Les banques continuent d’empiler des milliards de bénéfices. En 2018, les huit groupes bancaires ont dégagé 13,8 milliards de DH de profits. Leurs résultats font parfois grincer les dents. Ils passent mal, à tort ou à raison, lorsqu’ils affichent des progressions totalement déconnectées de la croissance, même s’il n’y a pas de corrélation directe entre les deux. La croissance bien plus dynamique des activités à l’étranger participe pour beaucoup à la croissance des résultats du secteur. Pour arriver à ces résultats, il faut une bonne tenue du produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires), une maîtrise des charges et une bonne gestion du risque.
La marge sur crédit en perte de vitesse
Les banques tirent 2/3 de leurs revenus de l’octroi de crédit. Or, les taux d’intérêt sont sur une tendance baissière depuis quelques années. De quoi mettre la pression sur la marge d’intérêt. Décrocher un crédit immobilier en dessous de 5% est courant aujourd’hui pour les bons dossiers. Les taux se rapprochent davantage de 4% que l’inverse. Malgré un environnement de plus en plus concurrentiel, le socle des revenus des banques résiste pour plusieurs raisons. Le repli des taux affecte la nouvelle production. Rapporté à l’ensemble du stock de crédit, l’effet est contenu. En outre, une grande partie des ressources des banques est composée des dépôts de la clientèle (dont une part significative n’est pas rémunérée).
Trouver d’autres sources de revenus
Les établissements de crédit disposent d’autres leviers pour améliorer leurs revenus en agissant sur les autres sources notamment les commissions et les activités de marché. Là aussi, le résultat des activités de marché est volatil parce qu’il dépend de la santé des marchés. Les banques effectuent donc un gros travail pour développer les commissions. Cela se traduit par un renforcement de la concurrence pour recruter de nouveaux clients. Le développement de l’offre et l’amélioration de l’équipement des clients permettent d’accroître les commissions. L’évolution des habitudes de consommation fait naître de nouveaux services et donc des revenus supplémentaires pour les banques. Les commissions prélevées sur l’usage des moyens de paiement enregistrent de fortes hausses depuis quelques années. Les banques peuvent aussi augmenter leurs tarifs pour y arriver. Ces dernières années, les hausses des tarifs bancaires ont été nettement supérieures à l’inflation. Pour bon nombre de clients, il est difficile de déterminer ce que leur coûte leur banque chaque année alors qu’elles sont tenues de transmettre au moins une fois par an un récapitulatif des tarifs. Tout le monde ne se soumet pas à cette obligation. Les marges de progrès en matière de transparence sont immenses.
Nouveaux venus dans le paysage, les banques participatives offrent une alternative aux clients qui ne se retrouvent pas dans l’offre des banques conventionnelles. Malgré l’absence de takaful (assurance islamique), il y a un intérêt certain pour les produits islamiques. En mars sur un an, l’encours des crédits a été multiplié par 9 à 5,7 milliards de DH.
Quand la croissance des recettes ne freine pas le déficit
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