Accueil / Économie

Licenciement économique : une procédure compliquée

Temps de lecture

La crise de la Covid-19 a mis les patrons de plusieurs entreprises devant un sacré dilemme : réduire les effectifs ou fermer le commerce. Afin d’éviter au maximum la seconde option, les patrons d’entreprises sont contraints de renoncer à une partie de leurs effectifs. Cependant, la procédure du licenciement économique s’annonce généralement très lente et n’aboutit pas. Ces derniers se tournent souvent vers la voie des négociations. Détails.

Au vu de la crise de laCovid-19, bon nombre d’entreprises se tournent vers le licenciement économique. Une solution souvent inévitable quand on sait que le tissu économique est très fragile. D’après le récent rapport de l’Observatoire de la TPME, 87% des entreprises marocaines sont des microstructures qui réalisent un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 3 millions de dirhams, rapporte Medias24. Naturellement, quand une pandémie fait son apparition, ces dernières se retrouvent rapidement au bord du chaos. Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) avait annoncé la perte de 589000 postes au deuxième trimestre de l’année 2020. Les projections parlent même d’un million de postes perdus d’ici fin 2020. Dans ce contexte et même si l’État fait tout pour les éviter, les licenciements économiques se présentent comme l’unique bouée de sauvetage pour les employeurs.

Licenciement économique,mode d’emploi

L’article 66 du Code dutravail permet aux entreprises de licencier pour motifs économiques, technologiques ou structurels. Mais pour cela, l’entreprise doit recevoir l’autorisation du gouverneur. Or, depuis2004, toutes les demandes d’autorisation de licenciement économique sont restées sans réponse, rapporte le journal l’Économiste dans son édition du mardi 29 septembre 2020. La même source indique qu’il a fallu attendre août 2020 pour qu’une gouverneure autorise Royal Air Maroc (RAM) àlicencier 140 salariés. Le journal précise que «c’est une première dans l’histoire des relations sociales dans le Royaume qui ne risque pas de faire école».

De son côté, Nesrine Roudane, avocate au barreau de Casablanca souligne dans une interview accordée à le Matin TV que «devant la lenteur des jugements en cas de licenciement qui peuvent prendre parfois jusqu’à deux ans, le gouvernement devrait rapidement mettre en place l’indemnité pour perte d’emploi et revoir les contrats Anapec».

Dans ces circonstances, une négociation des indemnités de départ semble être l’unique option pour l’employeur afin de minimiser les dégâts. «Actuellement, on est à la merci de l’aléa économique. Ni le salarié ni l’employeur ne sont protégés. Le maintien des emplois et des entreprises est aujourd’hui le combat de tout le monde. Soit on est en mesure de trouver un accord et d’aller sur la voie du consentement et auquel cas, on maîtrise plus ou moins le risque, soit on est dans une situation conflictuelle, dans ce cas, les risques sont importants aussi bien pour l’employeur que pour l’employé», souligne Nesrine Roudane.

L’avocate conseille toutefois aux entreprises d’avoir une communication complète et de qualité : «l’entreprise a tout intérêt d’avoir une bonne communication avec les collaborateurs sur le départ, car elle continue tout de même à renforcer sa marque employeur et se donne la chance d’attirer les compétences et les clients pour sa reprise après la crise».

Dernier articles
Les articles les plus lu

Maroc-Afrique : les volumes d’échanges commerciaux en hausse de 45%

Afrique, Économie, Économie - Le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et les autres pays africains est passé de 36 milliards de dirhams (MMDH) en 2013 à 52,7 MMDH en 2023

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

Mobilisation foncière : un moteur pour l’investissement au Maroc

Économie - Nadia Fettah a annoncé que près de 18.000 hectares de foncier public ont été mobilisés en 2024 pour soutenir des projets d’investissement.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Le Maroc se dote d’un cadre juridique pour les crypto-actifs

Économie - Abdellatif Jouahri, Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), a annoncé que le cadre juridique régissant les crypto-actifs au Maroc est en phase d’adoption.

Mbaye Gueye - 18 décembre 2024

Trelleborg renforce sa présence au Maroc avec une nouvelle usine

Économie - La société suédoise Trelleborg, leader mondial des solutions polymères, a lancé la construction de sa nouvelle usine à Midparc.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Bank Al Maghrib : réduction du taux directeur à 2,5%

Économie - Le Conseil de Bank Al Maghrib (BAM) a annoncé, lors de sa dernière réunion trimestrielle, une baisse de son taux directeur de 25 points de base.

Rédaction LeBrief - 17 décembre 2024

Cryptomonnaies : le Maroc se prépare à encadrer le marché

Économie - Les autorités financières nationales ont décidé de passer de l’interdiction pure à la régulation de la cryptomonnaie.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024

Attijariwafa bank : visa de l’AMMC pour l’émission d’un emprunt obligataire subordonné de 1,5 MMDH

Économie - L'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC) a annoncé avoir visé, vendredi dernier, un prospectus relatif à l'émission d'un emprunt obligataire subordonné d'un montant global maximal de 1,5 MMDH.

Mbaye Gueye - 17 décembre 2024

Entrepreneuriat : plus de 68.000 entreprises créées en 2024

Économie - Selon les derniers chiffres dévoilés par l’OMPIC, 68.263 entreprises ont vu le jour au Maroc au cours des 9 premiers mois de 2024.

Ilyasse Rhamir - 17 décembre 2024
Voir plus

Plus de 10 millions de tonnes de céréales importées en 2024

Économie - La FNCL révèle la tendance des importations de céréales, ainsi que les principaux partenaires commerciaux du Maroc.

Mouna Aghlal - 3 janvier 2025

Aluminium du Maroc : hausse de 19% de son CA

Économie - Le chiffre d’affaires d’Aluminium du Maroc a atteint 935,1 millions de dirhams (MDH) à fin septembre 2024, enregistrant une hausse de 19% par rapport à la même période l’année précédente.

Rédaction LeBrief - 2 décembre 2024

Les tendances et les défis du marché immobilier au Maroc

Tribune - À Casablanca, l’IPAI a reculé de 1%, avec des baisses de 0,5% pour les biens résidentiels, de 2,7% pour les terrains.

Rédaction LeBrief - 30 décembre 2024

CFG Bank : la digitalisation tous azimuts (ITW)

Interview - Le point sur les enjeux de la transformation digitale avec Salim Rais, Associé, Directeur Exécutif Finances chez CFG Bank.

Rédaction LeBrief - 1 mars 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire