Accueil / Société

Le spectre de la faillite plane sur la CNOPS

Temps de lecture

Les équilibres de la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS) se détériorent à vitesse grand V. Malgré le redressement observé en 2019, le déficit chronique enregistré depuis 2017 pourrait conduire à l’effondrement financier de la caisse en 2022.

La CNOPS ou devrions-nous dire la CMAM ? La Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale est devenue, en vertu d’un décret-loi datant de 2018, la Caisse marocaine de l’assurance maladie. Mais la CMAM n’est pas encore active parce que, dit-on de source bien informée, le transfert des prérogatives et du patrimoine de la CNOPS n’est pas une chose aisée car il faut jeter des bases solides permettant à la nouvelle caisse de démarrer ses fonctions et activités. Quoiqu’il en soit, «la caisse qui couvre une bonne partie des fonctionnaires traverse une zone de turbulences depuis 2017», soutient Aujourd’hui le Maroc. Dans son édition du 6 octobre 2020, le quotidien ajoute qu’«au cours de la réunion du groupe de travail chargé de la législation dans le domaine de la santé au Parlement il y a quelques jours, la sonnette d’alarme a été tirée».

Déficit chronique

2022 c’est demain… Et cela nous amène à poser un problèmeessentielauquel il est urgent de s’attaquer pour sauver l’entité censée assurer la couverture des fonctionnaires du royaume. Que fera le gouvernement si les réserves de la Cnops sont épuisées d’ici deux ans ? En 2016, un déficit technique de 225 millions de dirhams (MDH) a été enregistré. En 2017, le déficit technique avoisinait les 300 MDH ajoutés à un déficit global de -22 MDH. L’équation paraissait simple à l’époque : les ressources de la CNOPS ont été évaluées à 4,98 milliards de dirhams (MMDH) contre des dépenses atteignant 5,38 MMDH. Mais cette équation, aucun ministre n’a osé la résoudre. En 2018, une amélioration a été notée puisque le déficit a été limité à -2,8 MDH. À l’origine de cette situation, le taux faible des cotisations de 5% qui n’a pas bougé depuis 2006, le nombre élevé de retraités bénéficiant d’une couverture maladie et une hausse du nombre d’assurés atteints de maladies chroniques nécessitant de lourds frais.

La solidarité, c’est bon pour la santé

Ce slogan de la CNOPS devrait être traduit dans la réalité si l’on veut sauver cet organisme. Il faut au préalable que le taux de cotisation (2,5% employeur et 2,5% travailleur) soit révisé et que les cotisations ne soient plus plafonnées à 400 dirhams, une somme dérisoire comparée à celles appliquées par les autres caisses. En 2019, une bouffée d’oxygène a permis à la CNOPS de retrouver un semblant d’équilibre. Les comptes de la CNOPS ont enregistré un résultat global positif de 62,4 MDH «grâce aux mesures de maîtrise médicalisée des dépenses de soins, spécialement celles des soins dentaires et en raison de la dernière revalorisation des salaires», assure EcoActu. Le journal en ligne précise que «pour autant, cette situation financière saine reste conjoncturelle et appelle à la prudence vu que le résultat technique en 2019 était négatif (180 MDH)».

Le compte à rebours a commencé. Il est donc urgent de s’attaquer à ce dossier et ne pas le léguer au prochain gouvernement afin de trouver une solution pour ne pas laisser sur le carreau les 3 millions de bénéficiaires des services de la CNOPS.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Inwi lance sa grande opération nationale de don de sang

Société - L’opérateur téléphonique Inwi a annoncé le lancement de son opération de don de sang à l’échelle nationale.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

En janvier, le prix de certains paquets de cigarettes augmentera de 1 à 2 DH

Société - Certains paquets de cigarettes verront leur prix augmenter de 1 à 2 dirhams à partir du 1er janvier 2025.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

RAM : de Casablanca à Toronto en vol direct

Société - La RAM a lancé, dimanche, un nouveau vol direct reliant Casablanca à Toronto, consolidant ainsi son réseau aérien vers le continent américain.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Lutte contre la cyberviolence : le Maroc en première ligne

Société - La cyberviolence, dissimulée et dévastatrice, est devenue un enjeu majeur pour les autorités marocaines.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Urgence écologique : sauvetage de la forêt de Bouskoura

Société - L’ANEF a lancé un programme d’urgence pour 2025-2026 visant à préserver la forêt urbaine de Bouskoura, un espace vital pour la métropole de Casablanca.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Al Akhawayn alumni association se digitalise

Société - L’Association des lauréats de l’université Al Akhawayn franchit une étape dans sa modernisation en lançant une plateforme numérique.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

La viande toujours aussi chère sur le marché de gros

Société - La viande bovine est proposée entre 88 et 91 dirhams le kilo, tandis que la viande ovine se situe entre 115 et 120 dirhams le kilo.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Benguerir primée par l’UNESCO pour ses avancées éducatives

Société - Benguerir a été honorée par l'UNESCO cette année pour ses avancées remarquables en matière d’éducation.

Ilyasse Rhamir - 4 décembre 2024
Voir plus

Héritage, la succession qui déchire

Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.

Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024

Prix des médicaments : lancement des consultations avec les industriels pharmaceutiques

Société - Des rencontres seront organisées pour étudier les propositions des acteurs du secteur pharmaceutique concernant les prix de vente des médicaments. Le ministère de la Santé et de la Protection sociale les organise, du 28 juin au 1er juillet à Rabat.

Khadija Shaqi - 29 juin 2022

CNSS : augmentation des pensions de 5%

Société - La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Alaoui, a présidé, ce vendredi, la réunion du Conseil d’administration de la CNSS.

Khadija Shaqi - 9 septembre 2022

L’immeuble yacoubian

Société - Témoin d'une époque, Alaa El Aswany pose, sans juger, un regard tendre sur des personnages qui se débattent dans le piège d'une société dominée par la corruption politique, la montée de l'islamisme, les inégalités sociales, l'absence de liberté sexuelle et la nostalgie du passé.

Rédaction LeBrief - 21 décembre 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire