Temps de lecture : 8 minutes
Temps de lecture : 8 minutes
Temps de lecture : 8 minutes
Quelle riche histoire qui a su garder toutes ses lettres de noblesse malgré les millénaires ! De la Grèce antique, à aujourd’hui, en dehors de quelques chansons d’ouverture catastrophiques, rien n’a changé. Le public est toujours au rendez-vous, animé par la même passion, celle du sport. Ou pourrions-nous dire DES sports ? Et si nous ravivions les mémoires …
Au nom de Zeus
Les Jeux olympiques voient le jour en 776 avant J.-C. à Olympie. Une petite cité du Péloponnèse en Grèce. Ces jeux étaient organisés en l’honneur de Zeus, le roi des dieux de la mythologie grecque. Seuls les hommes grecs libres pouvaient y participer. Les épreuves de l’époque étaient celles que nous voyons souvent sur des vases grecs : courses à pied, lancer de disque, lancer de javelot, saut en longueur, lutte, et courses de chars. Par ailleurs, il y avait aussi un divertissement étonnant, mais dans la norme de l’époque. Les Jeux étaient autant un événement religieux qu’athlétique, marqués par des sacrifices et des rituels en hommage aux dieux.
Les Jeux olympiques antiques se sont poursuivis pendant près de 1.200 ans. Ils ont par la suite été abolis en 393 après J.-C. par l’empereur romain Théodose Iᵉʳ. Ce dernier voyait en eux une pratique païenne incompatible avec la propagation du christianisme.
L’ouvrage de Pénélope
Les Jeux olympiques n’avaient pourtant pas dit leur dernier mot. L’idée des Jeux tels qu’on les connaît actuellement a pris forme au XIXe siècle. Pierre de Coubertin, un enseignant français, a été le principal instigateur de cette renaissance. Inspiré par l’ancienne coutume grecque et désireux de promouvoir la paix et la compréhension internationale à travers le sport, Coubertin a fondé le Comité international olympique (CIO) en 1894. Deux ans plus tard, les premiers Jeux olympiques modernes ont eu lieu à Athènes, en 1896.
Les Jeux de 1896 ont réuni 241 athlètes de 14 pays, participant à 43 épreuves dans neuf sports différents. Bien que modestes par rapport aux standards actuels, ces jeux ont marqué le début d’une nouvelle ère pour le sport international.
Toutefois, cet ouvrage de Pénélope, qu’il faut sans cesse améliorer, connaîtra aussi son lot de scandales. Notamment via la personnalité de Coubertin. S’il est souvent célébré pour sa vision et son dévouement à la promotion de l’esprit sportif international, son héritage est entaché par des opinions racistes. Celles-ci étaient malheureusement courantes à son époque.
Né en 1863, Coubertin était le produit de la société française de la fin du XIXe siècle, une époque marquée par le colonialisme et des théories raciales pseudo-scientifiques. Ses écrits et discours révèlent des attitudes racistes qui aujourd’hui choqueraient la conscience moderne. Par exemple, Coubertin exprimait une admiration pour ce qu’il percevait comme les qualités physiques des athlètes africains et asiatiques, mais cette admiration était souvent teintée de condescendance et de stéréotypes raciaux. Il considérait ces groupes comme naturellement aptes à certaines activités physiques, tout en les jugeant inférieurs en termes de capacités intellectuelles et culturelles.
De plus, Coubertin était fermement opposé à la participation des femmes aux Jeux olympiques. Il croyait que le sport devait être une affaire masculine. Celle-ci devait être réservée aux hommes blancs de la classe supérieure. Cette exclusion systématique des femmes et des personnes de couleur reflète les valeurs discriminatoires de l’époque, mais elle souligne également les limites de la vision de Coubertin en matière de véritable égalité et inclusion.
Aujourd’hui, encore, de tels scandales poursuivent les Jeux olympiques. Pour ne citer que le dernier en date : le refus de la France de voir ses sportives de confession musulmane porter le voile.
Lire aussi : JO Paris 2024 : la France interdit le voile
Jouer les Cassandre
Et puis, malgré tout, il faut reprendre de plus bel. Les JO ont connu une croissance rapide au cours du XXe siècle, devenant un événement mondial majeur. Les Jeux d’été de 1900 à Paris et de 1904 à Saint-Louis ont vu une augmentation significative du nombre de participants et de disciplines. En 1924, les premiers Jeux olympiques d’hiver ont eu lieu à Chamonix, en France, introduisant des sports comme le ski et le patinage de vitesse.
Cependant, les Jeux olympiques n’ont pas été à l’abri des bouleversements politiques et des conflits mondiaux. Les Jeux de 1916, 1940 et 1944 ont été annulés en raison des deux guerres mondiales. Les Jeux de 1936 à Berlin sont également restés célèbres pour leur utilisation par le régime nazi à des fins de propagande.
Malgré ces défis, les Jeux olympiques ont continué de croître. Les années d’après-guerre ont vu l’introduction de nouveaux sports et l’inclusion progressive des femmes. En 1960, les Jeux de Rome ont été les premiers à être largement télévisés, augmentant considérablement leur portée mondiale.
Les 12 travaux d’Hercule
L’ère moderne des Jeux olympiques a apporté de nombreux changements, tant dans l’organisation que dans l’infrastructure des jeux. Les Jeux d’été de 1984 à Los Angeles ont été les premiers à générer des profits substantiels, grâce à une nouvelle approche du marketing et des droits de télévision. Cette édition a également vu l’introduction des mascottes et des sponsors commerciaux, ouvrant la voie à une ère de professionnalisation et de commercialisation des Jeux.
Le mouvement olympique a par ailleurs dû faire face à des boycotts et à des controverses. Les Jeux de Moscou en 1980 ont été boycottés par plusieurs nations occidentales en réponse à l’invasion soviétique de l’Afghanistan. En 1984, les Jeux de Los Angeles ont été boycottés par l’Union soviétique et d’autres pays du bloc de l’Est. Ces boycotts ont montré comment les tensions politiques pouvaient affecter les Jeux, mais ils ont aussi souligné la résilience du mouvement olympique.
Les Jeux olympiques modernes ont continué à évoluer pour refléter les changements sociaux et technologiques. Les Jeux de Sydney en 2000 ont été marqués par une forte participation des athlètes féminines, tandis que les Jeux de Londres en 2012 ont été les premiers à avoir des athlètes féminines participant à tous les sports. L’inclusion a, par ailleurs, été au cœur des Jeux paralympiques, qui sont devenus un événement majeur à part entière.
Les avancées technologiques ont aussi transformé les JO. Les retransmissions en direct, les réseaux sociaux et les technologies de réalité augmentée et virtuelle ont permis aux spectateurs du monde entier de vivre les Jeux de manière plus immersive que jamais. Les innovations en matière de durabilité ont également joué un rôle croissant, avec des villes hôtes comme Tokyo et Paris s’engageant à organiser des Jeux plus respectueux de l’environnement.
Céder au chant des sirènes
Ce n’est pas une mince affaire d’accueillir ces Jeux. Et pourtant, nombreux sont les pays qui y succombent. Les Jeux olympiques continuent de faire face à des défis, notamment en matière de coûts, de corruption et de dopage. L’organisation des Jeux peut imposer une lourde charge financière aux villes hôtes, et des scandales de corruption ont parfois terni l’image. Le dopage reste une menace pour l’intégrité du sport, malgré les efforts constants pour renforcer les contrôles et les sanctions.
Lire aussi : JO Paris 2024 : le village olympique accueille ses premiers athlètes
Cependant, le mouvement olympique demeure résilient. Les Jeux de Tokyo 2020, reportés à 2021 en raison de la pandémie de Covid-19, ont démontré la capacité d’adaptation et de résistance des JO. En dépit des restrictions sanitaires et de l’absence de spectateurs, les Jeux ont offert des moments d’excellence sportive et de solidarité mondiale.
L’avenir des Jeux olympiques semble prometteur, avec un engagement renouvelé envers l’inclusion, la durabilité et l’innovation. Les Jeux de Paris 2024 promettent d’être un exemple de durabilité, tandis que les Jeux de Los Angeles 2028 et Brisbane 2032 prévoient d’utiliser largement les infrastructures existantes pour réduire les coûts et l’impact environnemental.
Temps de lecture : 8 minutes
Convention de Madrid du 27 novembre 1912 : partage d’un Royaume, naissance d’un paradoxeDepuis la fin du XIXe siècle, le Maroc, traversé par ses propres tensions internes, attise les convoitises des grandes puissances. Sa positi… |
16, 17 et 18 novembre 1955 : les Trois GlorieusesLe contexte de ces journées flamboyantes commence bien avant, dans les tumultes de la colonisation. Au début des années 1950, le Maroc était… |
16 novembre 1955 : retour triomphal du roi Mohammed VMais avant de se lancer dans ce récit et pour comprendre la portée de ce retour, il faut revenir quelques décennies en arrière, en 1912, ann… |
6 novembre 1975 : début de la Marche verteLa scène aurait pu ressembler à une parabole. Des hommes, des femmes, et même des enfants, n’arboraient ni fusils ni uniformes. Armés de dra… |
Octobre 1956 : les massacres de MeknèsAprès des décennies de colonisation, le Maroc voit enfin se lever le soleil de la liberté. Le retour du roi Mohammed V en novembre 1955 et l… |
La bataille de Tanger de 1437Retour dans le temps. En ce début du XVe siècle, Tanger est une place stratégique, tout comme aujourd’hui. La ville commande le détroit de G… |
23 juillet 1999 : disparition de feu le roi Hassan IILe 23 juillet, le père de la Nation nous a quittés. C’est ce jour-là que le roi Hassan II a quitté ce monde, laissant derrière lui un hérita… |
10 octobre 2004 : l’aube d’une nouvelle ère pour la MarocaineC'est un moment charnière, le peu que l’on puisse dire. Un moment où tradition et modernité se sont assemblées pour proposer un cadre juridi… |