Acteurs clés de l’économie, les banques affichent des résultats robustes malgré la morosité de la conjoncture. Les huit groupes bancaires ont réalisé 13,8 milliards de DH de bénéfices en 2018. Ce résultat tient à une bonne gestion du risque, mais aussi au bon comportement du produit net bancaire (chiffre d’affaires). Pour atténuer l’impact de la baisse des taux d’intérêt sur leurs revenus, elles se rattrapent sur les commissions et selon les années sur les activités de marché. Le recrutement de nouveaux clients et l’élargissement de l’offre permettent d’augmenter les commissions. Les ajustements tarifaires y contribuent aussi. Les hausses de tarifs ont été nettement supérieures à l’inflation.

Temps de lecture : 3 minutes

Les banques continuent d’empiler des milliards de bénéfices. En 2018, les huit groupes bancaires ont dégagé 13,8 milliards de DH de profits. Leurs résultats font parfois grincer les dents. Ils passent mal, à tort ou à raison, lorsqu’ils affichent des progressions totalement déconnectées de la croissance, même s’il n’y a pas de corrélation directe entre les deux. La croissance bien plus dynamique des activités à l’étranger participe pour beaucoup à la croissance des résultats du secteur. Pour arriver à ces résultats, il faut une bonne tenue du produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires), une maîtrise des charges et une bonne gestion du risque.

La marge sur crédit en perte de vitesse

Les banques tirent 2/3 de leurs revenus de l’octroi de crédit. Or, les taux d’intérêt sont sur une tendance baissière depuis quelques années. De quoi mettre la pression sur la marge d’intérêt. Décrocher un crédit immobilier en dessous de 5% est courant aujourd’hui pour les bons dossiers. Les taux se rapprochent davantage de 4% que l’inverse. Malgré un environnement de plus en plus concurrentiel, le socle des revenus des banques résiste pour plusieurs raisons. Le repli des taux affecte la nouvelle production. Rapporté à l’ensemble du stock de crédit, l’effet est contenu. En outre, une grande partie des ressources des banques est composée des dépôts de la clientèle (dont une part significative n’est pas rémunérée).

Trouver d’autres sources de revenus

Les établissements de crédit disposent d’autres leviers pour améliorer leurs revenus en agissant sur les autres sources notamment les commissions et les activités de marché. Là aussi, le résultat des activités de marché est volatil parce qu’il dépend de la santé des marchés. Les banques effectuent donc un gros travail pour développer les commissions. Cela se traduit par un renforcement de la concurrence pour recruter de nouveaux clients. Le développement de l’offre et l’amélioration de l’équipement des clients permettent d’accroître les commissions. L’évolution des habitudes de consommation fait naître de nouveaux services et donc des revenus supplémentaires pour les banques. Les commissions prélevées sur l’usage des moyens de paiement enregistrent de fortes hausses depuis quelques années. Les banques peuvent aussi augmenter leurs tarifs pour y arriver. Ces dernières années, les hausses des tarifs bancaires ont été nettement supérieures à l’inflation. Pour bon nombre de clients, il est difficile de déterminer ce que leur coûte leur banque chaque année alors qu’elles sont tenues de transmettre au moins une fois par an un récapitulatif des tarifs. Tout le monde ne se soumet pas à cette obligation. Les marges de progrès en matière de transparence sont immenses.

Nouveaux venus dans le paysage, les banques participatives offrent une alternative aux clients qui ne se retrouvent pas dans l’offre des banques conventionnelles. Malgré l’absence de takaful (assurance islamique), il y a un intérêt certain pour les produits islamiques. En mars sur un an, l’encours des crédits a été multiplié par 9 à 5,7 milliards de DH.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 3 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité

Et sur nos réseaux sociaux :

Hydrocarbures : capacité, coûts et concurrence au premier trimestre 2024

Le Conseil de la concurrence a publié son rapport trimestriel de l’année, focalisé sur l’activité des neuf sociétés pétrolières engagées dan…

Tomates : pertes sèches liées à la Tuta Absoluta

Les producteurs de tomates font face à une situation pour le moins inconfortable avec la Tuta Absoluta. Celle-ci ravage les récoltes des cul…

Les économistes istiqlaliens dévoilent une stratégie pour booster le marché du travail

Dans un élan de renouveau socio-économique, l'Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) a mis en avant un ambitieux plan pour revitaliser …

Cannabis légal : le Maroc veut tirer parti d’un potentiel énorme

Le Maroc se positionne résolument sur le marché du cannabis médical, avec l'ambition de devenir un acteur clé en Europe. Cette nouvelle indu…

Prix des fruits : l’été de toutes les hausses

En faisant leurs courses, les Marocains ont forcément remarqué une augmentation des prix des fruits. Ceux-ci ont bondi, ne laissant pas d'au…

Tourisme : la saison estivale s’annonce au beau fixe

Après un printemps dynamique, les prévisions pour la saison estivale sont extrêmement prometteuses. Tous les indicateurs sont au vert et les…

Export : l’Espagne cherche-t-elle à remplacer le Maroc ?

La campagne d’export des pastèques et melons vers l’Espagne n’est pas au beau fixe. Pourtant, en cette saison d’été, l’on aurait pu croire à…

Taux directeur, circulation du cash, crowdfunding … l’analyse du Pr Nabil Adel

Pour commenter ces développements, nous avons interviewé le Pr Nabil Adel, enseignant-chercheur en économie, qui a partagé ses réflexions su…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire