Accueil / Société

Déception et colère sont les mots d’ordre de cette rentrée scolaire

Temps de lecture

La reprise des cours en présentiel a été reportée dans plusieurs écoles du Royaume en raison de l’exacerbation de la pandémie de la Covid-19. Alors que certains établissements se préparent à un éventuel retour en classe des élèves, les enseignants déplorent une importante baisse de niveau due à l’adoption de l’enseignement à distance. De leur côté, certains parents ont créé un collectif pour dénoncer les décisions tardives du gouvernement, notamment le report de la rentrée scolaire et la fermeture des écoles.

La rentrée scolaire 2020-2021, ce véritable fiasco. En raison de la recrudescence des contaminations à la Covid-19 et de l’apparition de cas confirmés dans certaines écoles, plusieurs établissements ont dû reporter la reprise des cours en présentiel, prévue le 7 septembre 2020. C’est d’ailleurs le cas pour plusieurs écoles à Casablanca, Rabat, Marrakech et Taourirt. Alors que le ministère de l’Éducation nationale n’a toujours pas statué sur la prolongation ou non de l’enseignement à distance, Le Site Info indique que plusieurs établissements commencent déjà à se préparer à accueillir les élèves la semaine prochaine. Mesure de la température à chaque entrée, la désinfection des mains et des affaires personnelles, la séparation des entrées et sorties, le respect de la distanciation physique font tous partie de la batterie de dispositifs préventifs mise en place pour garantir la protection des enfants, mais aussi celle du corps enseignant contre le nouveau coronavirus.

Les limites de l’enseignement à distance

Adopté pendant la période du confinement puis durant les deux premières semaines de la rentrée scolaire 2020-2021, l’enseignement à distance a eu un grand impact sur le niveau des élèves. D’après Médias24, qui a recueilli les témoignages de plusieurs enseignants, les apprenants «accusent un sérieux retard dans l’acquisition des compétences» à cause de ce mode d’enseignement et «les cours de soutien d’ores et déjà planifiés en ce mois de septembre ne suffiront probablement pas à changer la donne». En plus des problèmes de connexion, du manque de moyens techniques et d’outils technologiques, le corps enseignant a également été confronté aux désintérêts, à la déconcentration des élèves ainsi qu’à l’ingérence de leurs parents pendant les cours virtuels.

Selon les enseignants, les cours à distanceont fait perdre aux apprenants «non seulement ce qu’ils ont appris avant le confinement, mais aussi leurs acquis de l’année antérieure», rapporte la même source. Pour Boughaleb Lemaadni, professeur en Sciences de la vie et de la Terre (SVT) dans un lycée public de Tiflet, «l’enseignement à distance n’est pas un enseignement. C’est de l’apprentissage à distance, de l’autoapprentissage, de la consommation passive». Il soutient que «l’enseignement à distance n’a pas été optimisé ;c’est de la vulgarisation, pas de l’enseignement. On ne fait que publier des documents, diffuser des audios… Les élèves, eux, ne font que les consommer».

La grogne des parents d’élèves

Alors que les enseignants évoquent les limites de l’enseignement à distance, les parents, eux, dénoncent la décision de dernière minute du gouvernement de fermer certains établissements. D’après 2M, ces derniers ont constitué le « Collectif des parents en colère »pour dénoncer le manque de considération du gouvernement quant à la condition et à la situation des familles marocaines. Leila Benjelloun, attachée de presse du collectif, martèle que «les enfants sont livrés à eux-mêmes aujourd’hui et cette décision ne les empêche pas de sortir, ils sont tout le temps dans la rue, qui est également un lieu de propagation du virus». Cette dernière déplore également «l’absence de fondements de cette décision illogique», tout en notant que «d’autres espaces publics, comme les cafés, les restaurants et les parcs, restent ouverts».

Le collectif estime que si les écoles appliquent rigoureusement les mesures préventives et les gestes barrières, ils pourront «rouvrir leurs portes et épargner aux élèves et à leurs parents les désagréments causés par la décision» de l’Exécutif. Et de regretter que «les conséquences de la fermeture des écoles et de l’adoption de l’enseignement distanciel sur les enfants, les activités professionnelles de leurs parents et l’avenir du pays seront irréparables». C’est dans une lettre adressée à Saïd Amzazi, ministre de l’Éducation nationale, que le collectif lui a exprimé son mécontentement. Il a ainsiappelé le ministre à «prendre en compte l’avis des scientifiques qui met en avant la nécessité d’apprendre à vivre avec le virus et à s’adapter avec ses exigences» ainsi qu’à prendre exemple sur la France et l’Espagne, qui malgré la gravité deleurs situations épidémiologiques, ont autorisé les enfants à reprendre le chemin des écoles.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Peines alternatives : vers une justice plus humaine

Société - La justice marocaine franchit un cap avec l’entrée en vigueur de la loi sur les peines alternatives, un texte ambitieux visant à moderniser le système judiciaire.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Arts et métiers : une ambition maroco-française au service de l’innovation industrielle

Société - Le 5ᵉ CA de l’école Arts et Métiers, campus de Rabat, s’est tenu le 16 décembre 2024 sous la présidence de Ryad Mezzour.

Rédaction LeBrief - 16 décembre 2024

Enseignement : des réformes urgentes face à un système en crise

Société - Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un état des lieux préoccupant du secteur de l’enseignement au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Spoliation immobilière : un homme d’affaire écope de six ans de prison ferme

Société - La Chambre criminelle de première instance a condamné Abdallah Boudrika à six ans de prison ferme pour spoliation immobilière.

Mbaye Gueye - 16 décembre 2024

Alerte Météo : vents violents au nord du Maroc

Société - La DGM a émis un bulletin d’alerte de niveau orange concernant des rafales de vent localement fortes prévues lundi dans certaines provinces du nord du Maroc.

Ilyasse Rhamir - 14 décembre 2024

Saigner pour guérir

Dossier - Rien qu’un rasoir, une pipette et un seau ne peuvent guérir. Car la saignée est réputée pour être «miraculeuse».

Atika Ratim - 14 décembre 2024

Deux soldats des FAR périssent dans l’explosion d’une mine

Société - Une mine antichar a explosé, causant la mort de deux soldats des Forces armées royales (FAR) et blessant grièvement un troisième.

Ilyasse Rhamir - 13 décembre 2024

Caravane médicale : coopération sud-sud renforcée entre le Maroc et le Sénégal

Afrique, Société, Société - La deuxième édition de la caravane médicale humanitaire multidisciplinaire a été lancée jeudi à Diass, à 40 km de Dakar.

Farah Nadifi - 13 décembre 2024
Voir plus

Enseignement : des réformes urgentes face à un système en crise

Société - Le dernier rapport de la Cour des comptes dresse un état des lieux préoccupant du secteur de l’enseignement au Maroc.

Ilyasse Rhamir - 16 décembre 2024

Santé mentale au Maroc : briser les tabous, réformer le système

Société - Au Maroc, la santé mentale demeure un domaine préoccupant, longtemps négligé dans les politiques publiques.

Ilyasse Rhamir - 18 décembre 2024

Urgence écologique : sauvetage de la forêt de Bouskoura

Société - L’ANEF a lancé un programme d’urgence pour 2025-2026 visant à préserver la forêt urbaine de Bouskoura, un espace vital pour la métropole de Casablanca.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Lutte contre la cyberviolence : le Maroc en première ligne

Société - La cyberviolence, dissimulée et dévastatrice, est devenue un enjeu majeur pour les autorités marocaines.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire