Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH)estime que condamner l’assassin et violeur du petit Adnane Bouchouf à la peine capitalene réglera en rien la problématique du viol ni de la pédophilie au Maroc. Dans un communiqué de presse intitulé “Pour nos enfants”, Amina Bouayach, présidente du CNDH, a livré la position de son instance sur ce dossier tragique, qui est très vite devenu une affaire d’opinion publique, rapporte Les Inspirations Éco. Selon le journal, cette dernière a souligné que le recours à la peine de mort comme sanction dissuasive pour éradiquer le phénomène des violences sexuelles au Maroc n’est pas la solution la plus judicieuse à adopter.Et de déplorer que «l’application de celle-ci ne fera que provoquer le sentiment d’injustice le plus profond et une soif, jamais inassouvie, pour la brutalité et la violence», ajoute Hespress Fr.
Absence d’un cadre juridique défini
De plus, la présidente du CNDH a soutenu que «les dispositions légales afférentes à cette sanction sont ambigües, confuses et non prévisibles, et l’application de la loi, non systématique», notant que ce sont «les lacunes de la législation pénale qui profitent aux criminels». Elle explique «que la loi marocaine ne nomme pas le viol et la pédophilie». «L’article 486 du Code pénal ne définit le viol que dans le cas où “un homme a des relations sexuelles avec une femme contre le gré de celle-ci”», et ne mentionne aucun âge de consentement, avance-t-elle. Pour ce qui est de«l’attentat à la pudeur», terme utilisé dans les cas de viol de mineurs des deux sexes, ou de viol d’un adulte de même sexe, «la loi marocaine ne considère ces deux crimes que comme des “ délits ” lorsqu’ils sont commis sans violence, soit une peine de 2 à 5 ans».Et «le mot violence lui-même n’est pas défini dans la loi», précise Amina Bouayach.
«Une des atteintes les plus graves au Droit à la Vie»
Par ailleurs, pour le CNDH, appliquer la peine de mort dans l’affaire du petit Adnane, qui a choqué les familles marocaines, est un acte inconstitutionnel. L’instance juge que cette sentence est «“l’une des atteintes les plus graves au Droit à la Vie”, un droit“originel, suprême et absolu”. Et cite en exemple le règlement de la Cour Pénale internationale (CPI), “qui traite des crimes les plus graves, les plus odieux et les plus barbares, tels les génocides, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité», et qui ne prévoit pas dans ses statuts la Peine de Mort comme châtiment. Amina Bouayach ajoute que «l’abolition de la peine capitale est un prérequis à l’État de droit, pour une société juste, libre et où la dignité des citoyens est non seulement respectée, mais protégée». Elle souligne de plus que la Constitution marocaine stipule clairement dans l’article 20 que «le droit à la vie est le droit premier de tout être humain». «Non seulement notre Constitution ne prévoit aucune exception au Droit à la vie, mais, en sus, le législateur a l’obligation constitutionnelle de le protéger de toute atteinte ou infraction», insiste-t-elle.
Enfin, la défenseure des droits de l’Homme propose le recours à d’autres «mesures alternatives qui peuvent être formulées par une réforme du Code pénal», notamment «un durcissement des sanctions contre les viols, non seulement des mineurs, mais aussi de toutes les catégories d’âge victimes de violences sexuelles».
E-Blagh : plus de 7.000 signalements traités en 3 mois
Hajar Toufik - 11 octobre 2024Douanes : lutte intensifiée contre le trafic de polyéthylène
Société - La Direction régionale des douanes intensifie sa lutte contre le trafic illégal de polyéthylène dans la région de Casablanca.
Ilyasse Rhamir - 10 octobre 2024Maroc – Tchéquie : l’école d’Ait Ouabidallah réhabilitée
Société - La réhabilitation de l’école du Douar Ait Ouabidallah grâce à un programme d’aide aux projets sociaux initié par la Tchéquie.
Ilyasse Rhamir - 10 octobre 2024IA et médias : nouveaux défis, nouvelles opportunités
Société - On l'attendait. En tant que média et acteur citoyen. Une discussion franche sur IA et médias ! Quel avenir ? Quelles solutions ?
Rédaction LeBrief - 10 octobre 20242M : enquête sur des malversations financières
Société - Des investigations sur des soupçons de malversations et de mauvaise gestion financière au sein de la 2ème chaîne nationale (2M).
Ilyasse Rhamir - 10 octobre 2024Baromètre de confiance : les Marocains méfiants face aux institutions
Société - Les principales conclusions du Baromètre de confiance Edelman 2024, avec un focus spécifique sur le Maroc et l'Afrique.
Sabrina El Faiz - 9 octobre 2024Carburants : nouvelle hausse et défis à venir
Société - Les prix des carburants connaîtront une nouvelle augmentation dès le 1er janvier 2025, avec une hausse d’environ 20 centimes pour le gasoil et 17 centimes pour l’essence.
Ilyasse Rhamir - 31 décembre 2024Le Roi Lion : Beyoncé dévoile un nouveau clip majestueux
Khansaa Bahra - 17 juillet 2019Libertés individuelles : le NON catégorique d’El Otmani
Mohamed Laabi - 4 novembre 2019Le procès du journaliste Omar Radi renvoyé au 27 avril
J.R.Y - 6 avril 2021Il faut sauver le soldat Brahim
Société - Arrêté en avril dernier dans le Donbass par les séparatistes pro-russes, le jeune marocain Brahim Saadoun accusé de “mercenariat”, a été condamné jeudi 9 juin 2022 à la peine capitale.
Atika Ratim - 22 juin 2022Harcèlement sexuel : comprendre l’affaire Jacques Bouthier
Société - Jaques Bouthier, ancien PDG du groupe Assu 2000, est accusé de viol sur mineur, traite des êtres humains et harcèlement sexuel sur des Marocaines. Voici ce que l’on sait sur cette sordide affaire.
Khadija Shaqi - 23 juin 2022Melilia : l’enclave de la mort
Société - "Le Maroc, ce frère qui massacre nos enfants pour les beaux yeux de l'Espagne", a titré l'hebdomadaire sénégalais "Le Témoin". C'est dire la profonde blessure causée par le drame survenu le vendredi 24 juin à Melilia.
Hafid El Jaï - 2 juillet 2022