Accueil / Société

Covid-19 : le Maroc sous le spectre d’un reconfinement

Temps de lecture

La situation épidémiologique liée à la Covid-19 est loin d’être rassurante, bien que les derniers chiffres démontrent que le Maroc est «dans la phase descendante de la courbe épidémique». Avec la recrudescence des contaminations, le spectre du confinement est de retour. Toutefois, la majorité des citoyens se disent contre cette mesure restrictive, et ce en raison de ses nombreuses répercussions économiques. Et alors que l’échéance de l’état d’urgence sanitaire approche à grands pas, ses dispositions ne font pas partie du programme du Conseil de gouvernement de ce jeudi 3 septembre.

La situation épidémiologique du nouveau coronavirus est toujours préoccupante au Maroc. Dans son rapport hebdomadaire sur l’évolution du virus dans le royaume, le ministère de la Santé a annoncé que le taux de reproduction de la Covid-19 a baissé à 0,95 à la fin de la semaine écoulée (24-30 août), contre 1,00 une semaine plus tôt. Selon Les Inspirations Éco, qui cite ledit rapport,«ce taux signifie que [le pays] a passé le pic de l’épidémie et [qu’il] est dans la phase descendante de la courbe épidémique». Mouad Mrabet, coordonnateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique, a souligné qu’à la fin de la semaine précédente, une augmentation du nombre de cas de 8,2% et une légère baisse des décès de 3% ont été constatées. De plus, il a avancé qu’au cours de cette même période, les régions de Drâa-Tafilalet, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma, Rabat-Salé-Kénitra, Fès-Meknès et Béni Mellal-Khénifra ont signalé entre 500 et 1000 nouveaux cas, tandis que Casablanca-Settat et Marrakech-Safi en ont enregistré plus de 1000.

S’agissant du classement mondial du Maroc en termesde situation épidémiologique, le responsable a précisé que le Royaume occupe désormaisle 46e rang mondial (+3), et détient la même placeen termes dunombre dedécès (46e au niveau mondial, soit +3 places).

Les Marocains contre un 2e confinement

L’évolution inquiétante de la pandémie de la Covid-19 a ravivé les discussions portant sur le risque d’un nouveau confinement. C’est dans ce sens, rapporte Hespress Fr, que l’Institut marocain d’analyse des politiques (MIPA) a mené une enquête auprès d’un échantillon de 1100 citoyens, représentant la population marocaine âgée de 18 ans ou plus. Selon cette étude, 53% des Marocains, contre 46%, refusent d’être de nouveau soumis à un confinement, bien que près de 65% d’entre eux jugent que le reste de la population n’adhérera pas «aux normes de sécurité et de prévention pour coexister avec le virus pendant une période plus longue».

D’un point de vue économique, Ahmed Afilal El Alami Idrissi, président de l’Union Générale des Entreprises et Professions (UGEP), déplore au journal L’Opinion qu’«un 2e confinement sonnerait le glas pour un bon nombre d’entreprises, qui seraient obligées de se mettre en situation de faillite et de procéder au licenciement de leur personnel». Driss Effina, universitaire et président du centre indépendant des analyses stratégiques, partage également l’avis du président de l’UGEP. Pour lui, «le confinement coûte cher à l’économie et c’est le citoyen qui va devoir payer»,indique-t-il àHespress Fr. Et d’ajouter que «passer de 100 cas à 1000 cas par jour est inquiétant, mais pas assez pour déclarer un confinement», car les répercussions d’un 2e confinement risqueraient d’être encore plus graves que le virus lui-même. Ahmed Afilal El Alami Idrissi souligne pour sa part que «seule une prise de conscience collective de l’importance du respect de ces consignes sanitaires» permettra d’éviter l’imposition de cette restriction «extrêmement préjudiciable à tous».

Quid de l’état d’urgence sanitaire ?

Aujourd’hui, la confusion règne en maître au Maroc au sujet de la situation épidémiologique. Le spectre d’un 2e confinement plane toujours. Et tout le monde s’interroge sur les mesures à mettre en place pour sauver le pays de la récession économique et sur les dispositifs à même d’assurer au citoyen un retour à la vie normale. Pourtantl’Exécutif semble botter en touche. Le cabinet El Othmani a décidé de ne pas mettre la question de l’échéance de l’état d’urgence sanitaire à l’ordre du jour de la réunion de ce jeudi 3 septembre.Est-ce qu’une réunion en urgence sera programmée entretemps pour annoncer une nouvelle prolongation ? Ou est-ce que le gouvernement attend de voir les chiffres de cette semaine pour se prononcer ? En tous cas, les dernières données du ministère de la Santé présagent, voire même assurent, qu’une nouvelle prorogation de l’état d’urgence sanitaire est inévitable.

Dernier articles
Les articles les plus lu

Inwi lance sa grande opération nationale de don de sang

Société - L’opérateur téléphonique Inwi a annoncé le lancement de son opération de don de sang à l’échelle nationale.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

En janvier, le prix de certains paquets de cigarettes augmentera de 1 à 2 DH

Société - Certains paquets de cigarettes verront leur prix augmenter de 1 à 2 dirhams à partir du 1er janvier 2025.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

RAM : de Casablanca à Toronto en vol direct

Société - La RAM a lancé, dimanche, un nouveau vol direct reliant Casablanca à Toronto, consolidant ainsi son réseau aérien vers le continent américain.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Lutte contre la cyberviolence : le Maroc en première ligne

Société - La cyberviolence, dissimulée et dévastatrice, est devenue un enjeu majeur pour les autorités marocaines.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Urgence écologique : sauvetage de la forêt de Bouskoura

Société - L’ANEF a lancé un programme d’urgence pour 2025-2026 visant à préserver la forêt urbaine de Bouskoura, un espace vital pour la métropole de Casablanca.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Al Akhawayn alumni association se digitalise

Société - L’Association des lauréats de l’université Al Akhawayn franchit une étape dans sa modernisation en lançant une plateforme numérique.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

La viande toujours aussi chère sur le marché de gros

Société - La viande bovine est proposée entre 88 et 91 dirhams le kilo, tandis que la viande ovine se situe entre 115 et 120 dirhams le kilo.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Benguerir primée par l’UNESCO pour ses avancées éducatives

Société - Benguerir a été honorée par l'UNESCO cette année pour ses avancées remarquables en matière d’éducation.

Ilyasse Rhamir - 4 décembre 2024
Voir plus

Héritage, la succession qui déchire

Société - L'heure n'est pas aux comptes, et pourtant les familles se divisent pour l'indivisible. Immersion dans un héritage déchirant.

Sabrina El Faiz - 9 novembre 2024

Prix des médicaments : lancement des consultations avec les industriels pharmaceutiques

Société - Des rencontres seront organisées pour étudier les propositions des acteurs du secteur pharmaceutique concernant les prix de vente des médicaments. Le ministère de la Santé et de la Protection sociale les organise, du 28 juin au 1er juillet à Rabat.

Khadija Shaqi - 29 juin 2022

CNSS : augmentation des pensions de 5%

Société - La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Alaoui, a présidé, ce vendredi, la réunion du Conseil d’administration de la CNSS.

Khadija Shaqi - 9 septembre 2022

L’immeuble yacoubian

Société - Témoin d'une époque, Alaa El Aswany pose, sans juger, un regard tendre sur des personnages qui se débattent dans le piège d'une société dominée par la corruption politique, la montée de l'islamisme, les inégalités sociales, l'absence de liberté sexuelle et la nostalgie du passé.

Rédaction LeBrief - 21 décembre 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire