Accueil / Économie

Boycott des produits français : un mouvement « plus symbolique qu’économique »

Temps de lecture

Suite à la prise de position du président français Emmanuel Macron en faveur des caricatures insultant le prophète Mohammed et l’Islam, après le meurtre du professeur Samuel Paty qui avait montré ces dessins en classe, un appel au boycott des produits français a été lancé dans plusieurs pays. Cependant, bien que cette démarche revêt un message fort et très symbolique pour les musulmans, son impact est loin d’être significatif pour l’économie de l’Hexagone.

Depuis le dimanche 25 octobre, la France est la cible de plusieurs appels internationaux au boycott. Ces appels, provenant principalement des pays du Maghreb, du Proche et Moyen-Orient. Ilsinterviennent après que le président de la République Emmanuel Macron a défendu les caricatures insultant le prophète Mohammed et l’Islam, lors de l’hommage au professeur Samuel Paty, décapité pour avoir montré ces dessins en classe. Le président français a également lancé que «le droit au blasphème» était un principe cher à son pays, martelant que «l’Islam est en crise». Ainsi, ces propos ont conduit plusieurs pays et dirigeants musulmans, dont le président turc Recep Tayyip Erdogan, à lancer ce mouvement de boycott.

Les effets de cette campagne

Selon Ouest France, les produits français ont été retirés deplusieurs grandes surfaces au Qatar et au Koweït. Le Yémen, la Libye et la Palestine ont également procédé à cette même démarche. De plus, «450 agences de voyages koweïtiennes ont suspendu leurs vols à destination de Paris» ce dimanche 25 octobre. En Jordanie, outre le boycott des produits français, les hashtags #OurProphetisaredline(Le prophète est notre ligne rouge), ou #FranceBoycottsont encore très tendance sur les réseaux sociaux. Cependant, RTL et France 24, estiment que ce mouvement, bien que très fort et symbolique, n’a qu’un impact limité sur l’économie de l’Hexagone. Les médias français expliquent que les pays boycottant la France «ne sont pas des partenaires commerciaux de premier plan». Dans le détail, le Proche et le Moyen-Orient ne représentent que 2,7% des exportations françaises de produits agroalimentaires et 6,1% des parfums et produits de toilette. Franck Riester, ministre chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité, a précisé à RTL que «pour l’instant, le boycott est très circonscrit» et «qu’aucun chiffre ne permet de mesurer ses conséquences économiques». De son côté, Geoffroy Roux de Bézieux, président de l’organisation patronale française Medef, assure à France 24 que cette campagne «n’aura pas beaucoup d’effets». Il a même lancé «un appel aux entreprises [françaises] à résister au chantage et à subir ce boycott».

Si la situation dégénère, elle risque de nuire à la France et à ses partenaires

Adnane Benchekroun, vice-président de l’Alliance des économistes istiqlaliens, a expliqué à Les Inspirations Éco que le boycott des produits français n’a pas encore pris de l’ampleur dans le Royaume, vu que l’appel a été lancé sur Twitter et que les Marocains ne sont pas très actifs sur ce réseau social. Cependant, il estime que «ni le Maroc ni la France n’ont intérêt à ce que les choses dégénèrent, d’autant plus que cette dernière reste un partenaire économique de premier rang pour le royaume, et vice-versa». Le quotidien précise dans ce sens que les échanges commerciaux entre les deux pays sont passés de 56 milliards de dirhams (MMDH) en 2000 à 108,7 MMDH en 2017, soit une croissance de l’ordre de 4,5%, et ce depuis l’entrée en vigueur de l’Accord d’association (en 2000). Tout en rappelant que la France est le premier fournisseur du Maroc et son premier importateur, il exhorte les «hauts responsables français à faire preuve de pédagogie dans leur communication au sujet de l’Islam»,pour éviter que la situation ne s’envenime. «La balle est dans le camp de nos amis français. S’ils communiquent correctement, il n’y aura pas de risque que les choses dégénèrent», conclut-il.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Croissance industrielle globale, stagnation dans certains secteurs

Économie - L’enquête mensuelle de conjoncture industrielle menée par BAM révèle une augmentation de la production dans tous les secteurs.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

« Les réformes fiscales propulseront les recettes fiscales à plus de 329 MMDH en 2025 », Lekjaa

Économie - Les réformes fiscales engagées en 2023 devraient faire passer les recettes fiscales de 201 MMDH en 2021 à plus de 329 MMDH en 2025, soit une hausse de 63%, selon Fouzi Lekjaa.

Rédaction LeBrief - 3 décembre 2024

Un géant de l’automobile chinois investit 1,3 MMDH au Maroc

Économie, Entreprise - Shanghai Auto Parts, fabricant de pièces automobiles, prévoit d’investir 1,3 MMDH dans la création d’une usine au Maroc

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Chambre des conseillers : la première partie du PLF-2025 a été adoptée à la majorité

Économie - La Chambre des conseillers a adopté à la majorité la première partie du Projet de loi de finances (PLF) pour l'exercice 2025.

Mbaye Gueye - 3 décembre 2024

Le petit commerçant domine 80% du marché national du commerce de proximité (Ryad Mezzour)

Économie - Ryad Mezzour; a indiqué que le petit commerçant domine 80% des parts de marché national du commerce de proximité.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Al Barid Bank réalise un PNB de plus de deux milliards de dirhams

Économie - Cette forte progression est due à la performance de ses activités de marché, qui ont enregistré un résultat en hausse de +218,6%.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Chambre des conseillers : plénières mercredi et jeudi pour examiner et voter le PLF 2025

Économie - La Chambre des Conseillers tiendra mercredi et jeudi des séances plénières dédiées à l'examen et au vote du Projet de Loi de Finances (PLF) n°60.24 pour l'exercice budgétaire 2025.

Rédaction LeBrief - 2 décembre 2024

Importations de céréales : les chiffres de 2024

Économie - Entre janvier et novembre 2023 et la même période en 2024, les importations totales de produits ont augmenté de 9 %.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024
Voir plus

TGR : «Il est essentiel d’être agile afin de protéger nos entreprises et nos citoyens», Noureddine Bensouda

Économie - Dans une interview avec LeBrief, Noureddine Bensouda, Trésorier général du Royaume, partage les défis actuels de la TGR.

Sabrina El Faiz - 1 novembre 2024

Rabat : le tourisme en pleine ascension

Économie - Le tourisme à Rabat poursuit sa progression avec une hausse de 4% des nuitées enregistrées dans les EHTC au cours des dix premiers mois de 2024.

Ilyasse Rhamir - 27 décembre 2024

Un budget 2025 ambitieux pour ADM

Économie - Le CA de ADM s'est réuni le 23 décembre 2024 pour approuver un budget de plusieurs milliards pour 2025.

Rédaction LeBrief - 27 décembre 2024

Virement instantané : avantages et mode d’emploi

Économie, Technologie - Décidé par Bank Al-Maghrib, le virement bancaire instantané permet de réaliser des transferts d'argent en temps réel.

Rédaction LeBrief - 1 juin 2023

Tourisme : bilan positif pour l’été 2024, selon Ammor

Économie - La ministre du Tourisme a annoncé une hausse de 20% des arrivées en juillet, totalisant 2,6 millions de visiteurs.

Hajar Toufik - 4 septembre 2024

MAS 2024 : quelles stratégies pour l’aéronautique au Maroc ?

Économie - La 7ème édition du Marrakech Air Show (MAS 2024) s’est ouvert en grande pompe à la Base des Forces Royales Air de Marrakech.

Rédaction LeBrief - 30 octobre 2024

Sidi Ifni et région de Guelmim : quel nouvel élan économique ?

Économie - Sidi Ifni n’a jamais été aussi proche d’une modernité et d’une reconnaissance de son potentiel maritime.

Rédaction LeBrief - 5 novembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire