L’évolution exponentielle de la pandémie du nouveau coronavirus au Maroc devient de plus en plus préoccupante. En effet, au cours de la semaine dernière, le bilan national quotidien s’est élevé des fois à plus de 4.000 infections et plus de 70 morts. Selon Hespress Fr, le Royaume va bientôt atteindre les 200.000 contaminations, notant qu’il compte à ce jour 197.481 cas. Le pays a enregistré ce dimanche 25 octobre 3020 nouveaux porteurs de la Covid-19, faisant grimperle nombre total des cas actifs à 30.985, dont 743 sont dans un état critique et 41intubés. La même source rapporte que désormais le Maroc compte 3.301 morts dus à cette pandémie (+46 le dimanche 25 octobre), 163.195 guérisons (+2.823) et 3.000.136 cas exclus après des tests négatifs au virus (+18.348). Selon le ministère de la Santé, le taux de létalité du pays est de 1,67%,celui des rémissions est de 82,64% tandis que celui de l’occupation des lits hospitaliers est de 15,69%.
Les explications du professeur Heikel
Contacté par la rédaction de Lebrief.ma, le professeur Jaafar Heikel, épidémiologiste et spécialiste des maladies infectieuses, avance que l’augmentation des cas incidents s’explique par le non-respect des dispositifs de préventionsanitaires en vigueur par certains sujets ainsi que par «une proportion de personnes asymptomatiques et symptomatiques suivies à domicile». Ces derniers continuent de sortir normalement, au lieu de se confiner chez eux. Le professeur nous explique aussi que cette recrudescence est «liée au retard de diagnostic et de prise en charge des patients». «Nous observons une arrivée des patients au niveau du système de soins 8 à 10 jours après le début des symptômes. Nous observons également beaucoup d’automédication et donc d’évolution compliquée de la maladie», souligne-t-il. Cependant,il rassure que le taux de létalité est toujours «inférieure à 2% (1,7%), et à Casablanca il est encore plus faible que celuidu niveau national (1,3%)». Pour lui, le défi majeur du Royaume est «d’éviter la propagation du virus chez les populations âgées vulnérables ou porteuses de maladies chroniques, car cela compliquera la situation en termes de cas graves, voire de décès».Ainsi, Jaafar Heikel propose la mise en place d’un«système de soins réactif et résilient avec un parcours de soin coordonné pour la Covid, tout en maintenant une efficience de prise en charge des autres maladies». Et d’ajouter qu’il «faut un partenariat plus optimal entre public et privé et une innovation en matière de financement de la prise en charge de la Covid, particulièrement pour les plus démunis».
Consolidation des mesures restrictives
Par ailleurs,à l’approche de la saison hivernale et afin de faire face à cette recrudescence critique, certaines villes du Royaume ont musclé leurs restrictions. Il s’agit notamment de Casablanca, Mohammedia, Nouaceur, Médiouna, Berrechid et Benslimane, fait savoir Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 26 octobre. Ainsi, poursuit le journal, il a été décidé d’instaurer un couvre-feu pendant un mois de 21h à 6h du matin, «et seules les personnes porteuses d’autorisations exceptionnelles peuvent se déplacer entre les provinces et les préfectures précitées». Les restaurants, les cafés, les magasins et les centres commerciaux descendent désormais leurs rideaux à 20h. La circulation des transports en commun, dont le tramway, a été également suspendue le soir. Et les marchés de proximité fermeront boutique à 15h. De son côté, Les Inspiration Éco indique ce lundi que Said Ahmidouch, le Wali de Casablanca-Settat et gouverneur de la préfecture de Casablanca, a exhorté le samedi 24 octobre les entreprises privées de la région à adopter le télétravail, tout en fournissant à leurs employés les moyens et les outils nécessaires à ce mode de travail.
Enfin, comme le souligne le professeur Jaafar Heikel, «il ne faut pas paniquer, mais il faut rester prudent, respecter les mesures barrières, dépister plus, isoler plus et traiter très tôt». Et, «la communication doit être renforcée, régulière et répétée, car en attendant le vaccin seule la prévention primaire est efficiente», a-t-il conclu.
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